Vous êtes ici

Edouard Martin: « Aucun pays n’est épargné par le recul du droit à l’avortement »


14 février 2019

Mercredi 13 février, une résolution dénonçant le recul du droit des femmes en Europe a été adoptée par le Parlement européen. Parmi les thèmes abordés, l'avortement. Edouard Martin, eurodéputé socialiste français, alerte sur le recul de ce droit. 

L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est-elle menacée au sein de l’Union européenne ?

La liberté des femmes à disposer de leur corps est attaquée. En Espagne, il y a quelques années, le gouvernement de Mariano Rajoy a tenté de passer une loi qui remet en cause l’IVG. En Italie, c’est la clause de conscience des médecins qui bloque l’accès à l’avortement. En Sicile, il n’y a plus qu’un médecin qui le pratique. Cela créé des inégalités entre les femmes, celles plus riches qui avortent dans un autre pays, et celles qui le font de manière non encadrée, plus dangereuse. Aucun pays n’est épargné.

 

Comment expliquer le recul de ce droit ?

Il y a un retour du religieux dans la sphère politique. A la commission des droits des femmes du Parlement européen, où je siège, je sens une pression de la part des députés issus de partis catholiques, par exemple de Pologne ou de Roumanie.

 

Quelles solutions peut proposer l’Union européenne ?

On peut durcir la législation. La Commission européenne doit mettre la pression sur les États. Nous devrions donner plus de fonds aux ONG féministes. Nous devons nous opposer aux associations qui luttent contre le droit des femmes, qui ont un accès facile aux élus. L’Europe est parfois à plusieurs vitesses. Elle ne doit pas l’être sur la question de l’égalité entre les genres.

 

Judith Barbe

[ Plein écran ]

Edouard Martin, eurodéputé socialiste français (S&D, sociaux-démocrates) © MAYEUL ALDEBERT

Politiquement et matériellement, l'accès à l'IVG se complique pour certaines femmes européennes.© JUDITH BARBE

Sommaire de la session parlementaire de février 2019

Imprimer la page