Mercredi 13 février, une résolution dénonçant le recul du droit des femmes en Europe a été adoptée par le Parlement européen. Parmi les thèmes abordés, l'avortement. Edouard Martin, eurodéputé socialiste français, alerte sur le recul de ce droit.
L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est-elle menacée au sein de l’Union européenne ?
La liberté des femmes à disposer de leur corps est attaquée. En Espagne, il y a quelques années, le gouvernement de Mariano Rajoy a tenté de passer une loi qui remet en cause l’IVG. En Italie, c’est la clause de conscience des médecins qui bloque l’accès à l’avortement. En Sicile, il n’y a plus qu’un médecin qui le pratique. Cela créé des inégalités entre les femmes, celles plus riches qui avortent dans un autre pays, et celles qui le font de manière non encadrée, plus dangereuse. Aucun pays n’est épargné.
Comment expliquer le recul de ce droit ?
Il y a un retour du religieux dans la sphère politique. A la commission des droits des femmes du Parlement européen, où je siège, je sens une pression de la part des députés issus de partis catholiques, par exemple de Pologne ou de Roumanie.
Quelles solutions peut proposer l’Union européenne ?
On peut durcir la législation. La Commission européenne doit mettre la pression sur les États. Nous devrions donner plus de fonds aux ONG féministes. Nous devons nous opposer aux associations qui luttent contre le droit des femmes, qui ont un accès facile aux élus. L’Europe est parfois à plusieurs vitesses. Elle ne doit pas l’être sur la question de l’égalité entre les genres.
Judith Barbe
L’intelligence artificielle pourrait bouleverser le monde du travail. Le Parlement européen a tenté, lundi 11 février, de dessiner les premières lignes d’une politique européenne en la matière.
Une osculation médicale par un robot-médecin, une livraison de courrier par un véhicule autonome : de nombreux secteurs pourraient être bouleversés à l'avenir par l’Intelligence Artificielle (IA). Ashley Fox, eurodéputé britannique (ECR, conservateurs), a présenté au Parlement européen, lundi 11 février, ses réflexions sur la future politique européenne en la matière. Son rapport, adopté mardi par ses collègues, recommande notamment de « se concentrer sur la reconversion des travailleurs les plus touchés » par l’IA, et « d’inclure des compétences numériques dès l’enseignement fondamental » dans les écoles.
« Certains emplois seront remplacés mais de nouveaux seront créés. Il faudra un bon nombre d’années avant de voir les bénéfices de mes propositions », a assuré Ashley Fox dans l’hémicycle. Pour l'eurodéputé lituanien Algirdas Saudargas, qui a suivi le dossier pour e groupe PPE (chrétien démocrate): « Ce qui sera crucial, c’est la coopération entre les travailleurs et l’intelligence artificielle », justifiant ainsi l’effort de formation recommandé par le rapport.
A gauche, plusieurs eurodéputés se sont abstenus, regrettant l’absence de proposition concernant la redistribution des bénéfices permis par l’IA. Selon l’eurodéputé portugais Joao Ferreira (GUE, gauche antilibérale), les gains de productivité devraient permettre « l’augmentation des salaires et une vie meilleure pour les travailleurs », en les déchargeant de tâches répétitives.
Hugo Bossard