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Le "Safer internet day" s’est frayé un chemin dans l’ordre du jour des eurodéputés lors de la plénière de février 2020. L’occasion de rappeler l’intérêt que porte l’Europe aux dangers que rencontrent les enfants sur internet.

"Il nous a fallu huit ans pour trouver une approche commune pour faire face aux dangers d’internet pour les enfants. Huit ans, c’est toute une génération que nous avons abandonnée." Les mots sont de l’eurodéputée Yana Toom (Renew Europe, centre libéral), lors du débat du 12 février dans l’hémicycle, à l’occasion du "Safer internet day". La journée mondiale de l’internet sans crainte pour les plus jeunes, qui avait eu lieu la veille, s'est invitée au cours de la session plénière du Parlement européen, à Strasbourg. Les élus européens se préoccupent de cette question depuis plusieurs années: en 2014, ils avaient créé un intergroupe sur les droits de l’enfant, afin de se pencher sur des questions comme le harcèlement des jeunes usagers d’internet.

"Le but est de travailler avec la société civile et les entreprises du numérique, loin des différends politiques", a souligné David Lega, le vice-président du groupe et eurodéputé PPE (droite) au cours des débats. "Chaque pays a ses spécificités, selon le contexte social et économique", a-t-il ajouté.

Une enquête menée dans 19 pays européens par la London School of Economics révèle que 57 % des enfants âgés entre 9 et 16 ans utilisent leurs smartphones tous les jours. En France, 50 % ont un profil sur un réseau social et 40 % affirment avoir reçu des messages haineux durant l’année précédant l’enquête.

Pour lutter contre le phénomène, Les chevaliers du web, une association qui a pour but de sensibiliser aux risques de la surexposition aux écrans, organise des ateliers dans les écoles françaises à l’intention des élèves, des enseignants et des parents. "Nous avons réalisé que c’était juste une question de prise de conscience, explique Carine Bonnisseau, intervenante de l’association. On essaie d’éveiller le sens critique des enfants face aux médias et à internet selon chaque tranche d’âge. Souvent c’est tout ce qu’il leur faut pour s’éloigner des écrans."

Manal Fkihi

Erasmus+, coup de pression des eurodéputés sur le budget

13 février 2020

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Le Parlement européen attend des États membres une augmentation du budget pour Erasmus+. Ce programme est l'un des étendards de l’Union européenne.

Raphaël Glucksmann, membre du S&D (sociaux-démocrates), n’a pas suivi la consigne de son parti, dont les responsables sont favorables à l’accord. © Claire Birague

Le commissaire à l’agriculture Janusz Wojciechowski s’est rendu mercredi 13 février au Parlement européen pour un débat sur la place des agriculteurs dans une Europe zéro carbone.

Un internet plus sûr pour les enfants en Europe

13 février 2020

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Un rapport de la Commission assombrit encore plus le tableau. La balance commerciale avec le Vietnam, déjà déficitaire pour l’Union européenne de 27 milliards d’euros devrait se creuser après la signature de l’accord. Un point sur lequel s’appuie la député belge Les Verts, Saskia Bricmont, pour affirmer que le texte "n’est économiquement pas bon pour l’UE."

"Améliorer le niveau de vie des habitants"

Malgré les polémiques, l’accord a tout de même été approuvé par une majorité d’eurodéputés et le commissaire au commerce, Phil Hogan, a garanti que le droit du travail international serait entièrement appliqué dans le pays dès 2021. Les partis ECR (droite souverainiste), PPE (droite) et Renew Europe (centre libéral) et une partie du S&D (sociaux-démocrates) affirment que cet texte sera un moyen de pression de pour que le Vietnam s’aligne sur les valeurs démocratiques de l’Union européenne. A l'image de Geert Bourgeois, eurodéputé belge (ECR) en charge du dossier au Parlement européen, qui en est convaincu : "Cet accord va améliorer le niveau de vie des habitants et la situation des droits de l’homme dans le pays."

Claire Birague et Emma Chevaillier

Le sujet est sensible. Les Britanniques vendent 80 % de leurs prises vers l’UE. Les stocks européens proviennent pour leur part à 40 % des eaux territoriales britanniques. Mais pour l’instant, "personne ne sait quelle sera la position du côté britannique", note Izaskun Bilbao Barandica, eurodéputée espagnole (Renew Europe, centre libéral). "Les effets de cette incertitude sont pires pour le Royaume-Uni que pour l'Union européenne qui reste le meilleur partenaire des Britanniques”, poursuit-elle.

Tout comme les députés, les syndicats européens se montrent intransigeants sur la préservation des principes de la Politique commune de la pêche (PCP). "Aujourd’hui, les stocks maritimes communs se portent bien et leur gestion est impeccable. Ça nous a pris du temps pour les organiser. Le système ne doit pas changer, réclame Gerard van Balsfoort, président de l'Alliance européenne de la pêche (Eufa). Si l'on continue à se battre sur des questions de quotas, on ne pourra pas avoir de réel accord."  Les quantités de poissons dans les stocks communs, jusque-là réparties équitablement entre les États membres se verront renégociées par le Royaume-Uni.

Un point de vue partagé par son collègue Yannick Jadot (Les Verts): "Vous allez tous voter un accord contraire aux valeurs de l’Europe et aux engagements de la Commission", a-t-il lancé à ses collègues, au cours du débat qui a précédé le vote.

Autre point noir soulevé par de nombreux eurodéputés, les violations des droits de l’homme au Vietnam. Le pays est 176e dans le classement Reporters sans frontières de la liberté de la presse. Selon Amnesty International, le gouvernement retient en prison près de 200 opposants et journalistes. Et à la veille du vote, 70 ONG, dont Emmaüs International et Les amis de la Terre, ont signé une pétition pour appeler le Parlement à rejeter l'accord. "C’est un problème de fond, on signe avec une dictature qui ne respecte pas les droits de l’homme", considère l’eurodéputé socialiste français Raphaël Glucksmann (S&D, sociaux-démocrates). Il n’a pas manqué de rappeler que le journaliste vietnamien Pham Chi Dung est en détention arbitraire depuis novembre 2019 pour avoir notamment signé une pétition en ligne demandant le report du vote de l’accord à Strasbourg. Le Vietnam, surtout, n’a toujours pas ratifié deux points majeurs de la Convention internationale du travail : l’abolition du travail forcé et la liberté syndicale dans ses entreprises.

La question de l’égalité des genres s’invite au Parlement européen. Ce mercredi 12 février, les eurodéputés ont débattu d’une nouvelle stratégie avec la commissaire à l’égalité Helena Dalli. Au programme : inégalité salariale, quotas et accès à l’emploi. 

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