Concernant le raffinage de ces matières premières, la Commission a indiqué qu’il devra se réaliser à 40% sur le territoire européen et non en majorité en Chine comme actuellement. Autre mesure d’indépendance énergétique, 15% des matériaux stratégiques devront être issus du recyclage. « Il faudrait mettre en place un système de collecte d'appareils usagés, détaille Hildegard Bentele. L’objectif serait de tout fabriquer avec des matériaux recyclés et grâce à ça nous n’aurons pas autant besoin de nouveaux métaux issus d’autres pays. »
Mais tout est encore à faire. Les projections estiment que ces trois paliers ne seront atteignables que d’ici une dizaine d’années. L’Union européenne devra donc encore importer ces métaux et diversifier ses fournisseurs. Philippe Lamberts, président du groupe les Verts/ALE, affirme : « L’Europe devra extraire des matières premières chez elle, et puis elle devra passer des accords avec d’autres pays qui ont peut-être plus de ressources que nous, en payant le juste prix et en ne faisant pas de ces pays des poubelles. »
Favoriser l’économie circulaire
Selon cette nouvelle législation, 10% de ces matériaux stratégiques devront être extraits dans l’Union européenne d’ici 2030. Hildegard Bentele (PPE, droite), spécialiste du dossier, défend l’idée : « On a nos propres réserves, on doit mieux les exploiter ». Des projets d’extraction de lithium sont déjà en discussion en France et un gisement de terres rares a été découvert à Kiruna, en Suède.
Pour faciliter l’ouverture de ces mines, le texte de la Commission prévoit de réduire le délai de délivrance des autorisations de dix à deux ans. « Il faut accélérer le processus. Même pour la population, c’est mieux. Attendre pendant sept ans sans savoir si une mine va vraiment s’ouvrir à côté de chez soi est pesant. Malgré tout, on ne veut pas baisser nos standards et notre qualité », souligne l’eurodéputée du PPE.
Dans ces projets, l’UE veut en effet garantir le respect des travailleurs et des normes environnementales, « contrairement à la Chine qui s’assoit sur les standards sociaux et écologiques », dénonce Saskia Bricmont (Les Verts, écologistes).
S’assurer du respect de ces normes requiert une équipe de contrôle plus importante en amont. En aval, réimplanter des mines sur le sol européen nécessiterait plus de main d'œuvre industrielle. Le rapport d’Hildegard Bentele estime ainsi que 350 000 emplois seraient créés dans le secteur des matières premières critiques d’ici 2030.
Ces projets d’extraction sont menés généralement par des sociétés privées. Mais le document prévoit l’octroi d’aides publiques pour certaines mines stratégiques.
Émie Stervinou et Yann Rudeau
Adepte de TikTok, l’eurodéputé allemand Malte Gallée (Les Verts, écologistes), diffuse régulièrement des directs de son travail dans l’hémicycle à ses 36 000 followers. « J'ai désinstallé TikTok de mon téléphone professionnel, mais je continuerai bien sûr à utiliser la l’application sur mes appareils privés. Je fais de la politique pour les jeunes et c'est sur TikTok qu'ils se trouvent », assure-t-il.
Jordan Bardella (ID, extrême-droite), qui comptabilise plus de 450 000 abonnés sur la plateforme, conservera également l’application sur son téléphone personnel. « Je continuerai à faire au moins une vidéo par jour avec mon compte. Grâce à l’application, je touche un autre public ». Pour lui, sa seule restriction, c’est « d’essayer de rester moins d’une heure par jour sur TikTok », rigole-t-il.
Réouverture de mines en Europe
TikTokeur un jour, TikTokeur toujours
« On n’a toujours pas les tenants et aboutissants de cette décision », explique Manon Aubry, rare eurodéputée présente et active sur l’application, avec ses seize mille abonnés. Elle continue en expliquant que l’injonction n’a pas été décidée collectivement.
« Sans un approvisionnement sécurisé et durable des matières premières critiques, il n’y aura pas de transition industrielle et verte » prévient Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne en charge de l’ère numérique, ce jeudi. 500% : c’est l’augmentation prévue par l’Union européenne de la demande de ces matériaux stratégiques d’ici 2050. Ils regroupent différents métaux, dont les plus connus sont le lithium, le cobalt et les terres rares. Noyaux de la transition énergétique, ils sont indispensables dans la confection des batteries de voitures électriques et des rotors d’éoliennes. Avec l’objectif d’une économie européenne décarbonée et numérique, ces composants seront de plus en plus en tension.