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L'actu du lundi 13 février en bref : fausses ONG et film sur l'Holodomor


17 février 2023

Famine en Ukraine : 1933 ou 2022

L'Holodomor : la famine provoquée par le pouvoir stalinien a été reconnue, il y a quelques semaines, par le Parlement européen comme étant un génocide. © Alexia Lamblé

Guillaume Ribot a pu diffuser son documentaire Les moissons sanglantes, au sein du Parlement européen. Celui-ci revient sur une partie de l’histoire ukrainienne : l’Holodomor. Cette grande famine provoquée par le pouvoir stalinien contre le peuple ukrainien dans les années 1930 a fait près de 5 millions de morts. Pour l’eurodéputée française Renew Irène Tolleret, instigatrice de l’événement, il est important de diffuser ce film dans ce contexte à Strasbourg pour “que tout le monde ait accès à l’Histoire”.

Pour elle, ce film fait écho à la guerre en Ukraine qui provoque des problèmes d’approvisionnement en céréales ukrainiennes. Comme à l’époque, pillage, destruction, champs minés : les rendements souffrent de la guerre. Pour l’eurodéputée française Renew Nathalie Loiseau, présente lors de la diffusion : “25 % des  zones cultivables ne sont plus utilisables”. Or la majorité de l’aide alimentaire mondiale vient des céréales ukrainiennes.

Depuis février 2022, l’UE aide principalement à la récolte et la distribution de celles-ci. En mars 2023, un nouveau projet entre la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et l’UE va être mis en place pour réduire la dépendance des pays pauvres à l’agriculture ukrainienne.

 

Qatargate : les fausses ONG au cœur du débat

Après le scandale de corruption du Qatargate, les députés se méfient des fausses ONG qui agissent comme “vecteur d’ingérence étrangère” selon le Parlement. Fight Impunity, une ONG fondée par l’ancien eurodéputé italien Antonio Panzeri (S&D, sociaux-démocrates), aurait reçu de l’argent du Qatar et du Maroc pour pousser les députés à faire du lobbying au sein du Parlement pour ces pays.

Lors du débat à ce sujet, la députée allemande Monika Hollmeier (PPE, droite) a demandé que soient mises en place des “règles claires sur la transparence des financements et des activités des ONG”. Parmi elles, la publication de tous les échanges entre les ONG et les députés. Les membres du groupe majoritaire ont aussi rappelé l’importance de contrôler les dépenses des ONG financées par l’Union. La Commission a rejoint le PPE et a annoncé qu’une proposition serait faite en avril malgré les critiques.

En effet, avec d’autres députés, la française Manon Aubry, co-présidente de La Gauche (extrême gauche), a accusé le PPE de faire “diversion”. L'eurodéputée allemande Hannah Neumann (Les Verts, écologistes) a, elle, rappelé que “c’est un scandale de corruption, pas un scandale d’ONG”. Elle a exigé du Parlement qu'il résolve ses propres problèmes avant de s’attaquer à ces structures.

Même son de cloche du côté de l'extrême droite. Le député français Jean-Lin Lacapelle (ID, extrême droite) s'est désolé : “les interrogations se limitent aux ONG, hors de question de regarder plus loin car on pourrait y trouver bien des turpitudes”.

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