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« La plupart des gens ici ont fait l’armée. Ils ont fait la guerre pour la France, ils ont servi le drapeau et qu’est-ce qu’ils ont eu en retour ? De la soupe et de l’eau », ajoute-t-il. La majorité de ces personnes ont des problèmes de santé. Certains sont gravement malades, d’autres souffrent de cancer, mais ne peuvent pas se faire soigner. Plusieurs femmes ont rejoint le « campement », mais « ces vraies guerrières » préfèrent se faire discrètes.

« L’Elsau représente un hôtel trois étoiles pour la plupart d’entre nous »

« Une fois, je suis allé à la mairie pour demander un logement, et ils m’ont viré parce que je suis Français et que j’ai de la famille à Strasbourg. Mais est-ce que je serais là si ma famille voulait vraiment de moi ? », explique J.C.

Malgré tout, il ne peut plus se séparer de l’endroit même si « ça craint ces derniers temps à cause des nouveaux ». Une amie à lui l’invite toujours à dormir dans sa maison, mais lui, préfère rester « chez lui ». « Je m’étouffe dans ses 17 m2.» Pour lui, il n’est pas question de dormir enfermé dans un petit studio car il a pris l’habitude de passer ses nuits en plein air.

Parmi les anciens, certains ont même atterri en prison. « La prison de l’Elsau représente un hôtel trois étoiles pour la plupart d’entre nous. Malheureusement, il arrive même à certains de faire des conneries exprès pour se faire arrêter et dormir au chaud », conclut Michel.

*Le prénom a été modifié.

Aïcha Debouza

J.C et Michel se sont rencontrés il y a sept ans dans la rue. Et depuis, les deux amis ne se sont jamais séparés. Photo Aïcha Debouza / Cuej

Jeanne Barseghian est créditée de 27 % dans les derniers sondages de l'Ifop. Affiche de campagne de la liste Strasbourg écolo et citoyenne.

Capture d'écran Google.

L’archipel prévoit de construire 22 nouvelles centrales à charbon. Un rétropédalage qui contredit ses ambitions climatiques. À quelques mois des JO de Tokyo, la décision ne passe pas inaperçue. 

Le Japon souffle le chaud et le froid. En juin 2019, l’archipel brandissait un objectif ambitieux : la neutralité carbone après 2050. Trop ambitieux, peut-être. Car voilà que le pays annonce la construction de 22 centrales à charbon, principale source d’émission de gaz à effet de serre, dans les cinq années à venir. Ces nouvelles infrastructures émettront autant de dioxyde de carbone (CO2) que l’ensemble des voitures vendues chaque année aux États-Unis. Un chantier qui détonne avec les engagements climatiques pris par le pays, signataire de l’accord de Paris. 

Le contrecoup de Fukushima

Il faut dire que l’île a dû faire face à un imprévu de taille. En mars 2011, la catastrophe de Fukushima l’a contrainte à fermer l’ensemble de ses 48 réacteurs nucléaires. Pour continuer à tourner, le pays s’est alors tourné vers les énergies fossiles. « Le Japon a dû agir rapidement. Une pénurie d’électricité massive aurait été malvenue pour la 3e économie mondiale », explique à CUEJ.info Francis Perrin, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS).

Résultat, le triptyque pétrole, gaz, charbon pèse désormais 89 % du mix électrique japonais, contre à peine 62 % avant la catastrophe. « Les centrales nucléaires redémarrent, mais très progressivement. Les normes de sécurité post-Fukushima sont plus exigeantes et extrêmement coûteuses », poursuit l’expert. Aujourd’hui, seuls 9 des 48 réacteurs ont repris du service. 

Dans l'Échoppe magique les apprentis sorciers peuvent se procurer cape et baguette. Photo Mariella Hutt / Cuej

Sur les réseaux sociaux aussi, Jeanne Barseghian est moins suivie que ses rivaux. Son compte Twitter personnel n’atteint même pas les 800 abonnés, un nombre largement inférieur à celui de l’influent Alain Fontanel (LREM), qui compte 6 468 « followers », ou même de celui de Mathieu Cahn (PS), qui s’est récemment désisté, et qui en affiche 3 475. 

Jeanne Barseghian joue de cette discrétion. « C’est vrai qu’elle a mené une campagne très posée, reconnaît Nicolas Tripa, engagé avec EELV à Strasbourg. Elle évite l’engagement frontal. »

Ses compétences comme argument de campagne

« Fédératrice », Jeanne Barseghian aime aussi se fondre dans le collectif. Sa campagne reste, en effet, peu marquante, malgré quelques tentatives amusantes. Comme cette photo la montrant grimée en Princesse Leïa, à l’occasion de la sortie du dernier Star Wars. 

Son site officiel de campagne appuie fortement sur son CV de « première de la classe » : une jeune parisienne, qui a suivi des études de droit de l’environnement - en partie à Strasbourg - et qui a fait ses armes dans des associations de protection de la nature et des animaux, avant d’adhérer, en 2013, à Europe Écologie - Les Verts. Elle se dit « écologiste de toujours ».

La question des inégalités au coeur du programme 

En 2014, soutenue par l’ancien candidat tête de liste Alain Jund (EELV), elle devient conseillère de l’Eurométropole, déléguée à l’économie sociale et solidaire et plus tard, à la réduction des déchets. Ses positions sont ouvertement à gauche, d’où une campagne centrée, entre autre, autour de la question des inégalités. « Strasbourg est une des villes les plus inégalitaires de France », a-t-elle souligné, dans une interview donnée à Pokaa.

La candidate voudrait ainsi créer 500 places d’hébergements en plus pour les personnes à la rue. Elle entend aussi jouer la carte de la démocratie participative : « Il ne suffit pas de décréter la participation citoyenne. Encore faut-il y mettre les moyens. »

Malgré tout, peu de propositions concrètes émergent de son programme. Par le passé, elle n’a pourtant pas hésité à s’affirmer, comme lorsqu’elle a tenu tête à Robert Herrmann sur la question du Grand contournement ouest, qu’elle considère comme un « échec ». Autre faiblesse : la présence d’Alain Jund, critiqué pour avoir donné son accord à plusieurs projets de construction par le passé, à la 8ème place de la liste menée par Mme Barseghian.

Le défi maintenant : « se montrer »

Quant à son succès, il tient peut-être moins à sa popularité personnelle qu’à celle de son parti, qui bénéficie d’un vent favorable depuis les élections européennes de mai 2019, où il avait obtenu 21 % des suffrages à Strasbourg. D’autant plus que la campagne strasbourgeoise se déroule en l’absence du maire sortant, Roland Ries (PS). Un contexte qui pourrait bénéficier à EELV à Strasbourg, tout comme dans d’autres villes françaises, dont Besançon et Rouen. Pour le moment, Grenoble est la seule ville de France avec un maire écologiste à sa tête.

Le plus dur commence peut-être pour l’écologiste engagée, qui doit finaliser sa feuille de route. « Il n’y aura pas de négociation avec La République En Marche ni avec ceux qui sont plus à droite. Pour le reste, tout est ouvert. » La campagne s’intensifie désormais et les débats et rencontres vont se multiplier dans les semaines à venir. « Le gros défi désormais c’est qu’elle se montre », estime Nicolas Tripa. L’équipe de la liste écologiste se prépare et se retrouvera dimanche 9 février pour échanger sur la stratégie de campagne de leur protégée, qui se prend à rêver.

Sarah Chopin et Jérôme Flury

C’est une candidate « surprise » qui s’est hissée en tête du dernier sondage Ifop pour les municipales de mars 2020 à Strasbourg. Âgée de 39 ans et arrivée sur le tard en politique, Jeanne Barseghian, tête de la liste « écolo et citoyenne », soutenue par le parti Europe Écologie-Les Verts, est encore peu connue du grand public. 

Même les élus strasbourgeois semblent méconnaître celle qui est pourtant conseillère à l’Eurométropole depuis 2014. À 20 Minutes, l’un d’entre eux avoue : « on n’a rien à dire sur elle car on ne la connaît pas. » « C’est quelqu’un dont les compétences sont reconnues mais qui doit faire ses preuves en terme de leadership », ajoute un autre. 

Discrète mais « fédératrice »

Des intentions de vote « très étonnantes », analyse le politologue Richard Kleinschmager, dans le quotidien. La candidate écologiste bénéficie pour l’instant de « l’aura de l’inconnue ».  Pour preuve, les recherches internet associées à son nom comportent en majorités les mots « CV », « Linkedin » ou « Wikipedia » - même si elle n’a, pour l’instant... pas de page Wikipedia à son nom. À l’inverse, le nom des autres candidats est plus régulièrement associé à des termes comme « 2020 », « municipales » ou « programme ».

La candidate écologiste mène sa campagne sans faire de vague. Pourtant, les derniers sondages la placent en tête des intentions de votes au second tour du scrutin de mars à Strasbourg.

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