Les eurodéputés ont donné leur accord pour une aide supplémentaire de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine.
Une nouvelle génération de végétaux va faire son entrée sur le marché européen des semences. Le Parlement européen vient d’autoriser l'importation et la commercialisation des nouvelles techniques génomiques (NTG), jusqu'ici interdites dans l’Union européenne. À certaines conditions.
Le Président roumain affirme son attachement à la libre circulation
« L'élimination des contrôles aux frontières maritimes et aériennes doit être suivie naturellement dans les plus brefs délais de l’élimination des contrôles aux frontières terrestres ». Après le président bulgare en novembre dernier, le président roumain Klaus Iohannis était le 13e dirigeant européen en exercice à débattre sur l’avenir de l’Europe au Parlement européen. Il a profité de son intervention pour souligner son attachement au principe de libre circulation européen et son désir de voir la Roumanie pleinement intégrée à l'espace Schengen. À compter du 31 mars 2024, il n’y aura plus de contrôle aux frontières aériennes et maritimes roumaines. Pour autant, la Roumanie attend toujours la levée des contrôles aux frontières terrestres.
La majorité des eurodéputés a soutenu cette déclaration et salué l’engagement de la Roumanie pour l'Union européenne, notamment envers l'Ukraine. Pays frontalier, la Roumanie accueille plus de 144 000 réfugiés ukrainiens.
Angèle Bataller
La lutte contre les violences faites aux femmes au coeur des débats
Après six mois d'intenses négociations, la Commission européenne, les ministres européens et le Parlement se sont accordés mardi 6 février à Strasbourg sur une nouvelle directive pour les violences faites aux femmes. Son objectif est d’harmoniser la réponse pénale à l’échelle européenne et de protéger les femmes les plus vulnérables, notamment dans la lutte contre le cyber-harcèlement, les mutilations génitales et le mariage forcé.
Si les nouvelles mesures ont été qualifiées d’historique par certains eurodéputés, d’autres se sont indignés qu’elles ne comportent pas de définition du viol. « C'est une grande déception », a regretté Frances Fitzgerald, élue PPE (droite) et vice-présidente de la commission des Droits de femmes et de l'Égalité des genres.
Dix gouvernements nationaux se sont montrés récalcitrants, dont ceux de la France et de l'Allemagne. En cause ? Un différend sur le fond, avec une notion de consentement qui ne fait pas l’unanimité, mais aussi sur la forme, avec le refus que l’Union européenne interfère dans le droit pénal propre à chaque Etat membre.
Léa Bouquet
Réduction des émissions : un pas de plus vers la neutralité carbone ?
« Nous voulons réduire de 90% nos émissions de CO2 d’ici 2040 » a annoncé le Commissaire européen pour le climat Wopke Hoekstra ce mardi 06 février devant l’hémicycle. La Commission renforce ainsi ses objectifs climatiques pour arriver à la neutralité carbone d’ici 2050 suivant les recommandations de la COP28. Mais elle fait marche arrière sur plusieurs points. Elle repousse à « après 2030 » la sortie des énergies fossiles. Et pour ne pas s’attirer les foudres des agriculteurs, elle ne fixe pas d’objectifs de réduction carbone dans le domaine agricole alors qu’elle prévoyait de le faire. Une décision que les Verts regrettent. Alors
que la droite et l’extrême droite restent critiques : « Nos agriculteurs seront sacrifiés sur l’autel de votre économie décroissante », déplore ainsi Mathilde Androuet (ID, extrême droite). L’avenir de cette ambition climatique dépendra de la prochaine Commission qui se réunira après les élections européennes de juin.
Fanny Lardillier
« Nous sommes un Parlement qui dit oui à la science, qui investit pour l’avenir de l’agriculture. » L’eurodéputée suédoise Jessica Polfjärd (PPE, droite) se félicite de l’adoption du règlement sur les nouvelles techniques génomiques (NTG). Avec cette législation, les parlementaires autorisent l’importation et la commercialisation de cette nouvelle génération de végétaux génétiquement modifiés, capables de résister aux effets du changement climatique. Il s’agit d’une évolution majeure dans la législation européenne sur les organismes génétiquement modifiés (OGM).
OGM ou NTG, tout est question de définition
Jusqu’alors, ces nouvelles techniques génomiques (NTG) ne pouvaient pas entrer dans le marché européen des semences, car elles étaient considérées comme des OGM. Elles tombaient donc sous le coup de la directive européenne de 2001 qui interdit leur usage dans l’agriculture européenne par mesure de précaution, à l’exception d’une variété de maïs.
La Commission européenne a proposé de créer un cadre spécifique pour ces NTG. Elle les considère comme moins invasives pour les plantes que les OGM, puisqu'elles n’y insèrent pas de gènes étrangers. Les parlementaires ont accepté ce nouveau cadre, en définissant comme végétaux « conventionnels » les plantes ayant subi moins de 20 modifications du génome.
Une victoire pour ses partisans. « Grâce à la sélection génétique, les agriculteurs peuvent faire face au changement climatique et à la concurrence, affirme l’eurodéputée tchèque Michaela Šojdrová (PPE). Les nouvelles techniques ne sont pas dangereuses puisqu’elles n’intègrent pas de matériel génétique incongru. » Avec cette législation, l’Europe s'aligne sur les Etats-Unis et l’Amérique latine, qui commercialisent déjà ces semences. Pour Lennart Nilsson, directeur du syndicat agricole européen Copa Cogeca, les NTG permettront aux agriculteurs d’être « compétitifs » et de « développer un modèle européen dans la sélection végétale. »
« Les citoyens ne veulent pas manger des OGM sans le savoir »
Mais le règlement a suscité des inquiétudes chez les eurodéputés de gauche et les écologistes. Ils sont parvenus à imposer des limites à leur commercialisation : les NTG restent soumises à certains contrôles, comme l'évaluation des risques, le traçage et l’étiquetage des produits. « Les citoyens ne veulent pas manger des OGM sans le savoir », argumente Christophe Clergeau (S&D, sociaux-démocrates).
Par ailleurs, l’usage des NTG est interdit dans l’agriculture biologique. Le Parlement a également affirmé l’impossibilité de breveter ces technologies, afin d’éviter une dépendance des agriculteurs envers les géants industriels de la semence : « Les firmes comme Monsanto, Bayer ou Corteva font de larges profits au détriment des paysans et des consommateurs. Les agriculteurs doivent pouvoir choisir eux-mêmes leurs semences », explique Marie Toussaint (Les Verts, écologistes). La mise sur le marché des NTG doit encore être validée par les Etats membres, qui pourraient être tentés de jouer la montre, à trois mois des élections européennes.
Anna Chabaud et Lilou Bourgeois
Le Parlement européen a vivement condamné les reculs de l’Etat de droit et de la liberté de la presse en Grèce. Un message politique fort à l'encontre du gouvernement de Kyriákos Mitsotakis.