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A la recherche des chariots perdus

17 octobre 2013

Des chariots partout... A Hautepierre, dans les mailles, ils dorment dans les hautes herbes, se baladent dans les parkings, gisent à l’angle d’un passage, et se cachent même devant l’hôtel de police. Des chariots qui proviennent en grande majorité de chez Auchan - et qu'il faut bien aller ramasser.

Rien ne semble arrêter ceux qui empruntent les chariots. Surtout pas les bloqueurs de roues, ces dispositifs magnétiques qui stoppent immédiatement l’engin dès qu’une ligne rouge est franchie. Des systèmes qui butent sur une combine simple : il suffit de lever le chariot pour franchir le périmètre. Et ces lignes magnétiques ne fonctionnent pas actuellement, à cause des travaux autour du centre commercial. Test à l'appui, il suffit de partir. 

Jacob est chargé du ramassage des chariots. Avec son collègue Mustapha, il fait le tour du quartier, maille par maille, à raison d’une tournée par semaine, plus lorsque les gens appellent le magasin pour en signaler un. Dans sa camionette, il peut mettre jusqu’à 16 chariots. Une fois chargé, il retourne à Auchan, décharge, et doit parfois refaire un tour. Il peut en ramasser, en une après-midi jusqu’à une cinquantaine. Et que des Auchan : les autres magasins ne se donnent pas la peine de venir ramasser leurs biens. La majorité des chariots sont récupérables, même brûlés.

Avec Jacob et Mustapha, dans les mailles de Hautepierre.

Mais si l’écrou qui maintient le siège bébé est cassé, « c’est foutu », explique Jacob. « S'ils emmènent le chariot jusqu’ici, nous on peut venir les chercher, c’est pas le problème. Mais c’est pas la peine de les casser, de les brûler. Il faudrait que les parents éduquent leurs enfants à bien les utiliser. » Le magasin reconnaît que le manège a un « certain coût » pour l’enseigne. A 80 euros le chariot, et une dizaine d'irrécupérables par semaine, on peut l'évaluer à quelques milliers d'euros par mois.

Raphaël Czarny (texte et vidéo)

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