À quatre mois des élections européennes, l’ingérence russe dans les processus démocratiques européens est une menace prise au sérieux par le Parlement. Dernier scandale en date, une eurodéputée lettone aurait partagé des informations avec les services secrets russes pendant plus de vingt ans.
“C’est une étape importante pour le peuple ukrainien mais aussi pour l’Union européenne”. Iratxe García Pérez, la présidente du groupe des sociaux-démocrates (S&D), se félicite devant ses collègues réunis en plénière à Strasbourg, le 6 février, de la nouvelle aide européenne de 50 milliards d’euros débloquée en faveur de l'Ukraine. Décidée par les chefs de gouvernement la semaine précédente, cette enveloppe commune est composée de 33 milliards de prêts et de 17 milliards de dons pour les quatre prochaines années. Elle vient s’ajouter aux 35 milliards d’euros accordés depuis le début de l’invasion russe. Un premier versement est prévu dès le mois de mars.
La candidature de la Serbie à l'Union européenne remise en question
À la suite des élections législatives en Serbie le 17 décembre, le Parlement européen alerte sur la situation démocratique de ce pays candidat à l’Union européenne. « Il y avait des électeurs fantômes, des achats de voix, des reportages biaisés… » a observé l’eurodéputé Andreas Schieder (S&D, socialiste), présent sur place. Dans une résolution adoptée le 8 février, les eurodéputés condamnent ces irrégularités et l’absence de pluralisme médiatique en Serbie. Ils pressent l’Etat de réformer son système électoral. Ils poussent aussi la Commission à faire en sorte que les négociations d’adhésion du pays à l’UE soient effectivement conditionnées au respect des principes démocratique. « Tout citoyen de l’Union doit être assuré de voter à des élections libres et justes » a rappelé le Slovène Klemen Groselj (Renew, libéral).
Yanis Drouin
Reconquête! rejoint le groupe des Conservateurs et réformistes
Mercredi 7 février, le ralliement du parti Reconquête! au groupe des Conservateurs et réformistes européens (ECR) a été annoncé lors d’une conférence de presse au Parlement européen. Le président du groupe, l’Italien Nicolas Procaccini, a convenu d’une union avec Marion Maréchal, la tête de liste de Reconquête!, et Nicolas Bay. Ce dernier a rejoint le parti d’Eric Zemmour après son exclusion du Rassemblement National en 2022. Il est aujourd’hui son unique eurodéputé, et le premier Français à intégrer ECR.
Ce groupe européen de droite antifédéraliste a été créé en 2009 à l’initiative des conservateurs britanniques et du parti polonais Droit et Justice. S’il n’est actuellement que le cinquième groupe le plus important du Parlement, avec 63 eurodéputés, ses dirigeants cherchent à passer à la troisième place à l’issue des prochaines élections européennes. « Nous voulons créer les conditions d'un déplacement du centre de gravité du Parlement européen », explique Nicolas Bay. Pour ce faire, ECR cherche à nouer de nouvelles alliances avec des partis nationalistes. Dans les mois à venir, un accord pourrait être conclu avec le Fidesz, la formation du Premier ministre hongrois Viktor Orbán.
Anna Chabaud