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Face à la multiplication des fakes news et des propos illégaux sur les réseaux sociaux, Sira Rego (GUE/NGL, extrême-gauche) a jugé urgent  de « parvenir à un grand consensus pour lutter contre les discours nauséabonds de l’extrême-droite et aider à expulser la haine de tout espace public. » L’eurodéputée espagnole s'est particulièrement inquiétée de l’influence croissante des mouvements d’extrême-droite sur les réseaux sociaux qui nécessite selon elle un renforcement du fact-checking et de la législation européenne. A l’opposé du spectre politique, Roman Haider, eurodéputé autrichien d’extrême-droite (ID) lui a répondu que « la politique de réglementation européenne ne doit pas être un danger pour la liberté d’expression car cela serait poser un couvercle sur les interrogations des citoyens. »

La Commission européenne s’était déjà penchée sur la question le 15 novembre 2020, en présentant un projet législatif de règlements des services et marchés du numérique (DSA, DMA) afin de créer un espace numérique à la fois plus sûr et plus respectueux des droits fondamentaux. Son adoption est prévue pour 2022. Mais pour les eurodéputés il faut déjà aller plus loin pour protéger les utilisateurs.

Adrien Fuzelier

Le Parlement européen s'inquiète de la prolifération en ligne des fausses informations et des discours de haine et appelle à une meilleure régulation des géants du numérique.

Le Parlement européen souhaite la mise en place d’un modèle numérique responsable, plus transparent et pluraliste.  Lors d'un débat organisé dans le cadre de la session plénière le 11 février, les eurodéputés se sont inquiétés de la désinformation qui prolifère sur les réseaux sociaux. Les représentants des principaux groupes politiques se sont entendus pour considérer que les fausses informations et les discours de haine posent un danger pour la démocratie. Ils ont également dénoncé le pouvoir sans contrôle sur leurs utilisateurs des géants du numérique, comme Facebook et Twitter, et pointé que certaines de leurs décisions peuvent entraver la liberté d’expression en ligne en dehors de tout cadre légal. Dernier exemple en date, la suspension unilatérale par Twitter du compte de Donald Trump en janvier 2021.

Le eurodéputés ont appelé à une réglementation plus claire et à meilleure sensibilisation des plateformes numériques à leurs obligations légales, afin d'éviter les censures arbitraires de leur part. « Cela peut porter atteinte aux droits des citoyens européens » a alerté l’eurodéputée estonienne Marina Kaljurand (S&D, sociaux-démocrates). Les parlementaires se sont également accordés sur le besoin de plus de transparence sur les algorithmes appliqués pour filter les contenus. Du côté du Parti populaire européen (centre-droit), l’eurodéputée bulgare Eva Maydell a souligné que « c’est à nos tribunaux d’appliquer les règles chargées de protéger ces utilisateurs » et de décider ou non d’une suppression d’un compte.

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Réunis en sessions plénière, les eurodéputés ont globalement soutenu la stratégie vaccinale européenne tout en appelant à plus de rigueur dans les relations avec les laboratoires pharmaceutiques.

La balle est dans le camp de la Commission.

Selon Ozlem Demirel, l’Union européenne aurait au contraire dû agir depuis longtemps en la matière. Si elle reconnaît que “c’est une décision politique”, elle estime qu’il n’est plus acceptable de “privilégier la situation économique et la compétition entre les entreprises“ à “la situation des personnes”. “Instaurer un salaire minimum dans les pays où il n'y en a pas, c’est long” reconnaît Eric Heyer, “mais peut-être que la crise a accéléré ces procédures. Nous sommes sur la bonne voie”. Il revient désormais à la Commission européenne de décider si elle reprend à son compte les propositions du Parlement pour proposer effectivement aux Etats membres de généraliser et d’harmoniser leurs pratiques en matière de salaire minimum.

Camille Bluteau

Pour lutter contre ce fléau, le rapport proposé par Ozlem Demirel, et adopté par une majorité d’eurodéputés, plaide pour l'instauration d'un salaire minimum dans tous les pays de l'Union européenne, à hauteur de 60% du salaire médian de chaque pays. Actuellement, seuls 21 des 27 Etats membres disposent d'une législation nationale qui établit un salaire minimum. Et le montant de ce dernier connaît des variations très significatives d’un pays à l’autre. A titre indicatif, il est de seulement 332 euros en Bulgarie contre près de 2200 euros au Luxembourg.

Ces écarts entretiennent des inégalités entre Etats et favorisent les pratiques de “dumping social“ qui faussent la concurrence intra-européenne. Le faible coût de la main-d'œuvre dans certains pays peut en effet pousser des entreprises à s'y installer, au dépend des pays où le travail est mieux rémunéré. L'économiste Eric Heyer estime qu’il est souhaitable que “les salaires reflètent vraiment les pouvoir d’achat nationaux“.

Alors que la précarité s'accroit sur fond de crise sanitaire, le Parlement a adopté un rapport sur la réduction des inégalités. Sa proposition phare: la généralisation d’un salaire minimum dans toute l’Union européenne.

“On a besoin d’un salaire minimum pour une vie digne !” a soutenu l’eurodéputée allemande Ozlem Demirel (GUE/NGL, gauche antilibérale) lors d'un débat au Parlement européen sur la réduction des inégalités en Europe, le 8 février 2021. En 2020, l’Union européenne s’était fixée comme objectif de sortir 20 millions d’européens de la pauvreté. Sans succès. Les chiffres récemment publiés par Eurostat sont même glaçants. Alors que la pandémie de la Covid 19 continue à secouer le continent, un européen sur cinq, et même un salarié sur 10, souffriraient aujourd'hui de pauvreté.

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Mario Draghi, l'ancien président de la Banque centrale européenne, est chargé de former un nouveau gouvernement en Italie.

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La santé mentale des jeunes générations est en berne depuis le début de la pandémie.

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