Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

La compétitivité comme priorité

Outre la stabilité budgétaire, la priorité de la Commission européenne pour le semestre 2025 est de « mobiliser les investissements publics et privés pour relever les défis en termes de compétitivité », explique Roxana Minzatu, vice-présidente de la Commission européenne chargée de l'Éducation, de l’Emploi et des Droits sociaux. Une amélioration de l’efficacité économique qui a pour but de relancer une croissance européenne au ralenti (0,8 % en 2024) et de rattraper le retard de l’Union sur les Etats-Unis et la Chine.

Pour ce semestre 2025,  les groupes parlementaires de gauche ont poussé pour que de nouvelles priorités figurent dans le texte. « Nous voulons absolument mettre en avant l’aspect social et environnemental », souligne Claire Fita, membre du groupe S&D. Des investissements supplémentaires dans la formation des jeunes, dans la santé mentale et dans la transition écologique sont recommandés.

Les ambitions sociales ne sont cependant pas au goût de tous les députés. À droite et à l’extrême-droite de l’hémicycle, les parlementaires insistent pour que l’Union européenne n’entrave pas la souveraineté des pays. « L’Union a énormément de décisions à prendre dans le domaine commercial, ou de la politique internationale, c’est là qu’elle doit se concentrer », déclare Henrik Dahl, membre du Parti populaire européen.

 

En 2020, ces limites ont été temporairement suspendues. Pour faire face à la crise sanitaire, tous les Etats membres ont considérablement augmenté leurs dépenses. Les seuils ont été rétablis l’année dernière, mais pour huit pays, les budgets ne sont pas revenus dans les clous. La Commission européenne a pointé du doigt ces pays trop dépensiers, et les a placés sous le coup d’une procédure de déficit excessif. 

 

Dans l'hémicycle, ce plan suscite toutefois quelques réticences. «  C’est du gaspillage des ressources de l’Union européenne  », soutient Julien Sanchez, député du groupe d’extrême droite PfE. Il s’inquiète de la capacité d’un pays à l’économie si fragilisée à rembourser les prêts. La Moldavie doit en effet faire face à des problèmes structurels, notamment dans les secteurs de l’énergie, du commerce, de la sécurité ou encore de l’agriculture. 

Cette réticence est partagée par un autre groupe d’extrême droite, ESN, qui craint de voir l’argent de l’Europe « remplir les poches d’oligarques », le pays étant touché par une corruption endémique. Selon l’ONG Transparency International, en 2019, la Moldavie était le 60ème pays le plus corrompu du monde sur 180. En 2024, elle n’était plus que 104ème. Un progrès de 44 places expliqué par la politique anti-corruption de la présidente pro-européenne Maia Sandu. «  Les personnes à l’origine des problèmes de corruption que le pays a connus il y a dix ans ne sont plus au pouvoir  », selon le politologue Florent Parmentier. 

Face aux catastrophes naturelles, le Parlement européen réaffirme son soutien

Après les cyclones Garance à La Réunion et Chido à Mayotte, les députés ont réaffirmé leur soutien à ces régions. La Réunion va notamment avoir accès à 100 millions d’euros pour la reconstruction, mobilisés par le dispositif « Restore » qui permet d’assouplir la répartition des fonds européens régionaux après une catastrophe. 

Après la crise de 2008, les Etats membres de l’Union européenne ont été contraints de coordonner leurs politiques économiques. C’est dans ce cadre que s’inscrit le semestre européen. L’objectif est simple : permettre aux 27 de s’accorder sur une politique budgétaire afin de respecter le Pacte de stabilité et de croissance. Celui-ci impose que la dette de chaque pays soit inférieure à 60% de son PIB et que le déficit public reste sous le seuil des 3%. 

 

Débattu et voté lors de la session plénière, le semestre européen contient son lot de contradictions. Pour la première fois, le Parlement a exigé la mise en place de mesures sociales au sein du texte. Ces ambitions se heurtent à un objectif d’amélioration de la compétitivité européenne.

Selon le député du groupe de gauche S&D Sven Mikser, qui a soutenu ce plan devant le Parlement, l’Union se doit de réagir face à « notre partenaire transatlantique qui se désengage à tous les niveaux  ». Par ailleurs, l’Europe entend aussi par cette aide permettre à la Moldavie d’être plus «  résiliente » face aux «  tentatives de déstabilisation  » russes. «  Nous ne pouvons pas être en sécurité dans nos frontières si nos voisins ne le sont pas  », soutient Sven Mikser.

1,9 milliard d'euros. C'est l'aide la plus importante jamais attribuée par l’Union européenne à la Moldavie depuis son indépendance en 1991. Le 11 mars, les eurodéputés ont voté à 66 % un financement à destination de Chisinau, échelonné sur la période 2025-2027. Sur les presque 2 milliards d’euros qui constituent cette aide, 620 millions sont des subventions. Le reste est constitué d’emprunts à « faibles taux d’intérêts ».

Le 11 mars, le Parlement européen a voté un plan de soutien de 1,9 milliard d’euros pour la croissance de la Moldavie. Un soulagement pour le pays, dont l’économie est fragilisée par la guerre russo-ukrainienne et le retrait de l’aide américaine.

Pages