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L'UE réfléchit à sa politique sur l'intelligence artificielle

14 février 2019

L'UE réfléchit à sa politique sur l'intelligence artificielle

L’intelligence artificielle pourrait bouleverser le monde du travail. Le Parlement européen a tenté de dessiner, lundi 11 février, les premières lignes d’une politique européenne en
la matière.

Autre motif d’inquiétude des Etats membres, la crainte d’une ingérence de l’Union européenne dans leur protection civile nationale. Une peur infondée selon l'eurodéputé allemand Arne Gericke (ECR, conservateurs) : « La responsabilité première doit revenir aux États membres, celle de l’UE passe au second plan », estime-t-il. Les nouvelles règles prévoient d’ailleurs que les chaines de commandement restent au niveau national.

Troisième cause de désaccord entre les eurodéputés et les Etats : le budget. En dépit des réticences des ministres européens des finances, le Parlement européen a finalement remporté la négociation, en obtenant une enveloppe significative de 280 millions d’euros pour la période 2018-2020.

La protection civile va être renforcée au sein de l'Union Européenne. @Protection civile Bas Rhin

La principale innovation du nouveau mécanisme réside dans la création d’une nouvelle réserve européenne de secours matériel et humain, baptisée « RescUE », qui permettra d’aider les États membres à faire face aux catastrophes en cas d’insuffisance de ressources nationales. Grâce à ce nouvel instrument, les Etats pourront utiliser des fonds européens pour acquérir de nouveaux avions bombardiers d’eau, de pompes anti-inondations, d’hôpitaux de campagne et d’équipes médicales d’urgence. En contrepartie, ils auront l’obligation de mettre ces moyens à disposition des autres pays en cas de catastrophe.

Ce renforcement de la coopération entre les États devrait permettre de réduire les délais d’intervention. « Jusqu’à maintenant, un gouvernement qui demandait de l’aide pouvait attendre deux jours avant de bénéficier des ressources disponibles de la part de ses voisins, ce délai est inacceptable », estime la députée portuguaise Marisa Matias (GUE). 

Jusqu’alors, les États membres contribuaient volontairement au mécanisme en mettant préalablement à disposition leurs moyens au sein de la Réserve européenne de protection civile (EERC). En échange, une aide financière était versée par l’Union européenne pour couvrir les dépenses (coûts de transport, d’adaptation et de certification …). Maintenant que le texte est adopté, le nouveau mécanisme devra être appliqué dans les prochains mois.

Estelle Burckel et Edwige Wamanisa 

Ces deux dernières années, de gigantesques feux de forêts ont causé la mort de plus de 200 personnes sur le continent, notamment en Grèce et au Portugal. Un bilan qui montre les limites du système de protection civile actuel, et a poussé l’Europe à revoir sa copie. « Les pays du nord moins touchés par les phénomènes de feux de forêts ne voyaient pas forcément la nécessité de modifier la législature de l’UE. Mais les incendies en Suède de 2017 ont chassé leurs dernières réticences », explique Carlos Martin Ruiz de Gordejuela, le porte-parole en charge de la protection civile de la Commission européenne.

Si la décision constitue « un exemple concret et réel de solidarité européenne » pour Christos Stylianides, le commissaire en charge de l’aide humanitaire, le débat autour de son adoption n’a pas été sans heurts. La première mouture votée en mai 2018 par le Parlement européen a en effet provoqué de vives discussions avec la Commission et les Etats. Les eurodéputés avaient ajouté le terrorisme et les questions migratoires à la liste des catastrophes visées par ce dispositif de protection civile. « Ces dispositions qui mêlaient protection civile, terrorisme et questions migratoires était hors de propos », explique la députée portugaise Marisa Matias (GUE, gauche antilibérale). Un amendement finalement retiré sous la pression des gouvernements européens.

Pour faire face à la multiplication des catastrophes naturelles, l’Union européenne a décidé de renforcer son mécanisme de protection civile. Les Etats sont incités à mutualiser une partie de leurs moyens.

« L’Union Européenne doit être aux côtés des Etats membres en cas d’accidents, catastrophes naturelles et incendies. » Tel est l'objectif de la décision adoptée à une très large majorité, mardi 12 février, par le Parlement européen. Portée par l’eurodéputée italienne Elisabetta Gardini (PPE, chrétiens-démocrates), elle vise à renforer le mécanisme européen de protection civile. Créé en 2001, ce dispositif favorise la coopération entre les autorités nationales de protection civile chargées d’assister les populations victimes d’accidents et de catastrophes naturelles.

La protection civile européenne renforcée

14 février 2019

La protection civile européenne renforcée

Pour faire face à la multiplication des catastrophes naturelles, l’Union européenne a décidé de renforcer son mécanisme de protection civile. Les Etats sont incités à mutualiser une partie de leurs moyens.

Les Etats membres de l'Union européenne ne respectent pas les mesures de réduction des pesticides. © Muriel Kaiser

Le Parlement européen a adopté à une large majorité, mardi 12 février, un rapport qui envoie un message clair à la Commission : le recours aux pesticides reste excessif au sein de l’Union européenne. Le rapport pointe du doigt le non-respect par les Etats membres des mesures de réduction des pesticides exigées par une directive adoptée de 2009.

Au sein de l’Union, des disparités persistent : alors que le Danemark fait figure de bon élève avec une réduction de 51% de pesticides entre 2011 et 2016, la Slovaquie enregistre une hausse de 16% sur la même période, tout comme la France (+17%) ou encore l’Autriche, le cancre européen en la matière avec +36%, selon Eurostat.

Dans son rapport, le Parlement s’inquiète du manque d’engagement des Etats. Il faut qu’ils « développent des solutions alternatives aux pesticides », explique Jytte Guteland (S&D, sociaux-démocrates), rapporteure du texte. Elle rappelle aussi aux Etats les mesures de la directive de 2009, tels que les objectifs à définir par chaque pays.  Dix ans après, les Etats peinent à élaborer ces « plans d’action nationaux », qui « ne comportent toujours pas de calendrier avec des échéances, ni d’objectifs quantifiables comme l’exige la directive », déplore Jytte Guteland.

La Commission s’est montrée réceptive aux arguments des parlementaires : « Il faut faire plus et mieux ! », a reconnu Vytenis Andriukaitis, commissaire chargé de l’environnement. Reste à savoir si la Commission maintiendra cette ligne jusqu’à contraindre les Etats à respecter les mesures réclamées par les députés.

Muriel Kaiser

 

Les eurodéputés ont alerté la Commission sur l’utilisation trop importante de pesticides au sein de l’Union européenne. Ils estiment que les Etats membres ne font pas suffisamment d’efforts en la matière.

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