536 voix pour, 4 contre. Dans une résolution, le Parlement européen demande la libération à l’unanimité des journalistes détenus, et condamne la liberté de la presse et d’expression en Algérie.
Les eurodéputés ont appelé les autorités algériennes à « libérer immédiatement toutes les personnes détenues arbitrairement et inculpées pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression », en prenant le cas du journaliste Ihsane El-Kadi, qui a été condamné en avril à une peine de cinq ans de prison et une amende de 4,7 millions d’euros. Il est suspecté d’avoir reçu des fonds pour « propagande politique » et « atteinte à la sécurité de l’État ». La justice du pays a également prononcé la dissolution de la société Interface Médias qui appartient au journaliste.
Le Parlement demande aux États membres de condamner ouvertement la répression de la liberté de la presse en Algérie. En même temps, il appelle les ambassades et délégations des pays de l’UE à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister aux procès. Les eurodéputés veulent que les autorités algériennes garantissent l’autorisation de visa et d’accréditation aux journalistes étrangers, ainsi que leur liberté d’exercer.
La résolution appelle également le gouvernement algérien à modifier les accusations liées à la sécurité dans le code pénal utilisé pour criminaliser le droit à la liberté d’expression. Depuis les manifestations du Hirak en 2019, la situation de la liberté de la presse s’est considérablement dégradée en Algérie.
« Ériger le cyberharcèlement en infraction pénale ». Telle fut l’ambition portée ce mercredi 10 mai dans l'hémicycle, par une dizaine d’eurodéputés libéraux et de droite. À l’occasion d’un débat, les membres de Renew, du PPE et d’ECR ont martelé la nécessité de criminaliser le cyberharcèlement. Sur les 27 États membres, seule l’Irlande a légiféré en la matière.
En 2021, le pays a mis en vigueur la loi dite « Coco », prévoyant jusqu'à sept ans de prison pour toute personne qui distribue ou publie des images intimes d'une personne sans son consentement. Dans le reste de l’Union européenne, le cyberharcèlement n’est toujours pas sanctionné. « Un vide juridique » que dénonce Frances Fitzgerald, eurodéputée irlandaise du PPE. Cette dernière milite ainsi pour une transposition de la loi « Coco » à l’échelle européenne.
Les eurodéputés se sont aussi penchés sur la question des technologies accessibles à tous comme ChatGPT, qui suscite autant de fascination que d’inquiétude. Selon eux, ces logiciels devraient répondre à des exigences précises en termes d’information et de protection des droits fondamentaux, de la santé et de la sécurité ainsi que de l’environnement.
Pour permettre à l’Europe de rester innovante face aux autres géants de l’IA, les eurodéputés proposent plusieurs exemptions à ces règles. Les chercheurs pourraient ainsi effectuer des tests de leurs systèmes d’IA « dans des environnements contrôlés et établis par les autorités publiques. »
L’ensemble du Parlement devra statuer définitivement sur ce projet lors de la plénière de juin.
Ce mercredi 10 mai, l’Association parlementaire européenne (APE) organisait une conférence sur les priorités du Parlement européen, à un an des élections en 2024. Devant 150 personnes, Valérie Hayer (Renew, libéraux), Gwendoline Delbos-Corfield (Les Verts, écologistes) et José Manuel Fernandes (PPE, droite) ont chacun développé leurs priorités pour cette dernière année de mandat.
« Ce qui manque à l’Europe, ce sont des projets communs, une vraie union sur la défense, sur la protection civile », s’exclame José Manuel Fernandes (PPE, droite). Il interpelle le public « sur la question des feux de forêts. Vous préférez un avion Canadair par État ou 27 avions pour un pays qui en a besoin à un moment précis ? » Gwendoline Delbos-Corfield confie, elle, ses préoccupations sur le plan démocratique : « en 2024, la Hongrie va prendre la présidence du Parlement pour 6 mois. Mais elle n’est plus considérée comme une démocratie, il y a des dérives, et personne ne parle de cette présidence ».
Les eurodéputés se sont ensuite livrés au jeu des questions réponses avec le public. « On sentait bien les points de fractures entre les députés, sans langue de bois. J’ai appris des choses, c’est intéressant d'avoir des débats de fond sur l’écologie, la corruption » confie Florence, juriste, qui a participé à l’évènement. Pour les Jeunes européens, co-organisateurs de l'évènement, c'est une réussite : « L’idée était de faire le lien entre les citoyens et les députés ». Même si les participants étaient déjà conquis par l’Europe, ce que reconnaît l'association, les objectifs sont atteints.
Les eurodéputés ont fait un premier pas vers la régulation de l’intelligence artificielle (IA). « Nous sommes sur le point de mettre en place une législation historique qui doit résister au défi du temps », déclare l’eurodéputé Brando Benifei (S&D, Italie).
Leur projet vise d’abord à interdire les systèmes et pratiques « contraires aux droits fondamentaux », tels que l’exploitation des personnes vulnérables ou les systèmes de « score social » appliqués dans des dictatures comme la Chine. Cela consiste en une notation des citoyens par des critères tels que l'ethnie, la profession, les positions politiques... Patrick Breyer, membre du parti pirate allemand et des Verts européens s’est réjoui « d’un vote historique pour prévenir l'avenir dystopique de la surveillance biométrique de masse en Europe à la chinoise. »
Les eurodéputés se sont aussi penchés sur la question des technologies accessibles à tous comme ChatGPT, qui suscite autant de fascination que d’inquiétude. Selon eux, ces logiciels devraient répondre à des exigences précises en termes d’information et de protection des droits fondamentaux, de la santé et de la sécurité ainsi que de l’environnement.
Pour permettre à l’Europe de rester innovante face aux autres géants de l’IA, les eurodéputés proposent plusieurs exemptions à ces règles. Les chercheurs pourraient ainsi effectuer des tests de leurs systèmes d’IA « dans des environnements contrôlés et établis par les autorités publiques. »
L’ensemble du Parlement devra statuer définitivement sur ce projet lors de la plénière de juin.
L’eurodéputé Vert français François Alfonsi tire la sonnette d’alarme sur la situation du bassin méditerranéen. Dans le rapport qu’il a présenté au Parlement européen ce mardi, beaucoup de chiffres inquiètent : déversement de 200.000 tonnes d’hydrocarbures et de 730 tonnes de déchets, augmentation de 20% de la température de l’eau, réduction du nombre de mammifères marins de 41 %... « Si l’Europe reste plus longtemps passive, la situation continuera de se dégrader » déclare François Alfonsi, en soulignant la responsabilité de l’Union européenne dans la gestion de la Méditerranée.
Parmi les conséquences directes en cas d’inaction, il énonce des risques d’insécurité alimentaire et de déplacement climatique pour les 250 millions d'habitants qui vivent et dépendent du pourtour méditerranéen. Afin de remédier à ces problèmes, son rapport propose une meilleure cohésion des politiques et autorités locales méditerranéennes. Approuvé par les députés européens à une grande majorité, il sera donc étudié par la Commission européenne à Bruxelles, ce qui donnera lieu à une loi, ou non.