Un accès aux négociations difficile
L’invasion russe a accéléré le processus d’adhésion. Présenté officiellement en février 2022, son statut de candidat à l’UE a été validé à peine quatre mois après : un record. Certains États, eux, peuvent stagner dans les négociations pendant plusieurs années ; c’est notamment le cas de la Turquie et de la Macédoine du Nord. Désormais l’ouverture des négociations est la prochaine étape pour l’Ukraine. Le groupe libéral Renew a d’ailleurs fait pression pour que les négociations soient ouvertes le plus rapidement. L’eurodéputé français Stéphane Sejourné, président de ce groupe, avait demandé “à accélérer l’intégration de l’Ukraine, à réaliser des engagements concrets de coopération”. Mais la résolution adoptée ne tient pas compte de ces souhaits. Dans leur majorité, les députés avancent avec prudence et réaffirment seulement “leur attachement à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne”.
C’est dans la galerie Emilio Colombo, habillée de vert pour l’occasion, que l’eurodéputé français Claude Gruffat (les Verts, écologiste) a inauguré une exposition sur les alternatives aux pesticides aux cotés de quelques agriculteurs et élus de son groupe. Le projet IMPworks est au cœur de cette exposition. Lancé en 2020, il regroupe 246 exploitants dans 16 pays. Son objectif : rassembler différents agriculteurs de mêmes secteurs à travers l’Union européenne pour qu’ils puissent échanger sur des solutions afin d’utiliser moins de produits chimiques. “On cherche à associer des espèces végétales qui se complètent pour éloigner naturellement les menaces et donc se passer de certains produits phytosanitaires”, explique Sandie Masson, membre de l’Agroscope, un centre de recherche sur l’agroalimentaire en Suisse partenaire du projet.
Ce projet est subventionné par l’Union européenne à hauteur de six millions d’euros sur les quatre années de durée de vie du projet. Malgré tout, il peine à s’installer et à s’étendre face à la toute-puissance des grandes firmes industrielles productrices de pesticides et d’OGM.
L’Ukraine ne pourra pas accueillir la prochaine édition de l’Eurovision en 2023 à cause de la guerre. Le show aura lieu au Royaume-Uni mais Oleg Psyuk espère que “l’identité ukrainienne sera quand même présente visuellement”. Leur visite au Parlement s’est achevée sur un concert privé, donné le soir aux eurodéputés. Le but de leur visite : “rencontrer des personnes qui pourront nous soutenir”, confient-ils.
De son côté, le PPE (droite), groupe majoritaire dans l'hémicycle dont fait partie Nouvelle Démocratie, le mouvement au pouvoir en Grèce, porte une voix dissonante. "Quelqu'un s’en prend au gouvernement en faisant la campagne de l'opposition", a affirmé l’eurodéputée grecque Eliza Vozemberg (PPE, droite), faisant référence aux élections législatives grecques de juillet prochain.
D’après l’ONG Reporters sans frontière, au total, 13 journalistes grecs ont été mis sur écoute l’année dernière. “Il n’y a pas eu une remise en cause de la liberté de la presse aussi inquiétante dans l’Union européenne que le Predatorgate en Grèce, confie Pavol Szalai, responsable du bureau de l’UE de RSF.
“L’Ukraine est au centre de notre famille européenne.” Par ces quelques mots de l’eurodéputé néerlandais Malik Azmani (Renew, libéraux) le 15 février à Strasbourg, les parlementaires réitèrent leur soutien à l’Ukraine. Ils l’ont rappelé avec force dans une résolution. Ce soutien se traduit par une solidarité financière, économique et humanitaire, au peuple ukrainien. Un an après l’invasion russe, plus de 67 milliards d'euros d'aides ont déjà été fournis par l'Union européenne et les États membres à l'Ukraine. Dans cette enveloppe, une aide militaire de 12 milliards d’euros, avec notamment l’envoi de chars, d’équipements et de fournitures a été octroyée pour soutenir les efforts militaires de l’Ukraine. D’après Ursula von der Leyen, il s’agit de “garantir un flux constant d’aides financières tout au long de 2023”. Pour la présidente de la Commission, cet engagement européen s’inscrit également dans le long terme puisqu’il a pour ambition “d’intégrer nos économies, jumeler nos villes, connecter nos réseaux”. Car l’objectif a été fixé : un jour l’Ukraine doit rejoindre l’UE, mais quand ?
Depuis sa demande d’adhésion en février 2022 à l’Union européenne, à la suite de l’invasion russe, l’Ukraine continue son rapprochement avec l’UE. Si la candidature du pays a été acceptée, les marches semblent encore dures à gravir avant de voir des députés ukrainiens rejoindre l'hémicycle européen. L’accélération de cette adhésion a fait débat au Parlement, à l’occasion des un an de la guerre.