Face au doublement du prix des engrais minéraux causé par la guerre en Ukraine, le Parlement européen a adopté une feuille de route pour venir en aide aux agriculteurs de l’Union européenne. Au cœur de cet accord : la fin des droits de douane sur les engrais minéraux. Une première suspension avait été votée en décembre dernier, en réaction à la hausse des cours boursiers. Elle devait prendre fin en juin 2023. “La situation reste grave, a insisté Norbert Lins, eurodéputé allemand (PPE, gauche) et rapporteur de la feuille de route. Il faut maintenant agir durablement et non plus seulement réagir.”
En échange d’une ouverture du marché des engrais, les écologistes exigent des mesures à long terme en adéquation avec les accords de Paris. Pour Benoît Biteau, eurodéputé français (Les Verts, écologistes) et membre de la commission Agriculture, la crise doit être “une occasion pour les agriculteurs de se saisir d’alternatives plus respectueuses de l’environnement”. S’il est d’accord avec la mesure à court terme qu’est l’ouverture du marché des engrais, il appelle à réformer en parallèle la politique agricole commune (PAC) pour “ne pas remettre en selle l’industrie des fertilisants qui participe à accroître le réchauffement climatique”. La balle est maintenant dans le camp des Etats membres.
La plénière a pu reprendre à 15 h, mais les tribunes public et presse sont restées fermées ; seuls les députés ont pu retourner dans l’hémicycle. Roberta Metsola s’est adressée à ses collègues. “Ce Parlement se bat pour la liberté d’expression et le droit à manifester mais ce n’est pas ainsi que l’on bénéficie de l’attention du Parlement européen”, a-t-elle affirmé.
Selon la porte-parole de l’institution, les services de sécurité vont évaluer l’incident, mais pour l’heure, rien n’a été décidé concernant un éventuel renforcement des procédures. En 2014, à Bruxelles, plus d’une cinquantaine de militants kurdes avaient déjà réussi à déjouer les contrôles et manifester dans l’enceinte du Parlement. Le président de l’institution Martin Schulz avait alors accepté de recevoir une délégation.
Les eurodéputés ont adopté un projet de loi pour soutenir les entreprises de semi-conducteurs. Ce sont des matériaux électriques isolants, capables de conduire l’électricité. Ils sont essentiels dans de nombreux produits électroniques de notre quotidien : téléphones, voitures, ordinateurs… La pandémie de COVID et l’arrêt de la production dans les pays tiers, ont révélé les carences dans leur approvisionnement. Moins de 10% de la production mondiale se situe au sein de l’UE ; le projet de loi prévoit de doubler ces chiffres d’ici 2030.
Ce projet de loi fait partie d’un paquet législatif plus large visant à augmenter la production des micropuces électroniques sur le sol européen. L’objectif est de réduire la dépendance de l’UE vis-à-vis de l’Asie en renationalisant la production des micropuces. L’enjeu est donc de faire de l’Europe une place attractive pour cette industrie, en favorisant les investissements dans l’innovation, la recherche et le développement de ces nouvelles entreprises européennes. Les députés ont notamment approuvé une contribution financière de l’UE s'élevant à plus de 4,175 milliards d’euros pour aider les entreprises. Ces fonds seront déployés dans le cadre du “programme pour une Europe numérique” ainsi que du programme cadre "Horizon Europe”. Les eurodéputés doivent maintenant négocier ce projet de loi avec les pays européens.
Le vélo a mis tout le monde d’accord dans l’hémicycle. Le Parlement a dévoilé sa volonté d’établir une stratégie européenne pour le vélo, “historique” d’après les mots de Karima Delli (Les Vert - écologistes), présidente de la commission transport. L’Union européenne souhaite doubler le nombre de kilomètres parcourus à vélo sur son territoire, autant en ville qu’en zone rurale. Cela va de pair avec une amélioration des infrastructures, dont les espaces cyclables et les places de parking. “L’augmentation du nombre de cyclistes doit nous obliger à prendre des mesures de sécurité”, a aussi insisté l’eurodéputé chargé du dossier.
A l’heure d’une utilisation croissante, notamment depuis la crise Covid et la hausse du prix des carburants, l’UE veut rendre le vélo populaire. Les avantages de la bicyclette ont donc été loués : une meilleure santé, une mobilité propre et une rentabilité. Les eurodéputés ont aussi clamé la nécessité d’un vélo “made in Europe”, une opportunité économique majeure. “Une industrie qui représente 1 million d'emplois et pourrait atteindre 2 million dans 10 ans”, a souligné l’eurodéputé bulgare Andrey Novakov (PPE - droite). L’Union veut notamment développer son marché dans la création et le recyclage de l’alternative électrique. Si 85 % des vélos électriques en Europe sont produits sur le territoire, ce n’est pas le cas des composants. Le Parlement appelle les États membres à soutenir le secteur par des réductions de taxes et des aides à l’achat de vélos. Pour marquer le coup, il demande à la Commission européenne de proclamer 2024, “l’année européenne du déplacement à vélo”.
En 2022, le pays a perdu 38 places dans le baromètre de la liberté de la presse de RSF, passant de la 70ème à la 108 place sur 180 nations. Cette position fait de ce pays l’État membre le moins bien classé de l’Union Européenne.
La Grèce à la traîne pour la liberté de la presse
L’ONG Reporters sans frontière est satisfaite que les eurodéputés se saisissent de cette question. Pavol Szalai aimerait pourtant qu’ils aillent plus loin : "les eurodéputés parlent régulièrement de la violation de la liberté de la presse en Hongrie mais pas en Grèce alors qu’elle y est davantage en danger." En 2022, le pays a perdu 38 places dans le baromètre de la liberté de la presse de RSF, passant de la 70ème à la 108 place sur 180 nations. Cette position fait de ce pays l’État membre le moins bien classé de l’Union européenne.
Adélie Aubaret et Pauline Beignon