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La technologie : arme ultime contre la COVID-19 ?


16 mai 2020

En Europe, la course aux applications mobiles de traçage des malades de la Covid-19 est lancée, mais en ordre dispersé d'un pays à un autre. Le Parlement européen promeut lui une réponse commune et éthique à l'échelle du continent.

"C’est un devoir pour les pouvoirs publics de mettre la technologie à disposition des citoyens", a estimé l’eurodéputée luxembourgeoise Isabel Wiseler-Lima (PPE, centre-droit) à l'occasion du débat sur les applications mobiles de traçage des malades de la Covid-19 organisé au Parlement européen le jeudi 14 mai. Alors que les pays de l’Union européenne commencent à se déconfiner, ces nouveaux outils technologiques de lutte contre l'épidémie émergent. Leur principe ? Mémoriser les contacts croisés par une personne pour pouvoir retracer la chaîne de contamination en cas d’infection. Pour ses promoteurs, ce système peut permettre de faciliter le retour à une circulation normale des personnes et des marchandises au sein de l'Union européenne.

Contre le virus, l’Union fera la force

Lors du débat, les eurodéputés se sont néanmoins inquiétés de l’absence actuelle de coopération européenne dans le domaine. "Les Etats membres vont tout azimut : les applications sont nationales, voire régionales", a regretté l'eurodéputée néerlandaise Sophia in’t Veld (Renew, libéraux). Résultat : elles ne sont pour l’instant pas toujours compatibles d’un pays à un autre. Or, pour la danoise Karen Melchior (Renew), "il faut veiller à une interopérabilité", essentielle à la restauration d'une circulation transfrontalière des personnes. Enfin, le respect des droits fondamentaux des citoyens a constitué un autre point de préoccupation pour les parlementaires. Ils ont réaffirmé que les normes européennes en matière de collecte et de stockage des données devront pleinement être respectées par ces applications, et que la liberté de déplacement des citoyens ne saurait être conditionnée à leur utilisation.

Si l’utilité de ces technologies a été largement reconnue par les eurodéputés, l'Allemande Birgit Sippel (S&D, sociaux-démocrates) a résumé leur état d'esprit général en estimant qu’ "il n’y a pas de panacée : les applications ne sont qu’un élément face à la crise, devant être additionné aux masques, à la distanciation sociale, et aux tests".

Héloïse Décarre

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