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Présentation : Edwige Wamanisa
Rédaction en chef : Clément Gauvin

Au sommaire de cette édition :

  • Fin de partie pour Mathieu Cahn.
  • Strasbourg mise sur l'amour.
  • Un concert de soutien à l'Australie.

En tant que présidente de la BCE, Christine Lagarde a fait ce mardi sa première apparition au Parlement européen. Elle a présenté ses projets pour l’institution monétaire.

"Indépendance et responsabilité vont de pair." Pour sa première allocution devant le Parlement européen mardi 11 février, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a souligné les fondamentaux de l’institution chargée de mener la politique monétaire de la zone euro.

La Française a commencé par rappeler que, d’après les traités européens, le mandat de la BCE est celui "d’assurer la stabilité des prix" tout en se plaçant dans les pas de Mario Draghi qui avait lancé la politique d’assouplissement quantitatif en 2015. Elle consiste à fixer des taux d’intérêt bas pour faciliter l’octroi de prêts aux entreprises et aux particuliers. Des mesures que l’eurodéputé allemand Stefan Berger (PPE) juge "défavorables aux épargnants". La nouvelle présidente a défendu la politique de son prédécesseur Mario Draghi. "Pour ceux qui disent que cette politique et ces outils peu conventionnels ont été contre-productifs, je les invite à se pencher sur les effets positifs qu’ils ont eu sur l’économie."

Devant les eurodéputés, Christine Lagarde a aussi ouvert la voie à des inflexions de la politique monétaire européenne. Elle a notamment évoqué un verdissement de la politique de la BCE, déjà annoncée lors de son audition au Parlement en septembre dernier. "La BCE a pris des mesures pour voir l’incidence du changement climatique sur nos politiques et qu’elles apparaissent dans nos modèles et prévisions", a assuré Christine Lagarde. Une initiative saluée par la plupart des députés. "Vous considérez enfin les questions environnementales en tant que risques économiques et systémiques", a estimé l’eurodéputé finlandaise Sirpa Pietikaïnen (PPE, droite).

Plus largement, une révision stratégique, prévue pour fin 2020, évaluera l’ensemble de la politique monétaire de l’institution et questionnera l’objectif de 2 % d’inflation qui lui est fixé par les traités. Une première depuis 15 ans.

Clément Aubry

Mardi 11 février, le Parlement européen a de nouveau débattu, de manière parfois houleuse, de la situation de l’État de droit en Pologne. Une loi adoptée le 23 janvier réduit la liberté d’expression des juges.

Les eurodéputés ont débattu mardi 11 février de la menace persistante sur l’indépendance de la justice en Pologne. Une loi adoptée à Varsovie le 23 janvier 2020 permet de sanctionner les juges remettant en cause les réformes judiciaires menées par le gouvernement souverainiste du parti Droit et Justice.

Depuis 2017, la Pologne est sous le coup d’une procédure d’infraction à l’État de droit, dite “de l’article 7”. La Cour de Justice de l’Union européenne a estimé ces réformes contraires au droit européen à plusieurs reprises depuis 2018. Les relations entre les autorités polonaises et européennes sont de plus en plus tendues.

Cette tension s’est ressentie lors des débats de mardi. À l’instar de l’eurodéputée roumaine Ramona Strugariu (Renew Europe, centre libéral), des eurodéputés ont plaidé pour une coupe des aides européennes à la Pologne tant que le pays n'afficherait aucun progrès. D’autres ont appelé à une réaction forte et rapide de la part de la Commission. L’eurodéputé néerlandaise Tineke Strik (Les Verts) a ainsi exhorté les États membres à "prendre leurs responsabilités" sans "se cacher derrière les institutions". Face à ces attaques, l’ancienne Première ministre polonaise, Beata Szydlo (ECR, droite souverainiste) a dénoncé un jeu politique contre le gouvernement polonais à l’approche des élections présidentielles de mai 2020. Des échanges amers qui ont obligé la présidente à hausser le ton à plusieurs reprises.

Si la procédure de l’article 7 est symboliquement forte, elle est délicate, car nécessite l’unanimité des États membres. La Commission privilégie donc le dialogue. Devant les eurodéputés, le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, a annoncé la publication d'un rapport annuel indépendant sur l’État de droit dans chaque État membre, afin de créer un nouveau mécanisme de prévention. Il répond ainsi à l’attente des eurodéputés contenue dans leur résolution du 16 janvier.

Léa Giraudeau

Rien ne va plus au sein de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU). Le parti constitue la plus importante délégation nationale au sein du PPE, le premier groupe politique au Parlement européen.

Le 7 février dernier, un tremblement de terre a secoué le Land de Thuringe, dans l’Est de l’Allemagne. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, un président de région a été élu grâce aux votes conjoints de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), le parti de la chancelière Angela Merkel, et du parti d’extrême-droite (AfD). Les ondes de choc de ce séisme politique se sont fait ressentir jusqu’à Strasbourg, où le Parlement européen siège en session plénière du 10 au 13 février.

La crise de la CDU a suscité un vif malaise au sein du Parti populaire européen (PPE, droite). Avec 23 eurodéputés, la CDU constitue la plus importante délégation nationale du plus grand groupe politiques du Parlement. La décision d’Annegret Kramp-Karrenbauer, la présidente de la CDU, de renoncer à son poste dans les prochains mois, a confirmé le sentiment d’incertitude quant à l’avenir du parti. Si au sein du PPE, la délégation allemande ne s’est pas officiellement prononcée sur la question, la tension est palpable, comme l’indique l’entourage d’une eurodéputée CDU : "Ce n’est pas évident de parler de la CDU au vu de la situation politique interne en Allemagne. L’ambiance n’est pas bonne à Berlin."

L’élection de Thuringe a eu pour conséquence de rompre le tabou d’une alliance entre la CDU et l’extrême-droite. "Il y a un consensus selon lequel nous refusons de coopérer avec l’extrême-droite. On peut presque parler d’un crime", dénonce Jens Geier, chef de la délégation allemande S&D et membre du SPD, le parti social-démocrate allemand. "Annegret Kramp-Karrenbauer a posé des limites qui ont été franchies", poursuit-il.

Mais même pour ses opposants, la crise de la CDU ne semble pas avoir eu d’influence au sein du PPE. "Je ne pense pas qu’il faille s’inquiéter, un parti a le droit de se poser des questions", estime Anna Deparnay-Grunenberg, membre du groupe les Verts au Parlement et du parti Grünen en Allemagne. "Il n’y a pas eu de scission ni d’erreur impardonnable. La CDU est dans un moment de recherche personnelle avec des forces à la fois centristes et conservatrices."

 

Léna Romanowicz

Avec 24,5 % des voix, le Sinn Féin est arrivé en tête des élections générales irlandaises du 8 février. Le parti de gauche a créé la surprise jusqu’au Parlement européen de Strasbourg.

"La victoire de Sinn Féin était une surprise pour tout le monde : pour les partis, pour les médias… et pour Sinn Féin." Trois jours après les élections législatives du 8 février, l’eurodéputé irlandais Seán Kelly (PPE, droite), à Strasbourg pour suivre la plénière du Parlement européen, n’en revient toujours pas. Il n’imaginait pas que la droite irlandaise, composée des partis Fianna Fáil et Fine Gael et invaincue depuis 1922, faiblirait. Pourtant, la percée du parti de gauche favorable à la réunification de l'île, qui a remporté 24,5 % des voix, a remis en question son hégémonie ainsi que la place du Premier ministre, Leo Varadkar.

Depuis, le Sinn Féin cherche à former une coalition gouvernementale. Un processus suivi de près, depuis Strasbourg, par les eurodéputés irlandais : "Nous espérons que le Sinn Féin réussira et nous les soutiendrons pour les tirer vers la gauche", assure Mick Wallace, affilié au parti Independents4Change. Une alliance inenvisageable aux yeux de Seán Kelly : "Par principe, Fine Gael, dont je fais partie ne s’alliera jamais à Sinn Féin." En revanche, selon l’eurodéputé de droite, les dynamiques au niveau européen changeront peu : "Ici, nous, eurodéputés irlandais, avons les mêmes buts, notamment concernant les négociations sur le Brexit." Pour tous, il s’agit d’éviter le rétablissement d’une "frontière dure" entre Irlande du Nord et République d’Irlande, qui briserait l’entente cordiale durement acquise en 1998.

Clare Daly, affiliée aux Indépendants en Irlande, côtoie habituellement le Sinn Féin sur les bancs de la GUE/NGL (extrême-gauche) au Parlement européen. Mais, ces jours-ci, les sièges sont vides. "Matt Carthy [seul eurodéputé irlandais membre du Sinn Féin, NDLR] a été élu ce weekend, sans surprise. Mais, tous ses successeurs potentiels ont aussi remporté un siège en Irlande !"

 

Lola Breton

Jeudi 12 février, le Parlement européen a adopté une résolution pour lutter contre le trafic des animaux de compagnie en Europe. Le texte prévoit un contrôle plus strict des établissements d’élevage et un registre européen pour les chiens et les chats.

C’est, après les armes et la drogue, le troisième type de commerce illégal le plus rentable en Europe. Chaque mois, 46 000 chiens sont vendus frauduleusement sur le Vieux continent. C’est pour cela que les députés ont adopté, mercredi 12 février - par 607 voix pour, 3 voix contre et 13 abstentions - une résolution pour contrer le commerce illicite des chiens et des chats dans l’Union européenne.

Ces animaux sont maltraités : "Ils sont malades, non sevrés, non vaccinés, traumatisés physiquement et psychologiquement", s’indigne Tilly Metz, eurodéputée luxembourgeoise (Les Verts). Au-delà du bien-être animal, il existe un enjeu de santé publique "avec la protection du consommateur face aux maladies contagieuses", ajoute-t-elle. Si les eurodéputés ont pris l’initiative de cette résolution, c’est qu’ils considèrent que la Commission européenne n’agit pas assez pour sanctionner ceux qui contournent la législation : "Nous voulons que la Commission force les Etats membres à respecter les règles européennes existantes sur le commerce des animaux de compagnie", explique Pascal Durand, eurodéputé français (Renew, centre-libéral).

Les eurodéputés demandent, par exemple, l’identification et l’enregistrement sur un fichier européen des chiens et chats, la création de registres nationaux de vendeurs d’animaux et des sanctions plus sévères contre les vétérinaires qui contrefont des passeports pour animaux. 74% des Européens jugent que les animaux doivent être mieux protégés selon une étude de TNS Opinion commandée par la Commission européenne en 2016 : "Pourtant, les commissaires européens estiment que ce n’est pas un sujet majeur !", déplore Pascal Durand. "Le Parlement n’a pas un pouvoir d’initiative, le texte législatif dépend de la volonté de la Commission."

 

Laura Poli

Sommaire plenière février 2020

Présentation : Yacine Arbaoui
Rédaction en chef : Melissa Antras

Au sommaire de cette édition :

  • Tempête Ciara : l'Alsace dans le vent.
  • Roland Ries: quel bilan ?
  • Handicap : Strasbourg adapté ?

Emmanuel Macron a discouru sur le rôle de la dissuasion nucléaire à l'École de Guerre à Paris, vendredi 7 février. Devant les officiers de l'Armée et de la Défense, il a appelé l'Europe à une stratégie commune et a précisé que l'arsenal atomique comptait aujourd'hui moins de 300 armes. Comment cet arsenal fonctionne-t-il ?

Caroline Celle

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