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La situation économique en Europe continue toutefois à évoluer et est surveillée « de très près » par l’Autorité bancaire européenne. Le 15 mars, le Crédit Suisse, deuxième banque helvétique, perdait un quart de sa valeur boursière et empruntait 50 milliards de francs suisses à la banque centrale du pays dès le lendemain. Un symptôme inquiétant pour la stabilité économique européenne.

« C’est irresponsable de dire que c’est la panique », affirme la députée Aurore Lalucq (S&D, sociaux-démocrates) alors que la perspective d’une crise économique fait débat dans l’hémicycle. Le 10 mars, les autorités américaines ferment la Silicon Valley Bank (SVB) pour faillite. Seizième banque du pays, elle est spécialisée dans le financement des start-up. La Silvergate et la Signature Bank, deux banques proches des crypto-monnaies, ont également dû baisser le rideau. Cette liquidation est la conséquence d’un portefeuille peu diversifié, additionné à une forte hausse des taux d’intérêts de la Réserve Fédérale américaine. Mais existe-t-il un risque de contagion pour l’Europe ?

Pour Mairead McGuinness, commissaire européenne aux Services Financiers, il faut rester calme : « La SVB n’a qu’une empreinte limitée en Europe et les autorités de surveillance ont agi à temps ». Si la faillite de la SVB ravive les peurs liées à la crise financière de 2008, la situation est différente. D’un côté, les autorités américaines sont intervenues plus rapidement qu’après la faillite de Lehman Brothers. De l’autre, la SVB étant spécialisée dans la tech et peu implantée en Europe, la crise reste localisée et le risque de contagion est faible. La députée Stéphanie Yon-Courtin (Renew, libéraux), tire déjà des enseignements de cette déroute : « Les règles européennes mises en place après la crise de 2008 sont des digues solides pour assurer la résilience de nos banques ».

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© Mariia Shalabaieva sur Unsplash.

Cette fois c’était la dernière. La dernière plénière du Parlement européen durant laquelle personnel et eurodéputés pouvaient utiliser le réseau social chinois TikTok. Dès le 20 mars, son usage est proscrit par crainte d’absorption de données sensibles par Pékin.

Car c’est bien l’ombre de la Chine qui a plané sur cette session du mois de mars. Sur notre indépendance énergétique d’abord. Face à la reprise de l’activité économique du géant asiatique, les eurodéputés et la Commission ont dû réfléchir à leur sécurité énergétique pour l’hiver prochain. Mais aussi à notre industrie, devenue ultra-dépendante aux terres rares chinoises. Un problème que la Commission compte régler en encourageant l’ouverture de nouvelles mines et la production de matériaux made in Europe qui permettraient de fabriquer éoliennes et batteries.

De quoi accélérer la transition verte et remplir les ambitieux objectifs fixés par l’Union européenne pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. C’est sur cette lancée que les parlementaires ont légiféré pour une rénovation énergétique du parc immobilier européen. Ils se sont également prononcés en faveur de la préservation des forêts du continent. La question du coût écologique de ces mesures reste en suspens, voire est oubliée, comme lors du vote du Data Act sur le partage des données.

Ces contradictions affichées plombent malheureusement les discours tenus et viennent modifier les objectifs dessinés par l’Union. Le réchauffement climatique ne ralentit pas, lui. Il se rapproche toujours plus. Inexorablement.

Thomas Bonnet

« La priorité, en dépit de tout ce qui se passe autour de nous, c’est la lutte contre le réchauffement climatique. On doit faire face à ce défi avec des mesures concrètes, y compris financières », a expliqué Cyrus Engerer (S&D, sociaux-démocrates), le rapporteur d’un projet de réforme du marché des quotas d’émissions de gaz à effet de serre. Le texte adopté s’inscrit dans le cadre du paquet de mesures Fit for 55 (Ajustement à l’objectif 55) qui prévoit de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’au moins 55% à l’horizon 2030 par rapport à 1990.

Depuis 2005, l’Union européenne a décidé d’accorder à chaque industrie européenne, un certain nombre de « droits à polluer » (quotas) pour contrôler les émissions au sein de l’Europe. Mais ces quotas ne sont pas figés, ils s’échangent sur un marché.

 

Le contrôle des émissions dans l’UE est donc régi par la loi de l'offre et de la demande. Certaines crises, comme celle du Covid, peuvent avoir des conséquences sur la pollution. En 2020, avec la mise à l’arrêt de nombreuses industries, la demande de droits à polluer a chuté, faisant largement baisser les prix des quotas. Certaines industries ont alors profité de l’anomalie pour accumuler les droits d’émission.

Pour lutter contre ce type d’anomalies, en 2019, l’Union européenne a mis en place une réserve de quotas pour assurer la stabilité de ce marché un peu particulier. Jusqu’à maintenant, cette réserve mettait de côté 12% des droits à polluer en circulation. Avec le nouveau règlement, la réserve passera à 24%. Le tout pour « éviter les chocs et garantir la complémentarité, la cohérence et l'efficacité dans la réalisation de l'ambition climatique pour 2030 et 2050 », résume le député libéral roumain, Cristian-Silviu Buşoi.

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Lituanie : souvenirs douloureux de la Russie

 

L'initiative citoyenne pour sauver les abeilles et les agriculteurs a recueilli plus d'un million de signatures. © Eve VAN SOENS European Union 2020 - Source : EP

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