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1 Entretien avec Jean-Paul Meyer, professeur d’histoire spécialiste de la Montagne-Verte.
2 Kieffer André, La Montagne Verte, éditions Oberlin, 1983.
3Ibid.
4 Ville de Strasbourg, État nominatif des habitants, 1861. Archives Alsace. cote 7 M 742.
5Ibid.
6 Carte postale issue de la collection de Jean-Paul Meyer.
7 Ville de Strasbourg, État nominatif des habitants, 1861. Archives Alsace. cote 7 M 742.
8 Entretien avec Jean-Paul Meyer, professeur d’histoire spécialiste de la Montagne-Verte.
"Un groupe WhatsApp, c’est plus simple pour les personnes qui ne parlent pas bien français parce qu’elles peuvent traduire les messages avec leur téléphone", souligne Aurélie Duchet. Y naissent aussi des projets indépendants du centre : "En 2020, on voulait partir à Londres, raconte Nadia, on a fait un groupe, mais avec le Covid, on est partis dans les Vosges." Elle continue : "Pendant les vacances de Noël, le CSC est fermé. Mais nous, on organise des trucs, on se tient au courant de nos disponibilités sur le groupe." Assia, qui vient de rejoindre l’atelier cuisine en retard, demande : "Moi, je ne suis pas sur ce groupe-là, tu peux m’ajouter ?" Nadia acquiesce tout en gardant un œil sur les poireaux qui mijotent.
Kamilia a emménagé à la Montagne-Verte il y a six ans pour avoir un logement plus grand après avoir vécu à la Meinau. Elle ne connaissait personne en arrivant mais en se croisant devant l’école, au parc en fin d’après-midi, elle a fini par créer des liens avec les femmes du voisinage et le réseau social sert à se coordonner. "On s’arrange ensemble. Pour manger, aller au restaurant, pour le petit-déjeuner, aller au parc… En fonction de nos disponibilités, mais surtout des enfants !", sourit-elle avant de filer rejoindre une amie.
Alizée Grides et Mathis Nicod
*Le prénom a été changé
Un réseau sans frontière
Debout dans le froid, emmitouflées dans leur grosse écharpe, Leila et Zoulaikhan discutent au milieu des immeubles de la rue de Dahlenheim. Les deux mères de famille d’origine russe se rencontrent parfois au parc. Le reste du temps, elles échangent tous les jours à travers le réseau social. Dès qu’elles ont un moment à elles, elles s’envoient rapidement un message pour se retrouver à mi-chemin de leurs logements. Pour Zoulaikhan, qui s’occupe seule de ses enfants, c’est difficile d’être loin de son pays et de sa famille : pouvoir prendre facilement des nouvelles alors que son quotidien est déjà bien rempli, "ça fait du bien", confie-t-elle.
L’atelier cuisine peut accueillir une dizaine de personnes, généralement des femmes. Comme pour chacune de ses activités, le CSC communique son organisation en début de mois sur WhatsApp. Le Groupe Familles CSC, très actif, a été créé en 2019 par des mamans investies dans les activités du centre. Depuis, ce sont elles qui l’administrent, le modèrent et ajoutent les nouveaux arrivants – le fil compte aujourd’hui 54 membres. "Elles s’envoient des blagues. Il y en a qui envoient des recettes, des offres d’emploi. Là, il y a des annonces, de porte-bébés d’occasion à vendre", explique Aurélie Duchet, coordinatrice famille de la structure, en faisant défiler la conversation sur l’écran de son téléphone. À tel point qu’un deuxième groupe a été créé par le CSC pour diffuser les annonces plus formelles, le premier gardant sa précieuse fonction d’espace de discussion.