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Sans accès aux médicaments les plus efficaces, les populations les plus pauvres sont les premières victimes des infections dues aux eaux souillées.

De l’eau à domicile, certes, mais impure la plupart du temps. Saletés, mauvaises odeurs, et même parfois vers arrivent au robinet. Utilisée pour boire, faire la cuisine, la lessive et se laver, l’eau transmet des maladies, notamment diarrhées et infections, dont femmes et enfants sont les premières victimes.

En Inde, la diarrhée est responsable de 12 % des décès d’enfants, une maladie qui affecte principalement les petits de moins de cinq ans, avec une mortalité plus importante avant deux ans. L’un des principaux agents de la diarrhée, le rotavirus, cause chaque année l’hospitalisation de 884 000 enfants en Inde (un coût pour le pays estimé à 3,4 milliards de roupies -55 millions d’euros-). Et près de 100 000 d’entre eux en meurent.

Selon le Plan d’action mondial intégré pour prévenir et combattre la pneumonie et la diarrhée, les deux principales causes de la mortalité, la population indienne est la plus touchée au monde avec 386 000 décès par an attribués à la diarrhée, devant le Nigeria (151 000), la République Démocratique du Congo (90 000), l’Afghanistan (82 000) et l’Ethiopie (73 000).

L’insalubrité de l’eau, un assainissement insuffisant et un manque d’hygiène sont les  principaux facteurs de ces infections. Dans de nombreux bidonvilles, les eaux usées sont évacuées par des canaux à ciel ouvert. Un quart des habitantsde ceux de Delhi n’ont pas accès aux installations sanitaires, les besoins étant faits en plein air. Les femmes et les jeunes filles souffrent particulièrement de cette situation. Pendant leurs règles, elles mettent de côté de petites quantités d’eau dans des pots souvent sales, pour se nettoyer. 

Depuis 2005, le ministère fédéral de la santé et du bien être de la famille indien a mis en place les ASHA (Accredited Social Health Activist) laissant aux Gram Panchayat (administrations villageoises) le soin de créer et nommer ces travailleurs sociaux. Ce sont majoritairement des femmes, issues de la communauté où elles interviennent. Ces ASHA ont un rôle de conseil, de prévention auprès des femmes, notamment pour les encourager à se rendre à l’hôpital afin de bénéficier d’examens prénataux et d’un accouchement dans de bonnes conditions sanitaires.

Le privé, un sacrifice

Pour les autres soins, femmes et enfants se rendent le plus souvent dans les dispensaires ou les hôpitaux publics où les soins sont gratuits, voire chez des médecins privés. Dans les dispensaires, les maladies liées à l’eau les plus fréquemment constatées par les médecins sont les gastro-entérites, la diarrhée, les vomissements, infections par des vers et la typhoïde.

Aude Malaret Smriti Singh

L'hôpital au régime sec

A Beed, dans l’Etat du Maharastra, l’hôpital public est mis a mal par le manque d’eau et les fortes chaleurs. Ici, 70 % des patients sont des agriculteurs et 10 % des journaliers urbains. Ce sont essentiellement des familles vivant sous le seuil de pauvreté (21 000 roupies par an et par foyer) qui affluent. Le district de Beed est l'un des plus pauvres du Maharashtra. 82 % de ses 2 585 000 habitants résident en zone rurale.  Reportage video.

Video de baptiste cogitore . Photo Baptiste Cogitore et Aude Malaret

Wretched of the earth - les damnés de la terre

20130606-GB [Inde 2013] Remerciements PARTIE 2 DELHI - jamia_logo.jpgMohammed Sharif is one of the oldest people living in the Bakshi Ka Taqiya, a slum in the heart of New Delhi. “Swinging from one doctor’s door to another has become a part of our life because my grandson is always ill. The doctors say that the problems are due to water and sanitation problem. But how can I improve the sanitation of the area all alone?” he asks, ruefully. He is one of the many slum dwellers who arrived as migrant labour in the capital many years ago. According to Urban Health Resources Centre, the urban slum dwellers have very dismal health statistics as a consequence of living in degraded environment, inaccessibility to health care and irregular employment.

 In the Jawaharlal Nehru (JN) Camp, another settlement for the urban poor, most of the women suffer from uterine infections because they do not have access to clean water for bathing, during menstruation and for looking after their everyday needs. Dr. Praveen Kumar, the Chief Medical Officer (CMO), Directorate of Health Services(DHS), Karkardooma, Delhi recounts that the three most prevalent diseases are gastro-intestinal, acute-respiratory and tuberclosis. Conditions like hypertension and diabetes have also seeped in.

 According to Dr Kumar, in the government run dispensaries, almost two-thirds of patients come from slums. He explains, “the main problem is the space crunch to set up new hospitals and the frequent migration of dwellers in and out of the city.” The Indian government spends around one percent of its GDP on providing healthcare facilities, forcing millions of people to struggle to get medicines. Its time for a wake up call.

Aditi Chakravarti

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