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Le plan qui valait 2000 milliards


16 mai 2020

Alors que l’Union européenne entre dans une phase de récession provoquée par l'épidémie du Covid-19, le Parlement européen a pris position en faveur d'un plan de relance économique ambitieux, solidaire et financé par de nouvelles ressources propres.

Ce vendredi 15 mai au Parlement européen, une coalition de cinq groupes politiques de droite et de gauche (PPE, Renew, Verts/ALE, S&D, ECR) a soutenu une résolution commune sur un plan de relance d'une économie européenne durement touchée par l'épidémie du Covid-19. Alors que le taux de récession pourrait être supérieur à 7% pour l'année 2020, les eurodéputés souhaitent que le financement de ce plan soit inclus dans le prochain buget de l'Union européenne. 

Un plan de relance estimé à 2000 milliards d’euros

Les eurodéputés invitent l'Union européenne à faire preuve d'ambition en se dotant d'un "Fonds de relance et de transformation" doté de pas moins de 2 000 milliards d’euros. Ils estiment nécessaire de revitaliser l’économie européenne autour de deux domaines majeurs : la transition numérique et écologique. "Il faut faire passer un message d’unité. On a besoin de solidarité européenne pour les médicaments, les masques, l’agriculture", insiste l'eurodéputé portugais José Manuel Fernandes (PPE, centre-droit). Une réponse forte qui doit selon lui être européanisée pour éviter aux Etats membres de s’endetter encore plus: "C’est plus facile pour les pays de payer avec une solution européenne, qu’avec une solution nationale".

Plutôt des subventions que des prêts

Pour les eurodéputés, le financement du plan de relance ne doit pas s'accompagner d'une augmentation de la dette des Etats membres. "En tant que Verts, on se bat pour des subventions plutôt que des prêts. Pour des pays comme l’Italie, les prêts ne seraient pas une bonne réponse financière" insiste l'eurodéputé allemand Rasmus Andresen (Les Verts). La résolution adoptée par le Parlement envisage plutôt une augmentation des ressources propres de l’Union européenne, par la création de nouvelles taxes sur les GAFA ou sur les gros pollueurs. Mais ce texte, non contraignant, vise surtout à mettre la pression sur la Commission et les Etats membres qui doivent présenter leurs propres propositions de relance économique dans les semaines à venir.

Arthur Jean

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