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Une liste sujette à débat

Mais le Trans Adriatic Pipeline est aussi le symbole des controverses qui ont entouré l’adoption de cette liste de PIC, contestée par certains eurodéputés. Pour Marie Toussaint, eurodéputée française (Verts), "c’est un type projet qui sort d’un autre âge". "29 milliards d’euros seraient nécessaires pour construire ces infrastructures gazières, alors qu’en même temps, les fonds sont difficiles à trouver pour financer le Green Deal", affirme-t-elle, en faisant référence au programme écologique porté par la nouvelle Commission von der Leyen. L’eurodéputée française s’appuie sur une étude du cabinet de conseil industriel Artélys : "L’argent qui va être dépensé dans ces projets gaziers est de l’argent inutile. Les infrastructures gazières, déjà aujourd’hui en place sur le territoire, suffisent largement et sont d’ailleurs sous-utilisées. La consommation de gaz de l’UE devrait aussi être amenée à décroître si l’on respecte nos engagements climatiques." Au-delà de son contenu, c’est la méthode de sélection des projets qui pose problème aux yeux de certains. Le député néerlandais Mohammed Chahim (S&D, socio-démocrate), déplore ainsi que les parlementaires ne puissent “qu’accepter ou s’opposer à cette liste dans son intégralité”, sans possibilité de l’amender. “Ce débat aurait pu être évité si la Commission européenne préparait les listes en accord avec le Parlement européen”, renchérit son collègue espagnol Gonzalez Casares, lui aussi membre du groupe S&D.

Il part de la frontière turque pour traverser la Grèce, l’Albanie, puis la mer Adriatique, avant d’atteindre l’Italie. Voilà le trajet, long de 878 kilomètres, que parcourt le Trans Adriatic Pipeline (TAP). Opérationnel dans le courant de l’année 2020 et connecté au Gazoduc transanatolien, il acheminera jusqu’à 16 milliards de mètres cube de gaz par an jusqu’aux sud de l’Europe. Il fait partie de la liste des 151 "Projets d’Intérêt Commun" (PIC) qui ont été approuvés mercredi 12 février par le Parlement européen, à Strasbourg. À ce titre, il pourra bénéficier de procédures administratives accélérées voire de financements européens. Pour obtenir ces avantages, les infrastructures énergétiques doivent respecter plusieurs critères comme l’obligation de participer à la sécurité énergétique d’au moins deux États membres, ou de contribuer à réduire les émissions de CO2.

Le Parlement européen a adopté, mercredi 12 février, une résolution pour réclamer une meilleure régulation pour les intelligences artificielles.

[ Plein écran ]

Sandro Gozi a fait sa rentrée ce lundi 10 février au Parlement européen. © Juliette Fumey

Infrastructures de stockage de gaz, près de Strasbourg. © Nathan Bocard

Cheveux bruns, accent italien, et français impeccable, Sandro Gozi, arrivé le 10 février au Parlement européen, affiche sa fierté d’être eurodéputé. Il est l’un des 27 eurodéputés qui sont arrivés après le Brexit. Président de l’Union des fédéralistes européens, une association promouvant une Europe souveraine et pleinement démocratique, il milite pour une Europe fédérale, dotée d’une véritable Constitution. À peine arrivé au Parlement européen de Strasbourg, il se sent déjà comme un poisson dans l’eau, et pour cause : à 51 ans, il a consacré sa carrière au projet européen. D’abord en tant que conseiller à la Commission, puis comme député italien investi au Conseil de l’Europe, comme secrétaire d’Etat italien aux affaires européennes et enfin conseiller à l’Europe pour le Premier ministre Édouard Philippe. Sa volonté : dépasser les barrières nationales et s’engager au nom de tous les citoyens européens. "Si je m’étais présenté dans le nord-est de l’Italie, j’aurais été élu en tant qu’ancien ministre italien, dans une liste italienne, par des Italiens. Moi j’avais envie de poursuivre la bataille pour la politique transnationale."

 

Venue défendre une nouvelle liste de projets en matière énergétique, la commissaire à l’énergie s’est heurtée mercredi 12 février à la résistance de certains députés européens. En cause, l’impact environnemental des projets et leur mode de sélection.

Óliver Várhelyi, le commissaire à l’élargissement, a exposé, lundi 10 février, sa nouvelle stratégie aux eurodéputés.
 

“Un processus plus dynamique et plus clair”. C’est la promesse d’Olivér Várhelyi. Le commissaire à l’élargissement a proposé, lundi 10 février au Parlement européen, une nouvelle stratégie pour les futurs élargissements de l’Union européenne. Finies les négociations divisés en 35 chapitres, les échanges seront désormais concentrés en six groupes thématiques : sur les fondamentaux démocratiques, la stabilité économique du pays, le projet environnemental et les relations extérieures. Par ailleurs, les négociations pourront être interrompues à tout moment par la Commission si elle juge qu’un candidat "ne progresse pas assez" dans les objectifs fixés.

Cette réforme est présentée alors que certains dirigeants européens affichent clairement leur opposition à tout élargissement.  Devant les eurodéputés, Olivér Várhelyi a maintenu son objectif d’intégrer l’un des cinq pays candidats d’ici à 2025. Une ambition qui s’est toutefois heurtée, en octobre, au refus de la France, des Pays-Bas et du Danemark d’engager des négociations d’intégration avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Emmanuel Macron avait alors critiqué une procédure trop “bureaucratique” et qui “ne parle plus aux peuples”.

Certains  eurodéputés comptent tout de même sur cette nouvelle stratégie pour relancer la dynamique d’élargissement. “J’espère que les négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord seront ouvertes dès mars, ce qui pourrait accélérer certaines réformes essentielles dans les Balkans, notamment en matière de lutte contre la corruption”, estime l’eurodéputé autrichien, Andreas Schieder (S&D, sociaux-démocrates). Son collègue slovaque, Vladimir Bilčik (PPE, droite), lui, ne se fait pas d’illusion : “Il n’est pas réaliste de parler d’un éventuel élargissement de l’Union européenne avant la fin de la décennie.”

 
 Guillaume Carlin

Óliver Várhelyi, le commissaire à l’élargissement, a exposé, lundi 10 février, sa nouvelle stratégie aux eurodéputés.

“Un processus plus dynamique et plus clair.” C’est la promesse d’Olivér Várhelyi. Le commissaire à l’élargissement a proposé, lundi 10 février au Parlement européen, une nouvelle stratégie pour les futurs élargissements de l’Union européenne. Finies les négociations divisées en 35 chapitres, les échanges seront désormais concentrés en six groupes thématiques: sur les fondamentaux démocratiques, la stabilité économique du pays, le projet environnemental et les relations extérieures. Par ailleurs, les négociations pourront être interrompues à tout moment par la Commission si elle juge qu’un candidat "ne progresse pas assez" dans les objectifs fixés.

Cette réforme est présentée alors que certains dirigeants européens affichent clairement leur opposition à tout élargissement. Devant les eurodéputés, Olivér Várhelyi a maintenu son objectif d’intégrer l’un des cinq pays candidats d’ici à 2025. Une ambition qui s’était heurtée, en octobre, au refus de la France, des Pays-Bas et du Danemark d’engager des négociations d’intégration avec l’Albanie et la Macédoine du Nord. Emmanuel Macron avait alors critiqué une procédure trop “bureaucratique” et qui “ne parle plus aux peuples”.

Certains  eurodéputés comptent tout de même sur cette nouvelle stratégie pour relancer la dynamique d’élargissement. “J’espère que les négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord seront ouvertes dès mars, ce qui pourrait accélérer certaines réformes essentielles dans les Balkans, notamment en matière de lutte contre la corruption”, estime l’eurodéputé autrichien, Andreas Schieder (S&D, sociaux-démocrates). Son collègue slovaque, Vladimir Bilčik (PPE, droite), lui, ne se fait pas d’illusion: “Il n’est pas réaliste de parler d’un éventuel élargissement de l’Union européenne avant la fin de la décennie.”

 Guillaume Carlin

Le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères a présenté, mardi 11 février, la position européenne sur le plan américain pour la paix au Moyen-Orient. Sa déclaration, qui n’avait pas obtenu l’aval de tous les États membres, est jugée insuffisante par certains eurodéputés.

Il aura fallu attendre le mardi 11 février, soit deux semaines après la publication du plan américain pour la paix au Moyen-Orient, pour que Josep Borrell développe la position de l’Union européenne sur le sujet. Devant les eurodéputés, le chef de la diplomatie européenne a néanmoins dû reconnaître que sa déclaration n’était pas soutenue par l’ensemble des États membres. Malgré ses efforts et ceux du président du Conseil, deux États ont jusqu’au bout refusé de s’y associer.

Sur le fond, le haut représentant s’est montré critique envers ce que Donald Trump présente comme "le plan du siècle". Pour Josep Borrell, la proposition américaine d’entériner l’annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie "défie les paramètres convenus au niveau international". "Il est difficile de voir comment cette initiative pourrait ramener les deux parties à la table des négociations", a-t-il ajouté. Une condamnation donc, mais aucune contre-proposition.

Ce qui a été perçu comme de l'attentisme de la part du haut représentant a été dénoncé par de nombreux députés. Le Néerlandais Bert-Jan Ruissen (ECR, droite souverainiste) estime que Josep Borrell "n’a fait que critiquer les mauvaises parties de ce plan, ce qui est contre-productif. Il devrait mettre l’accent sur le fait que nous avons maintenant un point de départ". Le Français Mounir Satouri (Verts) accuse pour sa part la diplomatie européenne de "parler, dénoncer, mais ne pas agir". "C’est bien de dénoncer la proposition Trump, mais la véritable réaction serait d’organiser une conférence internationale pour la paix."

Nathan Bocard

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