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Maison Blanche, Commission européenne et maintenant Parlement européen : TikTok rend toc toc les institutions. Dès le 20 mars prochain, la plateforme chinoise sera interdite au Parlement européen de Strasbourg.

Dan Nica, eurodéputé (S&D, sociaux-démocrates), abonde dans ce sens, « On ne doit pas parler de coût mais d’investissement, c’est un prix conséquent à court terme pour un plus grand bénéfice économique à long terme » pour les citoyens. L’objectif est de faire baisser la facture d’énergie de 40 millions d’Européens et de les sortir d’une situation de « précarité énergétique ». L’Organisation des consommateurs européens (BEUC) salue la demande faite aux Etats d’instaurer « une prime substantielle pour les rénovations importantes, et des subventions ciblées à la disposition des ménages vulnérables. »

Julie Arbouin et Thomas Bonnet

Une stratégie critiquée par Olivier Sidler, expert en bâtiment et porte-parole de l’association environnementale NégaWatt : « L’approche par étape coûte entre 20% et 25% plus cher car il faut toujours remettre en marche des chantiers. » Pour plus d’efficacité, il faudrait sélectionner les édifices les moins bien isolés et les rénover jusqu’à l’obtention d’une étiquette énergétique A, c'est-à-dire la plus haute. Selon lui, la directive n’est donc pas à la hauteur de l’urgence climatique : « L’objectif est le bon, mais il ne sera pas atteint. »

À partir du 20 mars, le réseau social chinois TikTok sera interdit pour les 705 députés et huit mille fonctionnaires du Parlement européen. L’institution invoque des inquiétudes en matière de sécurité et de collecte des données.

La Commission compte tout de même mettre en place un suivi annuel, et la publication tous les trois ans d’un rapport sur les progrès réalisés. Un entre-deux qui illustre l’impasse dans laquelle l’Union européenne se trouve sur les sujets sociaux : celle de pouvoir encourager les États membres à agir, sans pour autant leur imposer de mesures contraignantes.

Le commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux Nicolas Schmitt ne sait pas sur quel pied danser : « Les traités ne nous laissent pas beaucoup de marge », reconnaît-il. Selon lui, il n’est pas possible juridiquement de mettre en place une directive au sujet du revenu minimum, puisque cela ne fait pas partie des champs d’action de la Commission. Nicolas Schmitt n’est pourtant pas opposé à légiférer sur le sujet, au contraire : « Il ne faut pas laisser de côté des personnes qui ne touchent pas de revenu minimum parce qu’elles ne savent pas se débrouiller ou parce qu'elles ont honte. La honte est du côté de ceux qui n’aident pas ! », a-t-il assuré.

« Les traités ne nous laissent pas beaucoup de marge »

Du côté droit de l'hémicycle, Krzysztof Hetman (PPE, droite) est défavorable à un système imposé par l’UE. Selon lui, c’est aux États membres de prendre les mesures nécessaires. Il ne souhaite pas voir l’Union européenne interférer sur les revenus minimums des pays. Même constat chez les eurodéputés du groupe ECR (Ultra-conservateurs) et Elzbieta Rafalska. C’est le mot « directive » qui dérange le parti. « C’est inacceptable », selon l’eurodéputée, dont le groupe a voté contre la mesure.

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