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Municipales: Christian Ball prêt pour le match retour

04 octobre 2019

A six mois des élections municipales de Schiltigheim, Christian Ball a été investi par son parti, les Républicains, le 24 septembre dernier. Portrait d’un homme déterminé. 

Christian Ball sera tête de liste pour la seconde fois aux élections municpales. / Photo Jérôme Flury

Il est 14h ce mercredi 2 octobre. Alors que la pluie s’abat sur la cité des Brasseurs, Christian Ball est en pleine discussion avec son « bras-droit », Dera Ratsiajetsinimaro, dans l’arrière salle de La Houblonnière, une bierstub typique située dans le cœur historique de Schiltigheim.

Récemment investi par Les Républicains pour les municipales de 2020, l’homme de 49 ans présente bien : rasé de près, cheveux impeccables, chevalière à l’annulaire gauche et veste de costume, sous laquelle un pull en cachemire fin cache une chemise rouge.

Né à Strasbourg, Christian Ball vit une enfance heureuse dans le quartier de la Montagne-Verte. Son père, tailleur de pierre originaire d’Edimbourg, et sa mère, vendeuse aux Galeries Lafayette, travaillent beaucoup. Le jeune garçon passe son temps chez ses grands-parents. « Avec un parrain communiste et un grand-père gaulliste, je suivais les débats politiques. A 11 ans, je découpais les articles de campagne dans la presse », raconte-t-il.

A cette époque, le jeune homme se rêve footballeur professionnel. Il joue milieu de terrain avec les moins de 17 ans du Football Club Strasbourg Koenigshoffen 06, à l’échelon national, et compte plusieurs sélections en équipe d’Alsace mais une déchirure des ligaments du genou brise ses espoirs. Le numéro 8 mettra deux ans à réapprendre à marcher. A 18 ans, son diplôme d'entraîneur en poche, Christian Ball se lance dans un BTS en Comptabilité et gestion puis débute une carrière dans les assurances. 

Un homme de terrain

Entre temps, ce gaulliste et pro-européen convaincu s’est engagé avec le RPR et commence à prendre des responsabilités. La politique, Christian Ball l’aime au niveau local. En 2000, une Schilikoise entre dans sa vie. « Je suis tombé amoureux de ma femme et de sa ville .» Il ne quittera ni l’une ni l’autre.

 Schilick, c’est son cheval de bataille. Lors des élections municipales 2008, il apparaît pour la première fois sur une liste divers droite, en huitième position, comme le numéro floqué dans son dos du temps où il foulait encore les pelouses d’Alsace. En 2014, Christian Ball, qui se définit lui-même comme têtu et obstiné, prend la tête de la liste UMP. Son ralliement au second tour à Jean-Marie Kutner (UDI), finalement élu, le propulse premier adjoint.

Mais en 2017, un désaccord avec le maire le pousse à quitter son poste. Le démissionnaire est suivi par 14 autres élus. Le conseil municipal perd alors plus d’un tiers de ses membres. Le candidat veut aujourd’hui s’affranchir de cette image écorchée. Il n’y a pas eu de « putsch », comme l’ont écrit les médias locaux, se défend Christian Ball.

Lui martèle son « amour viscéral » pour les autres : « Je suis quelqu’un d’extrêmement empathique.» Une proximité avec les gens qu’il dit ne retrouver que sur le terrain. Là encore, le sport n’est jamais loin.

Son fidèle compagnon de l’arène politique, Dera Ratsiajetsinimaro, va même jusqu’à le comparer à Jacques Chirac. Lorsqu’il le rencontre en 2011, il est immédiatement séduit par le personnage. Ce qui le frappe le plus, encore aujourd’hui, ce sont ses qualités d’anticipation : « Gouverner, c’est prévoir ! », glisse-t-il, faisant référence à Emile de Girardin. 

« Il est très organisé », poursuit celui qui au fil des années est devenu plus qu’un simple collaborateur : « Il y a une vraie amitié et une vraie complicité entre nous. On passe plus de temps ensemble qu’avec nos femmes, et elles ne manquent pas de nous le reprocher », s’amuse Dera Ratsiajetsinimaro. « J’essaie de garder des moments pour la famille. Ca vous rend plus fort », répond Christian Ball qui accompagnait sa fille de 19 ans au concert du chanteur Gims au Stade de France le 28 septembre dernier.

Ce féru d’histoire évoque la maxime de Pierre Mendès France « Gouverner, c’est choisir ! », sa ligne directrice. Le choix, ce sont les électeurs qui l’auront en mars prochain, mais le séguiniste « plus déterminé que jamais» l’assure : « La politique c’est comme le foot, aucun match n’est joué d’avance ». 

 

Robin Magnier

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