Vous êtes ici

« La rénovation urbaine ? Je ne suis pas optimiste »

11 octobre 2013

300 logements neufs seront construits dans le cadre du plan de rénovation urbaine. Etienne Spenato, à la tête de la seule agence immobilière d'Hautepierre, ne pense pas que cela suffira à changer l'image du quartier. 

Quelle est la situation du marché immobilier à Hautepierre ?

On a entre 20 et 30 transactions annuelles dans les copropriétés. Les investisseurs sont de plus en plus rares dans le locatif. Les clients achètent principalement des habitations principales, surtout des quatre ou des cinq pièces. Ces derniers se vendent aux alentours de 140 000 €, soit 1400 €/m2. De toute façon, les acheteurs ne veulent pas mettre plus. Le nombre de transactions reste relativement stable, mais un appartement met beaucoup plus de temps à se vendre qu'il y a quatre ans : à cette époque, je pouvais vendre en un jour. Aujourd'hui, c'est plutôt six mois. 

A la tête de Immo Est, Etienne Spenato travaille à Hautepierre depuis 14 ans.

Qui achète ici ?

Ceux qui achètent à Hautepierre sont, à 95%, des primo-accédants d'Hautepierre. Les 5% restants, ce sont des gens qui n'ont pas le budget pour aller ailleurs. Ici, ils recherchent un rapport qualité-prix. Il faut aussi dire que pour beaucoup, Hautepierre, c'est un tremplin. Les propriétaires vendent pour récupérer leur capital et acheter ailleurs.

Pensez-vous que le plan de rénovation urbaine peut changer l'image du quartier ?

Personnellement, je ne suis pas très optimiste. Pour les gens qui veulent accéder à la propriété, le mélange entre privatif et HLM au sein de chaque maille est un problème. Et par expérience, je peux dire que dans les communs, il y aura toujours un peu de squat, des dégradations. Le problème d'Hautepierre, c'est celui de quelqu'un qui a une étiquette de feignant : il aura beau travailler deux fois plus que les autres, le jour où il prend une pause de cinq minutes, il se fera traiter de feignant. L'étiquette de Hautepierre restera, malgré la rénovation.

Propos recueillis par Raphaël Czarny

Imprimer la page