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Pour commencer, il s'agirait de placer tous les systèmes nationaux d'assurance des dépôts sous la garantie du Fond européen de stabilité financière (FESF) afin de réduire le risque de paniques bancaires dans les pays en difficulté.

Parallèlement, les pouvoirs de supervision de la nouvelle autorité bancaire européenne (EBA) devraient être renforcés. Elle exercerait ainsi une autorité directe sur les grandes banques et délèguerait aux superviseurs nationaux la surveillance des établissements locaux et des opérations locales des établissements paneuropéens.

De leur côté, les États devront abandonner une part de leur souveraineté afin qu'une véritable intégration régionale puisse émerger. Aujourd'hui, la plupart des grands États d'Europe occidentale empêchent les fusions bancaires transfrontalières et contribuent au renflouement des établissements nationaux, en les contraignant en échange à racheter leurs dettes souveraines. Il n'en serait plus question.

Pour accompagner ces changements structurels, les États pourraient aussi décider de créer une société fiduciaire à l'échelle de la zone euro pour un temps limité. En lien avec l'EBA, celle-ci serait chargée de prendre le contrôle des banques en mal de refinancement, de réorganiser leurs opérations et de les revendre dès que les conditions du marché le permettraient.

Floriane Leclerc

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Horst Löchel : « Il faut créer une union fiscale pour un contrôle plus fort des politiques nationales »

Horst Löchel est professeur d'économie à l'école de finance et de management de Francfort. Il est aussi directeur du centre allemand des activités bancaires et de la finance à la China Europe international business school (CEIBS). Tout en jugeant la position de l'Allemagne trop dure, il estime que la BCE doit rapidement sortir du bourbier de la dette souveraine.
 

Royaume-Uni/Europe : les six dossiers de la discorde

Une crise de l'euro ? En réalité, la monnaie unique est restée forte face au dollar. La crise de confiance qui gagne l'ensemble du système de crédit trouve ses racines en 2007, lorsque les gouvernements ont décidé de sauver leurs banques. Une situation aberrante, selon le CADTM, une ONG qui prône l'annulation d'une partie de la dette publique.

L'Espagne n'est pas un cas isolé

 

 

 

Davantage de régulation pour les agences de notation

 

Hongrie : retour à la case FMI

 

La Hongrie a repris le chemin du FMI. Une volte face plutôt embarrassante pour Victor Orbán, son premier ministre conservateur.Sitôt élu en 2010, ce dirigeant nationaliste avait tourné le dos à l'institution internationale. Avec éclat, il avait refusé de négocier la dernière tranche de six milliards de dollars du prêt consenti à Budapest sous l'ancienne législature socialiste. Les conséquences sont lourdes économiquement. Le court du forint, la monnaie nationale, a plongé. La Hongrie ne fait pas partie de la zone euro et ne bénéficie donc pas de la stabilité de la monnaie unique. Les taux obligataires ont flambé. Le pays est aujourd'hui dans la ligne de mire des agences de notation. En tête, Standard and Poor's menace de dégrader la note hongroise. Un tourbillon de mauvaises nouvelles qui a eu raison de l'inflexible Orbán. Le premier ministre hongrois vient de se tourner à nouveau vers le FMI. Il a fait une demande de prêt pour un montant qui se situerait entre 15 et 20 milliards de dollars. Les négociations débuteront à la mi janvier.

L'échec de la voie nationale

Il faut dire que le style du leader populiste, connu pour sa rhétorique anti-européenne, ne place pas la Hongrie en meilleure position vis-à-vis de la Commission européenne ou du FMI. Des observateurs à Bruxelles se sont fait l'écho de disputes entre Victor Orbán et José Manuel Barroso, le président de la Commission. « N’appréciant pas la méthode « Orbán », la Commission européenne a donné un coup de pouce au FMI. Ce dernier a cessé les négociations avec la Hongrie. », raconte une source bruxelloise. D'autres affirment que c'est la Hongrie qui a pris l'initiative de la rupture. Victor Orbán refuserait d' accepter les réformes structurelles et d'austérité imposées par le FMI.

Cette voie « nationale » choisie par le gouvernement hongrois, s'est révélée être un échec. Orbán a choisi d'appliquer une palette de mesures non-orthodoxes : forts impôts sur les banques, les télécommunications et les entreprises du secteur de l'énergie. Des secteurs jugés « captifs ». Il a aussi nationalisé des fonds de pension privés.

« De quoi le FMI a-t-il encore besoin ? »

Or, après un bref frémissement de reprise, l'économie hongroise a rechuté. La crise de la zone euro l'a atteinte de plein fouet. Facteur aggravant pour la Hongrie : la parité forint-franc suisse a connu une brusque détérioration. Un million de foyers hongrois sont aujourd'hui lourdement endettés suite à des prêts souscris dans la monnaie helvète. « Nous avions pris un crédit en franc suisse en 2008 pour refaire le toit de notre maison emporté par une tempête. », raconte Gyöngyi, une aide hospitalière. «  Ce prêt est mon cauchemar. Sa première traite était de 45.000 forints (200 euros), et la banque disait qu'elle serait stable. Aujourd’hui nous payons le double. »

A la mi-novembre, Victor Orbán a avoué n'y plus rien comprendre. Selon le site d'information index.hu, il aurait affirmé au président du Conseil budgétaire Zsigmond Járai : « je ne comprends pas, le découvert a diminué. De quoi le FMI a-t-il encore besoin ? ». Et Járai de répondre : « prévisibilité, confiance, fiabilité ». Fin 2011, la Hongrie semble n'incarner aucune de ces valeurs.

                       Mària-Dominique Illés

 

 

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