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La frontière est paradoxale : elle sépare et relie à la fois. Il y a cinq ans, la pandémie rappelait brutalement son existence, notamment entre l’Allemagne et la France, entre Kehl et Strasbourg d’ordinaire si facilement connectées par le tram. C’est ici, entre ces deux pays, que nous avons choisi douze histoires pour raconter les enjeux transfrontaliers, les zones grises entre deux législations voisines, et la cogestion des problèmes qui dépassent souvent les bornes officielles.
Des enquêtes en territoire franco-allemand à découvrir juste ici
Car pour les opposants se pose également une problématique de dignité et de droits humains. Pour Marie Toussaint, la réduction drastique du devoir de vigilance reviendrait à « abandonner les rares outils qui permettent de refuser l’entrée de produits issus du travail forcé des Ouïghours sur le marché européen, ou des firmes voyous façon Rana Plaza. »
La gauche et les Verts s’opposent donc à la procédure « fast track » soutenue par leurs collègues de droite et d’extrême-droite. Perçue comme un moyen de passer en force, cette réduction du temps des débats empêcherait une législation de simplification fidèle aux ambitions du Pacte vert, mais surtout respectueux de l’exercice démocratique.
Messaline Hamon et Samuel Rigolier
Une procédure accélérée qui divise
Titouan Catel--Daronnat, Eva Billion-Laroute
Pour le PPE, l’accélération de la procédure de vote est nécessaire tant « l’Europe prend du retard en termes de compétitivité et de croissance. La croissance, pas la bureaucratie, c’est cela qui relancera notre économie et qui permettra la transition verte », appuie le député PPE Tomas Tobé.
A gauche de l’hémicycle en revanche, les Socialistes et Démocrates (S&D) soutiennent que les propositions d’Omnibus sont « simplement de la déréglementation, pas de la simplification ». L’eurodéputé S&D Gabriele Bischoff dénonce également une loi « rédigée par les grandes entreprises qui ont fait du lobbying pendant très longtemps », et sa collègue Lara Wolters un « non-sens complètement absurde, [qui] nuit aux normes sociales et environnementales ».
De leur côté, les Verts estiment qu’Omnibus est « un affaissement inédit des protections de l’économie européenne ». Pour la vice-présidente du groupe Marie Toussaint, le train de propositions « décourage les entreprises et investisseurs responsables qui ont déjà engagé le changement, […] il sanctionne la vertu et encourage le vice. »
Pour débloquer les 210 milliards d’euros d’avoirs russes gelés dans l’Union européenne, afin d’aider l’Ukraine, les eurodéputés sont confrontés à un problème complexe : cet argent est protégé par le droit international. Entre acrobatie juridique et prudence diplomatique, le Parlement a débattu d’une solution ce 12 mars.