Le Brexit a refait son apparition au Parlement européen le mardi 9 mai. L’enjeu : mettre en œuvre l'accord commercial conclu le 27 février sur les échanges commerciaux et les contrôles douaniers entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne.
Les eurodéputés ont donc adopté trois propositions législatives. Elles concernent la fin des taxes sur certains produits sidérurgiques et la simplification de l’importation de certaines marchandises agricoles (de végétaux destinés à la plantation, de plants de pommes de terre, de machines agricoles etc…). Les médicaments qui ne sont pas autorisés par l’Union européenne, mais qui le sont par le Royaume-Uni, pourront dorénavant l’être en Irlande du Nord.
Pour l'adoption définitive, il faudra encore attendre l'accord du Conseil européen.
250 pages de rapport. C’est ce qu’a présenté la commission d’enquête du Parlement européen au sujet du logiciel espion Pegasus, lundi 8 mai. Et ce « malgré l’absence de coopération des États membres et des institutions », indique Jeroen Lenaers (PPE, droite).
Il y a deux ans, un consortium de médias internationaux a dévoilé le scandale Pegasus. Ce logiciel israélien a permis d’espionner journalistes, personnalités politiques, avocats et militants. Installé sur leur téléphone portable, il donnait accès à toutes leurs photos, vidéos, sons, contacts et géo-localisation.
Après plus d’un an de travaux, les eurodéputés ont attesté d’abus de la part d’États membres. Cinq pays européens, parmi lesquels la Hongrie et la Pologne, auraient acheté le logiciel espion avec l’objectif de l’utiliser à des fins illégales. « Il reste encore beaucoup à découvrir », martèle Sophie In’t’veld (Renew, libéraux).
Dans une vidéo publiée sur Twitter le lundi 8 mai, l’eurodéputée luxembourgeoise Monica Semedo (Renew, libéraux), tout sourire, se félicite de l’adoption d’un texte par la commission qu’elle préside. Une résolution qui vise à améliorer la qualité des stages dans l’Union européenne.
Paradoxal, quand on sait que l’élue a été sanctionnée en avril dernier à Bruxelles pour harcèlement moral envers l’un de ses assistants parlementaires. Avec comme conséquences immédiates, une suspension et une privation de son indemnité parlementaire pendant dix jours. Et fait relativement rare au Parlement, c’est la seconde fois que Monica Semedo est sanctionnée pour harcèlement. La première date de 2021, à la suite de la démission conjointe de ses trois assistants.
Étonnamment, cette affaire n’a fait que peu réagir les eurodéputés. En particulier du côté des élus Renew (libéraux), groupe de Monica Semedo, qui gardent soigneusement le silence sur cette affaire embarrassante pour le parti. Pour autant, certains s’inquiètent de la politique anti-harcèlement de l’institution : les co-présidents écologistes (Verts/ALE, DE) ont envoyé ce samedi 6 mai une lettre à la présidente du Parlement Roberta Metsola :« Aujourd'hui encore, différentes formes de harcèlement constituent une menace pour le personnel de notre institution ». Ils proposent notamment une véritable formation de prévention pour tout le personnel, ou encore un audit externe régulier sur le sujet.
Mercredi 10 mai, le président du Portugal Marcelo Rebelo de Sousa s’est exprimé face aux députés du Parlement européen, à Strasbourg. Un discours concis, empreint d’un optimisme européen indéniable et articulé autour d’un seul impératif : ne pas attendre pour agir. Sans surprise, le premier sujet abordé a été celui de la guerre en Ukraine, qui constitue la « question la plus urgente ». « Nous devons nous assurer que la guerre qui martyrise le peuple ukrainien puisse déboucher sur une paix juste, légale et morale [...], a affirmé le président, prévenant la survenue d’autres guerres. »
Il a ensuite exposé sept enjeux auxquels l’Union européenne (UE) devra répondre au cours de la prochaine législature, comme le rôle de l’UE sur la scène internationale, son élargissement à de nouveaux États, ou encore sa capacité à rester pionnière en matière scientifique et sur la transition écologique. Sur tous ces sujets, le président appelle à ne pas rester passif. « Il ne faut pas repousser la définition de ces lignes de force, si nous remettons cela à demain tout deviendra plus lourd, et plus compliqué à régler », a-t-il martelé au sujet du redressement économique des États membres.
Il a également incité à rester attentifs à la jeunesse européenne, sans quoi des « vides » seront créés. « Ces vides seront remplis par des populismes, ce qui serait de notre faute [...] car nous n’aurions pas fait ce que nous aurions dû, avant qu’il ne soit trop tard. »
Il n’y avait pas un chat dans les rues de Strasbourg, ce lundi 8 mai. En France, ce jour est férié pour commémorer la capitulation de l’Allemagne nazie en 1945. Pourtant, le Parlement européen, lui, accueillait bien les eurodéputés, leurs assistants et les fonctionnaires de l’institution pour le début d’une nouvelle session plénière.
Pourquoi ? Tous les pays européens n’ont pas le même calendrier pour fêter la fin de la Seconde guerre mondiale. « En Italie par exemple, la fête de la Libération est célébrée le 25 avril », détaille Isabelle Zerrouk, attaché de presse au Parlement européen. Ce jour correspond à la fin de l’Occupation dans plusieurs villes italiennes. D’autres pays comme les Pays-Bas ou le Danemark ont retenu la date du 5 mai. « Si nous rendions férié toutes les fêtes des 27 États membres, nous serions en vacances toute l’année », complète-t-elle.
Le Parlement demande aux États membres de condamner ouvertement la répression de la liberté de la presse en Algérie. En même temps, il appelle les ambassades et délégations des pays de l’UE à demander l’accès aux journalistes emprisonnés et à assister aux procès. Les eurodéputés veulent que les autorités algériennes garantissent l’autorisation de visa et d’accréditation aux journalistes étrangers, ainsi que leur liberté d’exercer.
La résolution appelle également le gouvernement algérien à modifier les accusations liées à la sécurité dans le Code pénal utilisées pour criminaliser le droit à la liberté d’expression. Depuis les manifestations du Hirak en 2019, la situation de la liberté de la presse s’est considérablement dégradée en Algérie.
Le Parlement européen a voté en session parlementaire un paquet d’aides exceptionnelles de 160 millions d’euros pour l’exportation de céréales ukrainiennes. Avant l’invasion russe, l’Ukraine exportait des millions de tonnes de blé, maïs, colza et tournesol.
Depuis le début de la guerre, les voies de transit ont été rapidement bloquées par les forces russes, sur terre comme sur mer. Conséquences : les pays d’Europe de l’Est (Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Pologne et Slovaquie) ont dû stocker les céréales ukrainiennes sur leurs territoires, chamboulant leurs marchés intérieurs. Leurs agriculteurs, rapidement appauvris, demandent depuis des aides de soutien rapide.
Avec ce vote, le Parlement européen va dans leur sens. D’un côté, 56,3 millions d’euros sont alloués aux gouvernements slovaque, hongrois, blugare, polonais et roumain pour stabiliser leurs marchés céréaliers perturbés. De l’autre, l’Europe souhaite verser 100 millions d’euros d’aides à leurs agriculteurs.
Des solutions à court terme qui ne convainquent pas beaucoup d’eurodéputés. Ils requierent des solutions sur le long terme à ces problèmes de transit et de stockage des céréales ukrainiennes. Le libéral de Renew, Dacian Cidos, souligne que « la Commission européenne doit avoir une organisation spéciale [pour] assurer la sécurité alimentaire de l’Europe et aider l’Ukraine en continuant de commercer avec. » Ces aides devraient être versées aux concernés d’ici la mi-juin, sur douze mois.