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Ce mercredi 13 mars, le Parlement s’est prononcé en faveur de normes plus contraignantes pour réduire les déchets alimentaires et textiles. La directive moins ambitieuse que prévu, a été adoptée en accéléré.

59 millions de tonnes, soit 130 kilogrammes par personne, c’est le total des déchets alimentaires produits dans l’Union européenne (UE) chaque année. Un chiffre impressionnant qui a poussé le Parlement européen à se prononcer sur une directive pour limiter les ordures alimentaires et textiles. Celle-ci a reçu, ce mercredi 13 mars, un large soutien des eurodéputés, avec 514 voix en faveur du texte, et seulement 20 voix contre. « Le Parlement a mis au point des solutions ciblées pour réduire le gaspillage alimentaire, en mettant en valeur les fruits et légumes "moches", en clarifiant l’étiquetage des dates et en donnant les invendus encore consommables », se félicitait l’eurodéputée polonaise Anna Zalewska (CRE, conservateurs).

Une baisse qui pourrait contribuer à rendre l’Europe plus autonome et moins dépendante des importations d’énergie. «  Que se passera-t-il s’il y a un dictateur fou qui fait monter les prix ? », s'inquiète Claudia Gamon (Renew, libéraux). L’aspect social est aussi une priorité. Les foyers modestes sont en première ligne de la flambée des prix de l’énergie. «  Plus de 10 % de la population européenne, 41 millions de personnes, n’ont pu chauffer leur logement comme elles le souhaitaient  », déplore Ciaràn Cuffe. Pour Tsvetelina Penkova, eurodéputée bulgare (S&D, sociaux-démocrates), ce texte peut « diminuer de 50% les factures d’énergie pour les familles ». Il pourrait également permettre d'économiser jusqu'à 11 milliards d'euros par an sur l’énergie d'ici 2033.

Rénover pour plus d’efficacité

Pour l’UE, parvenir aux objectifs de neutralité passe par la rénovation massive du bâti existant. Concrètement, les constructions les moins efficaces seront rénovées en priorité afin d’entrer dans les normes. Pour y arriver, des seuils de rendements énergétiques vont être mis en place. Tous les logements devront atteindre la classe de performance énergétique E d’ici 2030 et D d’ici 2033. Pour les bâtiments non résidentiels, les mêmes performances sont attendues d’ici 2027 et 2030 respectivement. Certains pourraient cependant être exemptés, comme des monuments classés au patrimoine historique.

La Commission européenne estime qu'un investissement annuel de 275 milliards d'euros dans la rénovation sera nécessaire d'ici 2030, soit une augmentation de 152 milliards d'euros par an par rapport à la situation actuelle. Les États membres pourront puiser dans différentes sources de financement pour soutenir les chantiers, notamment les Fonds de cohésion et le Fonds social pour le climat.

La réglementation a été adoptée avec le soutien de la quasi-totalité des eurodéputés de gauche (The Left, Les Verts et S&D) et une partie des libéraux et des conservateurs (Renew et PPE). Elle ouvre la porte à la création de milliers d'emplois locaux dans les industries de la construction, de la rénovation et des énergies renouvelables, soutenant ainsi les PME et l'économie dans son ensemble. La commissaire Kadri Simson se réjouit : «  La directive provoquera un effet domino sur notre compétitivité : davantage d’emploi, de croissance, d’investissements... c’est toute l’économie qui va en profiter  ».

« Désastre économique »

Au Parlement, les eurodéputés de droite se sont montrés plus réservés sur la réglementation. Ils craignent que ce soient les citoyens qui assument les coûts élevés des travaux de rénovation et dénoncent une surcharge bureaucratique. «  C'est un désastre économique et social qui se profile. Et c'est aussi un contresens politique majeur. Sur le papier, c’est une belle intention. Mais l'enfer est pavé de belles intentions », estime François-Xavier Bellamy (PPE, droite), tête de liste du parti Les Républicains pour les élections européennes de 2024.

Maintenant que la directive de performance énergétique des bâtiments a été adoptée, il reste à la faire appliquer. Les États membres doivent désormais chiffrer les financements, définir les priorités et lancer les projets en fonction des spécificités nationales. Chacun reste ainsi maître des moyens d’atteindre les objectifs climatiques fixés par l'UE.

Tristan Vanuxem et Lison Zimmer

Une référence à la tribune signée par les deux footballeuses en soutien à l’une de leurs coéquipières. En août dernier, au moment de la victoire de l’Espagne en Coupe du monde, Luis Rubiales, alors président de la Fédération espagnole de football, avait embrassé de force la joueuse Jennifer Hermoso. Filmée, cette agression sexuelle avait fait le tour du monde. En réaction, 80 joueuses dont Alba Redondo et Ivana Andrés avaient signé une pétition et s'étaient dites prêtes à renoncer à leur sélection pour soutenir leur coéquipière. 

Adèle Pétret

L’Union européenne se dote d’une nouvelle réglementation sur la performance énergétique des bâtiments. Une législation qui va bousculer le secteur de la construction.

C’est désormais officiel : dès 2028, les nouveaux bâtiments construits en Europe devront produire autant d’énergie qu’ils en consomment. «  C’est le début d’un long voyage vers la neutralité. » L'eurodéputé irlandais Ciaràn Cuffe (Les Verts, écologistes) salue l’adoption de la directive de performance énergétique des bâtiments, le 12 mars. Cette nouvelle règlementation s’inscrit dans le cache du Pacte vert de l’Union européenne qui vise la neutralité climatique d’ici 2050. Le secteur du bâtiment représente aujourd’hui 36 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) du continent. En cause, les passoires thermiques et la surconsommation d’énergie.

Un «  long voyage  » nécessaire pour Kadri Simson, la commissaire européenne à l’énergie : «  Sans ce texte, il sera impossible de relever le défi climatique. » À terme, l'objectif est la réduction des émissions polluantes mais aussi une baisse générale de la consommation énergétique. 

L'Union européenne a adopté de nouvelles normes concernant les émissions des transports. © Lya Roisin-Pillot

À trois mois des élections européennes, les eurodéputés souhaitaient frapper un grand coup. Finir leur mandature sur une avancée historique. C’est chose faite. L’Union européenne s’est dotée de la première loi au monde régulant l’intelligence artificielle. Elle exige des logiciels plus de transparence et de protection, sans pour autant freiner leur développement.

Historique, la loi sur la liberté de la presse l’est aussi. Une première en Europe. Les parlementaires voulaient défendre le pluralisme et l’indépendance des médias publics et privés, tout en protégeant les journalistes, notamment des logiciels espions.

Mais le débat s’est tendu autour des sujets environnementaux. L’inflation, la montée de l’extrême droite et les menaces sécuritaires crispent les élus à l’approche des élections européennes. Si l’objectif de neutralité carbone du Pacte vert européen reste en ligne de mire, les avancées sont, elles, en demi-teintes. Les législations visant à réduire les déchets et les émissions des véhicules routiers se sont fait vider de leur substance, et sont déjà largement critiquées par les ONGs pour leur insuffisance face aux enjeux écologiques.

Des tensions qui s’observent aussi à l’extérieur du Parlement. Des dizaines d’agriculteurs s’étaient réunis pour protester contre de nouvelles règles environnementales qui pénaliseraient les petits éleveurs. Ils seront sans doute toujours là fin avril, lors de la dernière plénière de cette mandature à Strasbourg. Et peut-être encore après les élections.

Paul Ripert

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Tous les bâtiment devront atteindre un seuil de performance énergétique. © Tristan Vanuxem

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Ivana Andrés (à gauche) et Alba Redondo (à droite) étaient les invitées de Roberta Metsola, la Présidente du Parlement européen. © European Union 2024 - Source : EP

Cybersécurité : les entreprises devront renforcer leurs contrôles

« C’est l’une des plus grandes avancées législatives en matière de cybersécurité », se félicite l’eurodéputé italien Nicola Danti (Renew, libéraux). L’Union européenne s’est dotée de nouvelles réglementations au sujet des objets connectés. Elles concernent aussi bien les smartphones que les appareils électroménagers ou les caméras de surveillances. Il s’agit d’endiguer les cyberattaques qui se sont multipliées ces dernières années. Toutes les 11 secondes, une organisation est victime d’attaques rançongicielles en Europe.

Dorénavant, tous les produits comportant des éléments numériques, vendus sur le marché européen, verront leur contrôle de cybersécurité renforcé. Les fabricants seront garants de leur fiabilité avant, pendant et après la vente. Ils devront, entre autres, renforcer le cryptage des données et automatiser les mises à jour de sécurité.

En cas d’infraction, une amende équivalant à 2,5 % de leur chiffre d’affaire pourrait leur être infligée. Seuls les logiciels open-sources en seront exempts. Cette réglementation représente un coût pour les entreprises. Les PME européennes seront éligibles à une aide financière grâce à des dispositifs tels que Digital Europe. L’objectif est d’assurer une "concurrence loyale" face aux géants de la tech, souvent implantés en dehors de l’UE. C’est l’Agence de l’Union européenne pour la cybersécurité (ENISA) qui a été chargée de veiller au respect de cette législation. Chaque pays membre devra l’informer d’éventuelles failles de sécurité afin qu’elle mette en garde l’ensemble des 27.

Lya Roisin--Pillot

La sécurité, priorité du Premier ministre finlandais

« L’Europe doit pouvoir se défendre seule », a affirmé Petteri Orpo au Parlement européen. Le Premier ministre finlandais était le dernier dirigeant des 27 convié à prendre la parole devant les eurodéputés dans le cadre de la série de débats " C’est l’Europe". Il a placé les questions de sécurité au cœur de son intervention.

Entré en fonction en juin 2023, soit à peine trois mois après l’adhésion de son pays à l’OTAN, Petteri Orpo a d’abord tenu à souligner le rôle primordial de l’organisation pour la défense de l’Europe. Il s’est félicité de l’élargissement de l’alliance au voisin suédois. Le Premier ministre finlandais a ensuite rappelé les menaces du voisinage. « Nous avons une frontière de 1300 km de long avec la Russie, soit la plus longue de l’Union Européenne {...} Une attaque hybride à notre frontière serait une attaque contre toute l’UE », a soutenu le chef de gouvernement. Enfin, il a demandé à ouvrir une voie européenne crédible à l’Ukraine, dont l’adhésion est une nécessité géopolitique et une question de sécurité. « Nous devons répondre à notre promesse et augmenter la production de munitions », a-t-il déclaré au sujet de la guerre en Ukraine. 

Les débats qui ont suivi son intervention ont pris une tout autre tournure. À gauche, l’orientation politique du Premier ministre a été vivement critiquée. « Votre alliance avec l’extrême droite est la véritable menace qui pèse sur notre démocratie et le projet européen », a martelé Iratxe Garcia Pérez, présidente du groupe S&D (sociaux-démocrates). 

                                   Gustave Pinard

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