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"Il a été prouvé à maintes reprises que ce genre de mécanisme ne dissuade pas lorsqu’une personne est dans le besoin." Le groupe prône un "modèle de migration légal et sûr".

La vigilance reste de mise

Plusieurs eurodéputés sont restés mesurés au moment du vote, d’autant que la gouvernance et les missions de Frontex sont sujets à débat. Épinglée par la télévision publique allemande pour des atteintes aux droits fondamentaux des migrants, l’Agence de Varsovie fait figure d’épouvantail pour la gauche radicale. Sira Rego déplore l’opacité de Frontex et estime que le FADO aurait dû être confié à une agence sous contrôle démocratique. 

Saskia Bricmont promet que son groupe restera vigilant : "Nous suivrons attentivement la publication des différents actes délégués".

Valentin Bechu et Léa Giraudeau

 

Les eurodéputés ont adopté, jeudi 13 février, une résolution qui encourage une coopération avec Madagascar pour mettre fin au travail des enfants dans les mines de mica.

En septembre, l'ONG Terre des hommes mettait en lumière le travail des enfants dans les mines du sud de Madagascar. 11 000 enfants entre 5 et 17 ans, sont exploités pour extraire du mica, minerai utilisé dans le maquillage, la peinture de voiture, la téléphonie... Le Parlement européen a adopté jeudi 13 février une résolution pour une coopération plus étroite avec l'État insulaire africain afin d'y mettre un terme.

L’éradication du travail des enfants d'ici 2025 est en effet une priorité revendiquée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Selon Hilde Vautmans, eurodéputé belge, (Renew Europe, centre libéral), "c'est un premier pas, mais un pas important. Pour moi, tous les moyens sont bons afin d'arriver à ce résultat".

Si l'objectif fait l’unanimité, la question des moyens pour y parvenir est un obstacle de taille. "Pour les Commissions européennes précédentes, c'était aussi un sujet important, mais elles ont toujours été réticentes au devoir de vigilance qui oblige les entreprises à être plus regardantes sur la provenance des minerais et sur leur conditions d'extraction", explique l’eurodéputé luxembourgeois Charles Goerens (Renew Europe, centre libéral).

Les obstacles ne viennent pas que de la Commission. "On est tous d'accord pour dire que le travail des enfants à Madagascar est inacceptable, mais quand il faut mettre en place le devoir de vigilance, les partis de droite votent contre !", s'insurge l'eurodéputée belge Maria Arena, (S&D, social démocrate).

L'ambivalence du Parlement européen s'est d'ailleurs vérifiée lors de l’adoption d’un amendement à une voix près. La Commission devra ainsi travailler au sein de l'OMC afin que les entreprises s’assurent que leurs chaînes de production respectent les droits de l’homme.

Léo Bensimon

 

 

Les membres de la commission parlementaire pour les droits des femmes demandent des quotas pour nommer des femmes aux postes clefs des entreprises. C’est le cas de Sirpa Pietikäinen, eurodéputée finlandaise (PPE, droite) : "Comme en politique, on a besoin de quotas au sein de la direction des entreprises. Il y a encore trop peu de femmes au cœur de l’économie et ce n’est pas une question de compétences mais une question de discrimination discrète et silencieuse."

Les eurodéputés attendent une réelle progression dans ce domaine même si les avis peuvent diverger en fonction des partis politiques. À l’instar du droit à l’émancipation féminine, le droit à l’avortement ne fait pas l’unanimité. "Il y a des différences au sein du PPE. Certains sont plus conservateurs lorsque nous débattons sur ce sujet, ou celui des droits à la reproduction. Mais nous sommes plus unis que divisés", juge Sirpa Pietikäinen.

Si les mentalités doivent évoluer au sein des pays membres, les institutions européennes elles-mêmes ne sont pas exemplaires. Pour preuve, la question des genres reste majoritairement abordée par des femmes.

 

Marylou Czaplicki et Léna Romanowicz

Mais la gravité de la situation est visible dès l’accès au marché du travail et aux postes de direction. Pourtant plus diplômées que les hommes dans les jeunes générations, les femmes sont surreprésentées dans les secteurs moins rémunérateurs tels que la santé et l’éducation. Au contraire, elles sont sous-représentées dans l’ingénierie et les technologies. Et ces inégalités sont présentes jusqu’en haut de l’échelle salariale : en 2018, seulement 7 % des PDG et 17 % des cadres dirigeants des grands groupes européens étaient des femmes, selon l’Institut européen pour l’égalité. "L’amélioration de l’égalité entre les femmes et les hommes dans l’Union européenne permettrait de créer jusqu’à 10,5 millions d’emplois supplémentaires d’ici à 2050."

La mise en place de mesures contraignantes

La nouvelle commissaire, consciente de cette réalité et du travail à fournir, veut "une stratégie ambitieuse" qui se saisisse de "la question des inégalités des genres dans tous les domaines politiques. Nous voulons mettre un terme aux stéréotypes."  Quotas ou sanctions financières, les eurodéputés veulent des éléments concrets pour ne pas que "ce beau texte finisse aux archives de la Commission européenne", réclame l’eurodéputée portugaise Maria Marques (S&D, sociaux-démocrates). La Française Irène Tolleret (Renew Europe, centre-libéral) prend l’exemple de l’index de l’égalité mis en place dans son pays : "En France, une entreprise qui ne le respecte pas risque une sanction de 1 % de sa masse salariale. Curieusement, toutes les entreprises s’y sont mises de manière progressive. Pourquoi pas en Europe ? "

En finir avec le travail des enfants dans les mines de Madagascar

13 février 2020

En finir avec le travail des enfants dans les mines de Madagascar

Les eurodéputés ont adopté, jeudi 13 février, une résolution qui encourage une coopération avec Madagascar pour mettre fin au travail des enfants dans les mines de mica.

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Sira Rego, rapporteure fictive (eurodéputée espagnole GUE/NGL, extrême-gauche), s'indigant du manque de démocratie de la gouvernance de Frontex. © Léa Giraudeau

C’est une première dans l’Union européenne. Une commissaire à l’égalité hommes-femmes, Helena Dalli, a été nommée au sein de la Commission von der Leyen. Au cœur de ses priorités, la nouvelle stratégie pour l’égalité des genres dont la commissaire a présenté les grandes lignes le mercredi 12 février face aux eurodéputés. Un enjeu pour les pays membres de l’Union européenne où les disparités entre les femmes et les hommes perdurent. 

Les inégalités salariales persistent

Inégalité salariale, difficulté d’accès au marché du travail ou impératifs familiaux, les disparités sont visibles dans tous les domaines. Avec une moyenne de 16 % d’écart salarial entre les hommes et les femmes au sein de l’Union européenne, le processus menant à l’égalité s’annonce long et complexe. Parmi les mauvais élèves, l’Estonie et la République tchèque, avec respectivement 25,6 % et 21,1 % d’écart salarial, sont en haut du classement, là où le Luxembourg (5 %) et la Roumanie (3.5 %) sont exemplaires.

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L'eurodéputée maltaise Roberta Metsola (PPE, droite) présentant le rapport discuté en commission parlementaire. © Léa Giraudeau

L’égalité hommes-femmes : la stratégie européenne tant attendue

13 février 2020

L’égalité hommes-femmes : la stratégie européenne tant attendue

La question de l’égalité des genres s’invite au Parlement européen. Ce mercredi 12 février, les eurodéputés ont débattu d’une nouvelle stratégie avec la commissaire à l’égalité ...

Sirpa Pietikäinen, (PPE, droite) membre de la commission des droits de la femme et de l'égalité des genres. © Marylou Czaplicki

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