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Budget européen : la crise sanitaire complexifie les négociations


15 mai 2020

Réunis en session plénière à Bruxelles, les eurodéputés ont adopté une résolution qui exhorte les Etats membres à revoir leur copie sur le budget européen en raison de la crise sanitaire.

Mercredi 13 mai, les eurodéputés ont débattu de l'épineuse question du budget européen pour la période 2021-2027. Face à la crise sanitaire actuelle, les parlementaires s'inquiètent et veulent peser sur les négociations en cours entre les Etats membres. Appelé cadre financier pluriannuel (CFP), ce budget fixe le montant alloué aux différentes politiques communes et détermine les grandes orientations de la construction européenne. 

Une enveloppe globale plus importante

Forts d'un consensus allant des écologistes à la droite souverainiste (Les Verts, S&D, Renew, PPE et ECR), les parlementaires ont plaidé pour une augmentation de l'enveloppe globale afin d'inclure un plan de relance exceptionnel de 2000 milliards d'euros. L'eurodéputée portugaise Margarida Marques (S&D, sociaux-démocrates), par ailleurs vice-présidente de la commission des budgets, s'est montrée catégorique: "Ce fonds de relance doit être additionné au CFP. Vous ne pouvez pas répondre à la crise avec le budget qui était prévu avant la crise."

De nouveaux financements 

Pour financer ces dépenses supplémentaires, les signataires de la résolution estiment que de nouvelles ressources propres à l'Union européenne doivent être trouvées. L'eurodéputé portugais José Manuel Fernandes (PPE, centre-droit), lui aussi membre de la commission des budgets, a proposé des pistes en la matière: "On ne veut pas charger davantage les citoyens, cela peut donc passer par une taxation sur les transactions financières pour les grandes entreprises numériques." Il a également envisagé la création d'une nouvelle "taxe sur le plastique." 

Par ailleurs, les eurodéputés ont demandé un effort financier accru aux Etats membres. "Il faut que les contributions des Etats s'élèvent à 2% du PIB national" a ainsi estimé l'eurodéputée espagnole Iratxe Garcia Perez, qui préside le groupe S&D. Avant la crise, les chefs d'Etats et de gouvernement des 27 s'étaient montrés très réticents à un financement supéreur à 1,3% du PIB. Le contexte actuel les poussera-t-il à changer d'avis? Réponse au mois de juin lors de la prochaine réunion du Conseil européen. 

David Darloy

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