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Face à l'affaire Ilaria Salis, l'Italie s'indigne

Lundi 5 février, les eurodéputés réunis en plénière ont interpellé la Commission sur le non-respect de l'État de droit en Hongrie. C'est loin d'être une première, depuis l'arrivée de Viktor Orbán au pouvoir en 2010. Cette fois-ci, les parlementaires s'inquiètent des conditions de détention dans le pays, suite à l'affaire Ilaria Salis. 

Cette Italienne de 39 ans, accusée d'avoir agressé deux militants néonazis à Budapest en février 2023, est détenue en Hongrie depuis un an et risque une peine de onze années de prison. Privée de contacts téléphoniques avec ses proches, elle est apparue enchaînée devant un tribunal la semaine dernière – des conditions de détention qui ont provoqué une vague d'indignation en Italie et au-delà. « Le Parlement doit réagir » a insisté l'eurodéputé italien Brando Benifei (S&D, sociaux-démocrates) dans l'hémicycle. « Ilaria Salis doit sentir que les institutions défendent sa dignité.»

Avec d'autres, il a appelé la Commission européenne représentée par Mairead McGuinness à garantir le respect des règles dans la Hongrie de Orbán. « La Commission n'hésitera pas à lancer une procédure d'infraction en cas de violation des traités », a assuré McGuinness – une procédure plusieurs fois enclenchée contre la Hongrie, qui peut aller jusqu'au paiement d'une astreinte par l'État mis en cause. 

Abel Bertomier

 

Selon Gerhard Huemer, directeur de la politique économique de SME United (Association des PME en Europe), ce règlement offre « la possibilité pour les PME d’user, à la place des cartes de crédit, des services de virements instantanés qui sont moins chers ». Actuellement, le bénéficiaire d’un virement doit attendre jusqu’à 72 heures pour recevoir son argent. Ce délai peut provoquer des difficultés de trésorerie pour certaines PME. Le nouveau dispositif permettra également de renforcer la lutte contre l’économie illégale. « Plus les paiements sont tracés, moins la fraude et le blanchiment ont de place », explique l’eurodéputé Claude Gruffat (Les Verts, écologiste).

La disparition de l’argent liquide ?

La multiplication des moyens de paiement numériques et tracés se heurte cependant à l’attachement tenace de certains pays de l’Union envers la monnaie papier. Un support que quelques eurodéputés ont souhaité défendre, comme Mick Wallace (The Left, gauche radicale). « Je crains que cela ne réduise les disponibilités de structures qui permettent de payer en liquide. C’est encore le moyen le plus inclusif de payer, il permet de rester indépendant. » Le député s’inquiète que le développement des virements numériques n'accroisse la dépendance des citoyens aux banques et autres entreprises privées.

Pour des raisons différentes, les banques ont aussi exprimé certaines réserves face à la nouvelle directive. Jusqu’ici, quand un virement était envoyé, elles disposaient de l’argent du paiement pendant un à trois jours avant que le bénéficiaire ne reçoive son dû. Cet argent en transit représentait 200 milliards d’euros chaque jour, dont elles ne pourront plus user. La Fédération Européenne des Banques regrette également le plafonnement jusqu’à 15 000 euros des virements. Les établissements bancaires ont désormais 9 mois pour appliquer ce service dans la zone euro et jusqu’en 2028 pour le reste de l’Union. 

Lounès Aberkane et Yanis Drouin

S’il est déjà proposé dans certains pays, ce service est souvent payant. Par exemple, un transfert d’argent instantané peut coûter jusqu’à 70 euros en Italie. Désormais, les consommateurs ne seront plus surtaxés par les banques. L’UE cherche à promouvoir une pratique déjà commune dans des pays émergents comme l’Inde. Elle souhaite également affirmer sa souveraineté financière en s'autonomisant des applications tierces souvent américaines, comme Paypal ou Apple Pay.

Un moyen de paiement de la vie quotidienne

À terme, les usagers pourront même payer directement les commerçants avec leur application bancaire sur leur téléphone. Les associations de consommateurs, ainsi que les petites et moyennes entreprises, accueillent avec enthousiasme cette nouvelle mesure. 

« Tous les Européens pourront virer de l’argent à n’importe quel moment de la journée, même en dehors des heures ouvrées, en quelques secondes », s'enthousiasme l’eurodéputé Michiel Hoogeveen (ECR, conservateur), rapporteur du règlement sur les paiements instantanés en euros. Ce mercredi 7 février, les eurodéputés se sont entendus à une écrasante majorité (599 voix pour, 7 contre et 35 abstentions) pour la généralisation du virement immédiat, d’abord dans la zone euro puis, à terme, dans les 27 pays de l’Union européenne (UE). Aujourd’hui, ils ne représentent que 11% des transferts d’argent en Europe. L’UE entend favoriser leur développement en garantissant des services sécurisés. Les consommateurs auront la possibilité de virer de l’argent à un bénéficiaire certifié en moins de dix secondes.

À la fin de l’année, les Européens pourront virer de l'argent en quelques secondes et sans frais supplémentaires dans la zone euro. 

Des virements bancaires instantanés et gratuits d’ici fin 2024

09 février 2024

Des virements bancaires instantanés et gratuits d’ici fin 2024

À la fin de l’année, les Européens pourront virer de l'argent en quelques secondes et sans frais supplémentaires dans la zone euro. 

Les parlementaires réitèrent leur soutien à la communauté LGBTIQ

« Nous constatons que la discrimination envers les personnes LGBTIQ existe toujours », a déploré José Gusmão (The Left, extrême gauche) lors de la présentation du rapport du Parlement européen sur la Stratégie européenne pour l’égalité des personnes LGBTIQ, le mercredi 7 février. Si les eurodéputés saluent les progrès réalisés depuis 2020, ils s’inquiètent des disparités croissantes entre les 27 Etats membres. 15 d’entre eux n'ont toujours pas mis en place de plan d’action pour promouvoir et protéger les droits des personnes LGBTIQ. C’est le cas de la Hongrie, épinglée par la Cour de justice de l’Union européenne en 2022 pour violation de leurs droits. Face à la recrudescence des discours de haine et des agressions depuis deux ans, le Parlement plaide pour aller plus loin. Entre autres, les eurodéputés proposent d'accroître le soutien européen aux organisations de la société civile œuvrant en faveur des droits des personnes LGBTIQ.

Lilou Bourgeois

 

L’Europe réaffirme son soutien à l’Ukraine

06 février 2024

L’Europe réaffirme son soutien à l’Ukraine

Les eurodéputés ont donné leur accord pour une aide supplémentaire de 50 milliards d’euros pour l’Ukraine.

 

Les nouveaux fonds européens arrivent à un moment clé, alors que l’Ukraine est engluée dans le conflit et que Volodymyr Zelensky multiplie les demandes de soutien. Le président ukrainien craint une lassitude des alliés et un détournement de l’attention des puissances occidentales vers de nouveaux conflits. Il a déjà perdu temporairement l’appui des Etats-Unis dont l’aide prévue est bloquée depuis plusieurs semaines par les Républicains au Congrès. 

Ainsi, l’Europe devient le principal soutien financier de Kiev et sa coopération est absolument indispensable : “On a la perspective de se retrouver seuls à gérer cette guerre avec la possible élection de Donald Trump le 5 novembre prochain” explique l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann (S&D, sociaux-démocrates).

Des désaccords politiques 

Malgré le consensus général sur l’importance de cette aide, son montant fait débat parmi les eurodéputés. Certains critiquent sa faiblesse, tel le groupe libéral Renew Europe qui dénonce une enveloppe dérisoire par rapport au budget total de l’Union européenne : “On parle quand même de vies humaines [et] nous nous engageons à hauteur de 0,08% de notre PIB” a souligné la députée hongroise Katalin Cseh (Renew, libéraux).

À l’inverse, pour l’extrême droite, c’est déjà bien trop, surtout dans le contexte actuel de tensions liées à la situation des agriculteurs. D’après eux, la priorité ne devrait pas être donnée à un pays qui, en plus, devient un concurrent majeur dans ce domaine pour les exploitants français. “Pendant que les agriculteurs européens criaient leur colère, Emmanuel Macron et ses homologues les poignardaient dans le dos”, s’insurge l’eurodéputé français Jean-Lin Lacapelle (ID, extrême droite). 

D’autre part, la lenteur des délibérations suscite la colère des eurodéputés. La plupart d’entre eux critiquent le processus de négociation pour débloquer les fonds. Parmi les 27 représentants des Etats membres, il a suffi de l’opposition d’un seul homme, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, pour que la mise à disposition des aides prenne 3 mois de retard. Le Parlement appelle à revoir les procédures pour plus d’efficacité. 

L’utilisation concrète des 50 milliards finalement accordés divise également. Si l’Union européenne s’est entendue sur un soutien essentiellement militaire, certains groupes politiques préféreraient investir dans la reconstruction. Martin Schirdewan, co-président du groupe d'extrême gauche (The Left), met en garde : “On dit toujours qu’il faut dépenser plus pour les armes, est-ce que vous êtes si naïfs ? Il faut investir dans la paix, pas dans la guerre”. 

Le soutien financier européen doit encore être validé définitivement lors de la prochaine session plénière du Parlement européen fin février. On célèbrera alors le deuxième anniversaire de l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine.

Angèle Bataller, Bastiane du Masle

L'actu du mercredi 7 février en bref

09 février 2024

L'actu du mercredi 7 février en bref

Lutte contre l'antisémitisme, intervention du Président roumain, défense des droits LGBTQI+

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