Vous êtes ici

Le module est validé, il peut être inséré dans un article pour être consulté par les internautes.

Cela fait deux décennies que cette enseigne existe et pourtant “ça a toujours été compliqué financièrement”, explique Jean-Daniel Delrue, encadrant technique chez Carijou. Même si les clients sont nombreux, les prix sont trop bas pour que l’association atteigne l’équilibre financier. Il est question de les augmenter, tout en conservant une politique de prix abordables.

Le prévôt de son côté s’en défend : "Ça paraît très sectaire, on le comprend, c’est un circuit fermé. On nous voit avec des habits rituels, c’est visuel. Mais à la différence d’une secte, on n’oblige personne à rester."

Autre association sociale et solidaire installée dans le quartier, Carijou a bien failli fermer ses portes il y a quelques années à cause de problèmes financiers. Le magasin de jouets d’occasion n’est d’ailleurs pas sorti d’affaire. Son concept : vendre à bas prix des jeux pour les familles modestes. Son but est aussi de favoriser l’insertion : ses 13 employés bénéficient d’un CDDI (contrat à durée déterminée d’insertion), qui permet d’être formé et de travailler pendant deux ans. L’atelier de Carijou, situé dans le quartier de la Meinau, reçoit les dons de jouets et les restaure. Ils sont ensuite vendus dans deux magasins strasbourgeois, dont un se trouve rue Faubourg-National. 

Soutenir les auto-entrepreneurs

À défaut de subventions, l’Eurométropole et ses partenaires tentent bien d’encourager des résidents de QPV à se lancer dans l’aventure de l’entreprenariat. L’accès au crédit devient par exemple plus facile. Pour ceux qui ont un projet, il y a CitésLab. Fruit du partenariat entre l’Eurométropole et l’agence de conseils Tempo, ce dispositif accompagne toutes les étapes de la création d’entreprises. L’objectif est de pérenniser ces projets au sein du QPV. En réalité, au moment de se lancer “tous (les entrepreneurs, ndlr) ont en tête un jour de quitter le quartier , reconnaît Matthieu Bolot, chargé de mission à CitésLab, en parlant des 19 habitants de la Laiterie qu’il a accompagnés de 2017 à aujourd’hui. Mais si les gens veulent partir, pourquoi passe-t-on de 120 entreprises à 156 à la Laiterie, entre 2015 et 2019, d’après l’Insee ? Enormément d’auto-entrepreneurs travaillent de chez eux , ajoute Matthieu Bolot. Si une trentaine d’entreprises tiennent une vitrine, 85,3 % d’entre elles sont belles et bien invisibles.

En 2022, le prix de l’immobilier dans le quartier Gare a fortement augmenté : + 12 % en l’espace de quelques mois. Mais Les Petites Cantines bénéficient d’un partenariat avec le bailleur social, Ophéa, qui leur permet d’être à l’abri d’une hausse brutale des loyers. Pour l’instant, celui de l’association s’élève à 1738 €. Jessica Poignard s’attend toutefois à une augmentation de ses charges, puisque les tarifs de l’énergie sont, eux aussi, en forte hausse. 

Décennie 70 sous le signe de l'automobile

Dans les années 1970, le visage du Faubourg change. Le tramway et les hippomobiles laissent place à la voiture. Hôtels et restaurants disparaissent, remplacés par de nouvelles enseignes beaucoup plus variées. À l’image du QG Store, qui vend du surplus d’équipements militaires et du matériel d’autodéfense. C’est l'une des plus anciennes boutiques encore ouvertes aujourd’hui. Elle doit une part de sa longévité à la particularité de son offre. “La proximité de la gare est un atout qui permet aux militaires de venir s’équiper chez nous”, explique le responsable du magasin depuis sept ans, Fabrice Mentré.

Mais depuis mi-octobre, la situation semble “grandement s’améliorer”, d’après Somhack Limphakdy, membre du conseil d’administration des Petites Cantines, qui constate une hausse de la fréquentation. 

“Pour être à l’équilibre, il faudrait réaliser 180 € de recettes à chaque service”, précise la co-responsable. L’association estime accueillir 15 à 20 personnes par service. Ses finances ont été mises à mal cet été et au moment de la rentrée, des périodes creuses. Une difficulté accentuée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires (+ 11,8 % en un an), qui s’est répercutée sur le coût d’un repas.

Ce goûter est en fait un atelier de photographie. Les participants se donnent du mal pour mettre en images leur conception du repas de famille. Tous les mois, lassociation Stimultania organise sa Journée des habitants, une après-midi consacrée aux voisins, autour dactivités diverses.Elle fait écho à l’exposition Cinq histoires de famille” actuellement dans ses locaux, au 33 rue Kageneck, à deux pas de là.

Les apprentis du jour sont invités à apprivoiser lappareil. Timides, ils préfèrent laisser Rozenn Droual, en service civique à Stimultania, sen charger. Lorsqu’il sagit de sélectionner les clichés sur l’ordinateur, ils se montrent moins frileux. Le noir et blanc fait ressortir une autre ambiance. Ça fait ancien, on se retrouve décalé par rapport au temps”, réalise Jean-Luc Poussin, 54 ans, habitant du quartier et photographe amateur.

Prendre lespace public”

Un peu plus tard dans laprès-midi, une mère et ses trois filles ralentissent le pas à l’approche de la tablée. Elle éveille leur curiosité : Quest-ce quil se passe ici ?” La scène compte quatre nouvelles convives.

[ Plein écran ]

Aménagement provisoire de la circulation pendant les travaux de la ligne G. © Lisa Delagneau

Pages