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Le lieu a été plutôt bien fréquenté cet été mais les visiteurs se font désormais plus rares. Avec l’éviction de l’ancienne cuisinière Adama, l’égérie du Wagon Souk, à la suite d’un conflit avec Mohammed Zahi, c’est la pérennité de la structure qui est menacée. “Ce n’est pas le rêve américain ici”, regrette le président de l’association qui envisage de fermer et de se délocaliser à Marseille.
Mathilda Idri et Anis Boukerna
Si plusieurs habitants apprécient les efforts d'aménagement du QPV, concernant l'offre de commerces, ils attendent mieux. D’après Yann, résidant depuis 20 ans, “les commerces du coin ne satisfont que le strict minimum” et regrette qu’il n’y ait pas davantage de vie de quartier et de lieux conviviaux, “comme des cafés”. “C’est dommage qu’il n’y ait pas plus de commerces diversifiés ici”, regrette de son côté Baptiste, qui s’est installé il y a quatre ans. Huit ans après son classement en QPV, la Laiterie peine toujours au plan économique, et les entreprises en paient le prix.
Carla Génévrier et Zoé Dert-Chopin
Elle ne reçoit aucune aide ni subvention. “Le choix de faire une association est un choix de liberté”, explique Mohammed Zahi. Il craint d’être sous le joug des politiques et de ne plus pouvoir être autonome en acceptant de recevoir des aides publiques. Pourtant, il lui arrive de postuler à des appels à projet “lorsque les activités du Wagon Souk correspondent à ce qui est recherché”. Mais il se plaint de n’être jamais sélectionné.
Dans le hall sud de la gare, les ouvriers, dissimulés derrière de larges palissades s’affairent et les coups de marteau retentissent. Quinze ans après l’installation de la verrière de 6 000 m², les travaux ont repris. Débutés en mars 2022, ils devraient se poursuivre jusqu’à l’été 2024 pour un coût de six millions d’euros. Le projet implique une rénovation du bâtiment principal, un meilleur accueil des personnes en situation de handicap et surtout, une nouvelle offre commerciale. L’ambition affichée : se mettre à niveau des grandes gares européennes. Il faut dire que la gare de Strasbourg accueille 59 milliers de voyageurs par jour ; un chiffre en constante augmentation entre 2015 et 2019.
© Julie Lescarmontier et Angelina Lenez
Le coût de l’indépendance
A contrario, certaines structures sociales et solidaires font le choix de refuser des subventions. C’est le cas du Wagon Souk. Situé rue du Rempart, il est géré par l’association Sauver le Monde présidée par Mohammed Zahi. Les revenus du Wagon Souk proviennent exclusivement de ses activités : cantine et café solidaires, vente de plantes, friperie, réparation et vente de vélos et événements. Afin de s’adapter aux petits budgets, une grille tarifaire a été mise en place, notamment pour la cantine, avec des prix basiques, solidaires et de soutien.
L’association peut se permettre d’être déficitaire, ses pertes financières sont compensées par les gains des autres associations du réseau Caritas Alsace. Le but de Carijou n’est pas tant de générer du profit que d’aider à la réinsertion et au pouvoir d’achat des plus modestes.
Pas d'association de commerçants
Quant à l’association de commerçants du quartier, elle n’a pas vu le jour. Christelle Ladenburger admet que “pour la mise en place d’un réseau des commerçants, il y a encore du travail” À propos du développement économique, elle nuance : “Tout n’est pas encore enterré. On avait fait une étude du tissu économique du quartier Gare-Laiterie en 2018-2019, mais faute de moyens humains il n’a pas été possible de poursuivre ce travail. On a répondu à d’autres urgences, notamment depuis 2020 (du fait de la crise Covid, ndlr).”
En 2000, l’intérim s'installe
Un autre symbole de la transformation du Faubourg-de-Saverne ces vingt dernières années est l’installation en nombre d'agences d'intérim. “Manpower est arrivé au début des années 2000, puis d’autres, aujourd’hui il y en a cinq dans la même rue”, témoigne Sophie Veith, responsable de l’agence Manpower depuis 2011. La dernière à rejoindre le Faubourg, Morgan Service, est arrivée en 2018.