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« Il va falloir être très vigilant »

Mais pour la Commission et le Conseil, le problème est bien réel et dépasse le cas de ces trois pays. « La situation des médias est en train de changer en Europe. Il va falloir être très vigilant », a alerté la Vice-présidente de la Commission en charge des valeurs et de la transparence, Věra Jourová. Elle a promis des recommandations pour améliorer la sécurité des journalistes, la mise en place d’initiatives contre les procédures baillons et le renforcement des obligations de transparence pour les propriétaires des médias.

Emma Steven

En Hongrie, la principale radio indépendante, Klubradio, a perdu son droit de diffusion. Des journalistes ont aussi été victimes de harcèlement et de menaces en Slovénie. « Le pays va prendre la tête du Conseil de l’Union européenne en juillet prochain. Le Premier ministre slovène, Janez Janša, devra faire respecter les valeurs de l’Union européenne », s’inquiète Pavol Szalai de l’organisation Reporters sans Frontières.

Un débat controversé

Certains eurodéputés ont contesté le bien-fondé même de ce débat. « Les institutions européennes utilisent cette discussion pour saper la légitimité des autorités élues de mon pays », a affirmé l’eurodéputé slovène Romana Tomc (PPE) membre du parti au gouvernement. L’opposition a été encore plus forte du côté des conservateurs. « La liberté de la presse est inscrite dans la Constitution polonaise. Ce débat se fonde sur la désinformation et les fake news », a critiqué l’eurodéputée polonaise et ancienne Première ministre Beata Szydło (ECR, conservateurs).

Mercredi 10 mars, le Parlement européen a organisé un débat sur la dégradation de la liberté de la presse en Pologne, en Hongrie et en Slovénie. Les eurodéputés ont réaffirmé l’importance de la liberté d’expression parmi les valeurs de l’Union.

« La situation se dégrade d'année en année dans plusieurs pays d’Europe centrale. Il faut des médias et des gouvernements en phase avec les valeurs de l’Union ! », s’est exclamé l’eurodéputé slovaque Vladimír Bilčík (PPE, centre droit) lors d’un débat organisé à Bruxelles, mercredi 10 mars. En accord avec les représentants du Conseil et de la Commission européenne présents dans l'hémicycle, les parlementaires ont insisté sur la garantie de la liberté des médias comme l’un des piliers des valeurs européennes.

La situation de la presse est jugée particulièrement préoccupante en Pologne, en Hongrie et en Slovénie. Dans ces trois pays, la pression sur les médias et les journalistes s’accentue. Mi-février, le projet du gouvernement polonais de taxer les revenus publicitaires a entraîné une grève de l’information sans précédent. 

Plan de relance : « Il est important que les gouvernements consultent les acteurs locaux »

12 mars 2021

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Les eurodéputés ont adopté, le 10 mars, une résolution en faveur d'une nouvelle taxe environnementale. Celle-ci doit permettre de "verdir" les importations et de mieux lutter contre la concurrence déloyale des pays tiers.

Mercredi 10 mars, le Parlement européen s’est prononcé en faveur de l’instauration d’une taxe carbone aux frontières extérieures. Concrètement, il s’agirait de taxer les produits importés en provenance des pays tiers en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre. L’objectif est double : lutter contre la pollution atmosphérique et mettre fin à la concurrence étrangère déloyale.

Pour l’eurodéputé français, Yannick Jadot (Les Verts), qui a porté le projet au Parlement, il s’agit du bon outil, « pour que les entreprises qui exportent sur le marché européen répondent exactement aux mêmes contraintes que celles que nous imposons à nos entreprises sur le sol européen. »  Ces dernières sont en effet soumises, depuis 2004, au principe du « pollueur payeur » et doivent s’acquitter de droits à polluer, par le biais d’un système d’échange de quotas d’émissions de CO2. 

Les fuites de carbone dans le viseur 

Le Parlement veut s’attaquer à l’effet pervers de ces contraintes européennes : les fuites de carbone. Certaines entreprises contournent les politiques climatiques contraignantes en délocalisant leur production vers des pays tiers ayant des règles moins ambitieuses en matière environnementale. Les émissions de gaz à effet de serre diminuent certes à l’intérieur des frontières européennes, mais elles augmentent en dehors. 

 « Les mesures dont nous disposons actuellement ne sont plus adaptées. La taxe carbone sera un outil très utile car il protégera notre industrie de la concurrence déloyale tout en contribuant à encourager l'action climatique mondiale » explique l’eurodéputé Mohammed Chahim (S&D - sociaux-démocrates). Selon l'Association française des entreprises privées (Afep), le mécanisme permettra de réduire la tendance à la délocalisation « mais il ne règlera pas tous les problèmes de compétitivité du marché européen ».  

« Candidat aux nouvelles ressources propres de l’UE »

Désormais, la Commission européenne a jusqu’à juin pour décider de se saisir ou non de ce nouvel outil largement approuvé au Parlement (585 députés ont voté pour, 69 contre et 42 se sont abstenus). Le commissaire en charge de l’Économie, Paolo Gentiloni, s’est par ailleurs montré rassurant devant les eurodéputés. Il a souligné que ce futur mécanisme pourrait être « un candidat aux nouvelles ressources propres de l’Union européenne » et ainsi contribuer à rembourser son plan de relance. Cet outil pourrait en effet rapporter entre 5 et 14 milliards d’euros par an. 

Enora Séguillon

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Vers une taxe carbone aux frontières européennes ?

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Pendant le débat, l’eurodéputé polonais Robert Biedroń (S&D, sociaux-démocrates) a choisi de « censurer » sa parole pour défendre la liberté de la presse en Pologne. © Capture d'écran de la session plénière du Parlement européen.

Jeudi 11 mars, le Parlement européen a proclamé l’Union européenne « zone de liberté LGBTIQ ». Cette prise de position symbolique est la première étape d’une série d’actions européennes visant à lutter contre l’homophobie et la transphobie.

L’Union européenne est désormais une « zone de liberté pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, intersexes et queer (LGBTIQ) ». Jeudi 11 mars, les eurodéputés ont adopté à une large majorité (492 pour, 141 contre, 46 abstentions) une déclaration qui inscrit dans les valeurs de l’Union la lutte contre les violences et les discriminations ciblant les personnes LGBTIQ.

« On ne s’arrêtera pas là. Ce vote symbolique ouvre une année législative qui sera importante sur ces questions », assure Pierre Karleskind, l’eurodéputé français (Renew - libéral) à l’origine du texte adopté. Celui-ci constitue en effet la première étape de la stratégie 2020-2025 en faveur de l’égalité des personnes LGBTIQ annoncée par la Commission européenne en novembre.

En Pologne, des positions partagées

La déclaration a bénéficié d’un large soutien politique. Les groupes ECR (conservateurs) et ID (extrême droite) ont été les seuls à s’y opposer car elle représente, selon eux, une menace pour l’équilibre de la famille telle qu’ils la conçoivent. Une position défendue par l’eurodéputé polonais Ryszard Legutko (ECR) : « En Pologne, la famille est une institution composée d’un homme et d’une femme. C’est dans notre Constitution et c’est un droit national. »

Membre du parti au pouvoir, il regrette que son pays soit régulièrement pris en exemple pour illustrer les discriminations vécues par les personnes LGBTIQ en Europe. Pourtant, ce sont bien les « zones libres de l’idéologie LGBT » polonaises qui sont implicitement visées par l’Union européenne. En mars 2019, la ville de Świdnik devenait la première commune à se déclarer comme telle - une manière de stigmatiser publiquement les membres de cette communauté. Depuis, une centaine d’autres collectivités locales ont suivi son exemple.

Robert Biedroń (S&D - socio-démocrate), militant LGBTQ et premier homme politique polonais à avoir fait son coming-out, est lui enthousiaste. « Je pense à tous ces jeunes garçons et filles dans mon pays qui découvrent leur orientation sexuelle. Cette déclaration qui les soutient et les protège, elle ne vient pas de leurs proches, de leurs ministres ou de leur président. Elle vient de l’Union européenne, et c’est ça qui est symbolique. »

Après le symbole, les actions

« Les proclamations bienveillantes nous réjouissent mais elles ne suffisent pas », tempère Terrence Catchadourian, secrétaire général de l’association française Stop Homophobie. « Il faut surtout adopter de nouvelles lois car il n’y a qu’elles qui peuvent réellement nous protéger et faire avancer nos droits. »

Un objectif que l’Europe entend mener. La commissaire chargée de l’égalité Helena Dalli a rappelé que les crimes de haine et les discours haineux, y compris ceux visant les personnes LGBTIQ, seraient inscrits dans les infractions pénales de l’Union européenne d’ici la fin de l’année.

Elia Ducoulombier

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