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Ce vendredi, Qoussai "est plus fatigué que d’habitude", remarque son enseignante de français Hasna Belaïdi. Il a du mal avec la conjugaison des verbes du premier groupe. À plusieurs reprises, il prononce le "ent" muet de la fin des verbes. La professeure du centre socioculturel de la Montagne-Verte le fait répéter encore et encore. Originaire de Syrie, Qoussai a travaillé pour l’ONG Syrian for Truth and Justice (STJ) et a rédigé des rapports sur les droits de l’Homme. En 2018, il a fui en Turquie où il a poursuivi son activité. Mais les menaces de mort et les pressions sur sa famille restée en Syrie n’ont pas cessé. Il a adressé une demande d’asile politique à l’ambassade de France et a obtenu sa carte de résident permanent durant l’été 2024. Qoussai prend des cours de français depuis quelques semaines. 

Gaïa Herbelin et Zoé Vannarath

Le quai du Murhof entretient des liens avec d’autres structures de la Montagne-Verte. Tous les lundis après-midi, un agent de la mairie vient aider les gens à remplir leurs papiers administratifs. Une permanence qui profite au centre : "Il y a toujours quelqu’un qui toque à la porte", explique Safir Boustil. À quelques minutes à pied, en face de la nouvelle mosquée, l’association organise annuellement au mois de juin une kermesse qui rassemble tout le quartier sur la place d’Ostwald. À ce moment, se mélangent stand de merguez, glaces, concert et structures gonflables où jouent des jeunes enfants, traînent des groupes d’adolescents et discutent des parents.

 

Le rayonnement de la mosquée

En plus d'être un endroit éducatif, le centre est aussi un lieu ludique. Safir Boustil organise une fois par mois des activités, des sorties et des soirées jeux. Allant de trois à dix euros, ces journées sont l’occasion pour les jeunes de sortir de leur quotidien, "car les ados s'ennuient", confie-t-il. "Le temps qu’on passe ici ça nous empêche de faire des bêtises dehors", relève Yahia, lycéen. L’animateur en profite pour les encourager à "être de bons musulmans mais surtout de bonnes personnes". En les poussant à s’investir dans des associations, à aider leurs parents pour les tâches ménagères, il suit son mantra : "L’homme le plus aimé de Dieu est l’homme le plus utile aux autres." Informaticien de métier, il est aussi bénévole à la mosquée de Hautepierre et entraîneur de foot à Lingolsheim. "Ceux-là, je les entraîne aussi au foot, j’en peux plus de les voir", plaisante-t-il en désignant un groupe de trois adolescents.

Face au risque de l’isolement et au besoin de communication avec l’administration, de nombreux ressortissants étrangers apprennent le français. Parmi eux Qoussaï, Maimaite et Oana, qui profitent tous trois de cours de langue proposés à la Montagne-Verte.

L’engorgement ferroviaire devrait toutefois se débloquer grâce au projet de réaménagement de Strasbourg centre en "gare 360°". En élargissant la capacité d'accueil du réseau métropolitain par l’ouverture de nouvelles voies autour de la gare principale, la fréquentation sera amenée à augmenter, permettant à la halte de Roethig d’en bénéficier.

À 18h30, les plus jeunes commencent à quitter les lieux et les adultes prennent le relais. Fatima et Nawal, habillées de long manteaux chaud, leur hijab épinglé autour du visage, arrivent au cours de lecture du Coran pour femmes. Les deux amies, qui en plus d’être élèves sont animatrices et enseignantes de langue arabe au centre, ont suivi Safir Boustil il y a trois ans quand ce dernier a quitté la mosquée de Lingolsheim. Elles y retrouvent Khadija, une retraitée de 70 ans, qui fréquentait déjà le lieu quand il faisait encore office de mosquée. Pour elle, c'est un moment qui la fait sortir de son quotidien : "Ça fait plaisir, on voit des gens, on rigole, ça fait du bien."

 

Pour le directeur de la Fnaut, augmenter le nombre de trains est difficilement envisageable : "C'est seulement une augmentation des capacités d'emport (plus de passagers par train) et des trains plus grands qui permettraient de satisfaire une demande plus importante à Roethig. La marge d'augmentation du nombre de trains sur la ligne est très faible : nous nous heurterons rapidement aux limites de capacité d’absorption des trains par la gare centrale."

Il participe trois soirs par semaine aux sessions de soutien scolaire organisées en partenariat avec l’école du Gliesberg. Pour les parents, le centre permet la transmission à leurs enfants de la langue arabe et de la culture musulmane. "On est une famille à double culture [franco-algérienne]. C’est important que les enfants n'oublient pas leur langue", témoigne une mère de famille, venue chercher sa fratrie de trois. Aucune école du quartier ne propose l’apprentissage de l’arabe. Krounasana a décidé d’inscrire ses quatre enfants spécifiquement au centre Salam : les "gens travaillent avec leur cœur". Elle apprécie notamment la journée des prophètes où les enfants "apprennent une partie de leur histoire culturelle".

À 18h30, les plus jeunes commencent à quitter les lieux et les adultes prennent le relais. Fatima et Nawal, habillées de long manteaux chaud, leur hijab épinglé autour du visage, arrivent au cours de lecture du Coran pour femmes. Les deux amies, qui en plus d’être élèves sont animatrices et enseignantes de langue arabe au centre, ont suivi Safir Boustil il y a trois ans quand ce dernier a quitté la mosquée de Lingolsheim. Elles y retrouvent Khadija, une retraitée de 70 ans, qui fréquentait déjà le lieu quand il faisait encore office de mosquée. Pour elle, c'est un moment qui la fait sortir de son quotidien :"Ça fait plaisir, on voit des gens, on rigole, ça fait du bien."

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