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d’intégration”. “Lorsque je suis arrivé en France, la Semencerie est le premier lieu à m’avoir accueilli”, confie-t-il.
Depuis l’arrivée du tram C au début des années 2010, les problèmes de coordination entre les usagers ne font qu’augmenter. Pour l’ancien élu Jean-Baptiste Gernet, “dès que vous avez un carrefour avec un tram, cela complique la gestion des cycles de feu. Un tram avec des centaines de personnes dedans [bénéficie d’un] régime de priorité.”
En plus du tram, la ligne G du bus à haut niveau de service (BHNS) s’est ajoutée aux cinq autres lignes déjà présentes ; une accumulation à l’origine de nombreux ralentissements. Henri Rodrigues, propriétaire d’un garage Citroën sur le carrefour depuis plus de trente ans, remarque que les artères sont “toujours bouchées aux heures de pointe”, notamment à cause “des lignes de bus au milieu de la route”. “Il y a des choses qui n’auraient pas dû être faites mais elles sont là maintenant”, soupire l’élue chargée du quartier gare, Marie-Dominique Dreyssé, qui déplore une “construction existante inadaptée”. Le Service de l’information et de la régulation automatique de la circulation (Sirac) n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet.
Travaux en 2023
Pour développer une “circulation sécurisée et fonctionnelle” réduisant la place de la voiture, la municipalité s’appuie sur une coopération avec l’association Cadr 67. Celle-ci a créé en 2020 un “site tampon”, Problemorezo.eu, destiné à recueillir les doléances des cyclistes. La mairie et Cadr 67 se rencontrent tous les deux mois pour discuter des améliorations proposées par les usagers.
Dans ce joyeux désordre, un père à vélo, sa fille sagement assise dans son siège enfant, roule sur le trottoir et grille un feu. Un responsable de l’association de cyclistes Cadr 67 confirme le problème : “Les feux sont trop longs, donc les usagers perdent patience”, ajoutant que “c’est évidemment interdit.”
Problèmes de coordination
Ces incivilités donnent aussi du fil à retordre aux chauffeurs de bus de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS). Ce carrefour Wilson-Wodli est “le plus stressant de Strasbourg. Aucun conducteur ne veut y aller !”, confie l’un d’entre eux.
Déploiement de CRS
En réponse, des collectifs d’habitants – soutenus par l’opposition municipale – se sont formés. Ils ont interpellé la mairie écologiste une quarantaine de fois. En août 2022, Pierre Jakubowicz (Horizons) a tiré la sonnette d'alarme en envoyant un courrier au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Il y citait le Faubourg-National comme une zone d’insécurité. Un mois plus tard, la préfète Josiane Chevalier, en visite au quartier Gare, annonçait un plan de lutte en "coproduction" avec la mairie contre “le sentiment d’insécurité”.
Quinze CRS ont été déployés dans le quartier Gare, en plus des policiers nationaux et municipaux déjà mobilisés. Une initiative qui semble porter ses fruits et qui rassure une partie de la population.
Huit années d'études pour devenir compagnon
Pour devenir officiellement Compagnon, il faut aligner jusqu’à huit années d’études, enchaîner les alternances dans différentes entreprises de l’Hexagone - le fameux “tour de France”. Il faut aussi réaliser un chef d’œuvre, une réalisation complexe preuve de son savoir-faire. Un parcours qui s’achève par la transmission, indique Florian Guehl : “Un formateur a été apprenti, pareil pour un directeur.” Un moyen pour “compléter son cercle vertueux”. Tout le monde peut tenter de décrocher le graal mais seulement “4 % à 6 % des jeunes qui entrent dans la structure deviennent compagnons”, dévoile t-il.
Beaucoup se contentent de la formation de base, cet entre-soi ne faisant pas l’unanimité : “Pour rentrer sur le tour de France, il faut se faire “adopter”, rien que ce terme me déplaît!” Matéo* est chez les Compagnons depuis trois ans en charpenterie mais ne souhaite pas devenir l’un des leurs :“Pour moi, c’est un peu comme une secte.”