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La campagne pour les municipales bat son plein. À quelques jours du premier tour, la course s'accélère encore, alors que la crise du coronavirus vient bouleverser le scrutin. Les étudiants du Cuej sont partis rencontrer les candidats et les électeurs alsaciens avant une élection hors-norme.

Dernière mise à jour le vendredi 13 mars 2020. 
En raison de la crise du coronavirus, il n'y aura pas d'autre publication dans ce dossier.

[LES THEMES]

Coronavirus : la campagne atteinte

[LES VILLES]

À Rimbach, l'antenne, relais des promesses

[LES GENS]

Jean-Philippe Vetter, la droite idéale

Il avait dit que ce serait son dernier mandat. Mais le 13 décembre dernier, Gilbert Meyer a décidé de revenir sur cette promesse faite en 2014 en se présentant une nouvelle fois aux élections municipales à Colmar. Confortablement installé dans son fauteuil de maire depuis 25 ans, il s’y accroche toujours.

Sa réélection pour un cinquième mandat semblait presque une formalité, jusqu’à ce que Éric Straumann, député de la première circonscription du Haut-Rhin, annonce sa candidature le 1er février. Résultat : deux listes menées par des candidats LR s’affrontent.

Face à eux, deux listes du centre, l’une menée par LREM, l’autre par le MoDem. À gauche, Lutte ouvrière s’est lancée dans la course, ainsi que les écologistes. Il faudra également compter sur les gilets jaunes, associés à des membres de LFI et des syndicalistes. En tout, sept listes sont en compétition dans la préfecture du Haut-Rhin.

Troisième round entre Meyer et Straumann

Yves Hemedinger, premier adjoint et troisième sur la liste du maire sortant, dit regretter la division de la droite. D’autant que lui-même vient de laisser passer sa chance : en 2019, il était pressenti pour succéder à Gilbert Meyer. Il avait même envisagé, pendant un moment, entrer en dissidence et mener sa propre campagne. Mais la décision du maire sortant l’a contraint à revoir ses ambitions en se rangeant derrière lui. « Nous voulons rassembler les Colmariens, pas diviser notre famille politique », concède-t-il.

Éric Straumann ne l’entend pas ainsi. « On arrive au bout d’un cycle, martèle-t-il à chaque interview. Maintenant, c’est le bon moment. Dans six ans, j’aurai plus de 60 ans, ce sera trop tard pour un premier mandat de maire », poursuit-il. Sa décision tardive est venue changer la stratégie de campagne de Gilbert Meyer. Fin janvier, celui-ci assurait qu’une seule réunion publique, avant le premier tour, serait suffisante, signe d’une campagne à minima. Après l’annonce d'Éric Straumann, ce sont neuf rencontres que l’équipe du maire sortant a organisées en février dans différents quartiers de Colmar.

Pour le premier édile, Éric Straumann représente une menace sérieuse. Leur première confrontation remonte à 2007. Lors des élections législatives, Éric Straumann vient défier le député sortant, Gilbert Meyer, et lui arrache son siège à l’Assemblée nationale. Cinq ans plus tard, il remporte une seconde fois la circonscription face au maire de Colmar. Cette année, ils s’apprêtent à en découdre pour la première fois sur le scrutin municipal et Éric Straumann espère bien faire chuter Gilbert Meyer lors de cette troisième manche.

L’acte de divorce du MoDem

Au centre aussi, la campagne est marquée par les rivalités. En juillet 2019, ils étaient deux à demander l’investiture LREM. Finalement, c’est Stéphanie Villemin, la référente départementale du parti, qui l’a obtenue, au détriment de Tristan Denéchaud, membre du MoDem.

Les deux candidats centristes s’étaient rencontrés pendant l’été, évoquant alors la possibilité de faire une liste commune. Mais Tristan Denéchaud a décidé d’entrer en campagne avec ses propres colistiers. Conseiller municipal depuis 2008, il explique sa décision par un manque d’affinité avec la candidate choisie par LREM : « Même si nous aurions pu nous entendre sur le programme, il n’y avait pas les atomes crochus tant en termes de projet que de personne ». Il en profite pour critiquer le processus d’investiture de LREM. « Je n’ai jamais été auditionné, je n’ai jamais pu présenter mon programme. » Même s’il avoue être satisfait de ne pas porter cette étiquette aujourd’hui.

De son côté, Stéphanie Villemin précise avoir proposé la deuxième place de sa liste au candidat du MoDem, avant de lâcher : « C’est une mauvaise idée qu’il n’y ait pas de liste commune ». Et d’assurer, six mois après la décision de LREM, de ses bonnes intentions : « Nous avions pris un engagement et je me serais rangée derrière lui s’il avait été investi ». Un scénario qui restera invérifiable.

Le grand flou avant le scrutin

Car ni l’un ni l’autre n’aura cédé et là aussi, ce sont deux listes qui se font face. À l’évocation d’une fusion entre les deux tours, Stéphanie Villemin ne dit pas non, mais Tristan Denéchaud prévient : il n’a pas l’intention d’être relégué au second plan.

Tous les deux reconnaissent pourtant les similitudes de leurs projets. A droite aussi, les programmes se ressemblent, Éric Straumann invoquant surtout le renouvellement du conseil municipal.

C’est donc entre ces quatre listes du centre et de la droite, divisées par des querelles personnelles plus que politiques, que les Colmariens doivent choisir. Une situation qui plonge la campagne dans la confusion. Mais si le nom du futur maire reste la grande inconnue de ce scrutin, il ne fait aucun doute que la ville, bastion de la droite depuis des décennies, ne connaîtra pas de basculement politique majeur.

Aurélien Gerbeault

À Strasbourg comme partout, il y a des haut et débats. Photo Thémïs Laporte

Après recensement des propositions des candidats aux municipales de Strasbourg, l’écologie arrive en tête alors que la sécurité est quasiment absente des débats.

Sans surprise, l’environnement est la thématique la plus évoquée dans la campagne aux municipales à Strasbourg. Elle fait la couverture de la plupart des programmes des candidats et représente un cinquième de la totalité des propositions. Tout le monde se veut « vert » et trois candidats en font leur priorité numéro un : à gauche avec Jeanne Barseghian (34,3% des propositions) et Kévin Loquais (28,6%), comme à droite avec Jean-Philippe Vetter (21,4%). 

Globalement, la stratégie écologique des candidats est presque systématiquement la même. La majorité des mesures sont consacrées à la place de la nature en ville et à une végétalisation massive de l’espace urbain. C’est un tiers des propositions environnementales d’Alain Fontanel, de Catherine Trautmann et d'Hombeline du Parc et plus de la moitié de celles de Vetter, qui se veut le candidat « anti-bétonisation ». 

Arrive ensuite la question des déchets et de la pollution, suivie par les énergies renouvelables, notamment mises en avant par les candidats de gauche. Ces derniers accordent également une large part à la transition écologique, fer de lance des programmes économiques de Jeanne Barseghian (64% des mesures économiques) et de Catherine Trautmann (45%).

L'infographie ci-dessous compile les thématiques développées dans le programme de chaque candidat [plus de détails en cliquant].

La sécurité poussée par le RN

Comme chaque année, la sécurité apparaît comme un enjeu saisonnier, suite au Marché de Noël et aux événements de la Saint-Sylvestre à Strasbourg. C’est pourtant une thématique quasiment, voire totalement absente des programmes de certains candidats comme celui de Kévin Loquais (une proposition).

La sécurité représente à peine plus de 5% des propositions qui figurent dans les programmes des candidats. Une moyenne largement remontée par la droite et l'extrême droite. Avec 21 des 44 propositions sécuritaires, la tête de liste du Rassemblement national, Hombeline du Parc, est la seule à en faire son principal argument de campagne. 

Car si Jean-Philippe Vetter, le candidat Les Républicains, a fait de l’insécurité son cheval de bataille, en mettant en avant des photos de voitures brûlées sur ses tracts, c’est seulement la septième thématique la plus développée dans son programme.  

Benjamin Martinez

 

Comment nous avons procédé ?

Notre recensement totalise 787 propositions que nous avons classées en onze thématiques (voir graphique ci-dessus). 

Pour recenser les propositions des candidats, nous avons étudié leur programme officiel. À chaque fois, nous avons relevé leurs propositions concrètes, en écartant au maximum les constats et déclarations d’intention qui ne les engageaient pas. 

Par souci de lisibilité, sur les onze listes qui se présentent à Strasbourg, nous avons étudié les six principales : Alain Fontanel (LREM, Modem, Agir), Catherine Trautmann (PS), Jeanne Barseghian (EELV, PCF), Jean-Philippe Vetter (LR) Kévin Loquais (LFI, Génération.s) et Hombeline du Parc (RN). 

Nous avons donc délibérément exclu les candidats restants : Chantal Cutajar (Citoyens engagés), Patrick Arbogast (Égalité active), Mathieu Le Tallec (POID), Louise Fève (Lutte Ouvrière), Clément Soubise et Isabelle Wendling (NPA, Gilets jaunes).

 

 

Le candidat En marche a adopté le "check" durant cette période de coronavirus. Photo/Thémis Laporte

Alain Fontanel (au centre de l'image) est en tête avec 27 % des intentions de vote dans le dernier sondage. Photo/Thémis Laporte

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