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Parfois qualifié de « Macron alsacien », Alain Fontanel est souvent considéré comme un homme de dossiers. « Je ne suis pas sûr que ce soit un maire proche des gens, c’est un énarque qui va prendre des décisions dans son bureau », pense Valentin, un ami de Jean-Philippe Vetter, la tête de liste des Républicains.
Mise en scène de la vie privée et hashtags
« Je veux remettre de l’humain dans le quotidien ». Ce slogan de campagne, il l’applique aussi dans sa communication. Sur ses tracts électoraux et sur les réseaux sociaux, Alain Fontanel met en scène sa vie privée. L’étiquette En marche est plus discrète. « Alain Fontanel surfe sur sa personnalité, sur le fait qu’il soit connu », constate Edouard Steegmann, colistier de Catherine Trautmann.
Sur son site de campagne, le candidat macroniste dresse longuement son portrait d’homme à tout faire. Il explique avoir pratiqué, dans sa jeunesse, le piano, la flûte à bec, le hockey, le tennis et pose en premier de la classe à l’école Branly de Strasbourg. Et lorsqu’on lui demande de se présenter, ses premiers mots sont « je suis père de trois enfants ». Humain donc, des fois qu’on en doute... Il est plus à l’aise sur les réseaux sociaux qu'entre les étals du marché. Sur Instagram, le favori dans les sondages pose sur son vélo, en vampire pour Halloween, avec son fils à la plage arborant le maillot du Racing Club de Strasbourg. Assisté de son directeur de campagne, Julien Midy, il n’hésite pas à reprendre les codes du réseau social de photos : textes stylisés, couleurs vives, phrases accrocheuses. Tous les événements auxquels participent Alain Fontanel sont filmés et publiés sur Instagram pour ses 1668 abonnés. C’est le roi du hashtag.
Être lisse pour ratisser large
Au moment des élections municipales de 2014, le premier adjoint avait refusé tout rapprochement avec le centre. « C'est une primaire à gauche, nous n'avons pas fait la proposition à la direction nationale du MoDem de participer », déclarait-il alors. Depuis, la donne a bien changé, il est désormais l’un des derniers espoirs des municipales pour Emmanuel Macron, dans les grandes villes. Le chef de file d’Agir, parti proche du MoDem, Pierre Jakubowicz, en 9e position sur la liste d'Alain Fontanel, cohabite avec Paul Meyer, passé par Génération.s (15e position). « Meyer est de l'extrême gauche du PS et Jakubowicz est de l’UMP, Fontanel retourne sa veste à des fins électorales », tacle Valentin, militant LR. Le vice-président de l’Eurométropole mène désormais une liste LREM/MoDem/Agir soutenue par Roland Ries, son mentor. « C’est une liste sur laquelle il y a des gens qui partagent la politique nationale du gouvernement et d’autres qui s’y opposent », explique-t-il. À deux semaines du premier tour, le candidat poursuit sa campagne, sans remous. Reste à savoir si, en cas de victoire de la liste, l'entente idyllique des colistiers perdurera dans l'arène du conseil municipal.
Maxime Arnoult
Homme de l’ombre de l’actuel maire de Strasbourg Roland Ries depuis 2008, Alain Fontanel, se trouve, cette fois, dans la lumière. « Je suis un grand timide mais je me soigne », explique-t-il dans une interview à StrasTv. Le quinquagénaire se place en favori. « Un sondage reste un sondage, il vaut mieux être premier que dernier », tempère-t-il. Une réponse à l’image du candidat : consensuelle.
Des entrailles du PS à la lumière d’En marche
Le désormais candidat macroniste a été conseiller d’Harlem Désir entre 2008 et 2014. En coulisse, il a réglé les conflits au sein du PS. À cette période, il est envoyé à la rescousse pour remettre de l’ordre au sein des fédérations des Bouches-du-Rhône, de l’Hérault, du Pas-de-Calais mises sous tutelle par le parti. Fort de son expérience à l’échelle nationale et investi par LREM, il lance sa campagne dès octobre. Ce samedi de la fin février, Alain Fontanel, 51 ans, a déposé son vélo au marché de Neudorf, à Strasbourg. Entouré par ses colistiers, il est planté au milieu des allées, peu avenant, à attendre que les habitants viennent à sa rencontre. Lorsqu’une mère et son fils saluent le candidat, il répond d’un ton hésitant : « Restez mobilisés ». Laetitia Hornecker, numéro 2 de sa liste et maraîchère, a été séduite par sa personnalité : « Quand on le connaît, il est complètement à l’opposé de l’image qu’on lui donne, il est proche des gens, simple et humble », décrit-elle.
Une voie royale vers le pouvoir
Alain Fontanel coche toutes les cases du parcours classique menant à l’exercice du pouvoir. Après une jeunesse passée dans le quartier de la Robertsau à Strasbourg, il poursuit ses études à Science Po Paris. Le Strasbourgeois décolle ensuite pour le Vietnam en mission humanitaire, une expérience qu’il n’hésite pas à mettre en avant sur son site de campagne et dans ses tracts. Voilà pour la lutte contre la pauvreté et l’injustice. Il rénove un hôpital, donne des cours de français : Alain Fontanel reste dix ans dans ce pays et intègre l’antenne française d’assistance à la transition économique du Vietnam. À son retour en France, le candidat réussit le concours d’entrée de l’École nationale d'administration (ENA) et s'assoit sur les bancs de la promotion « République » entre 2005 et 2007, puis devient magistrat financier à la Cour des comptes. Alain Fontanel a rejoint le bureau exécutif du parti créé par Emmanuel Macron, à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle de 2017, alors que sa femme, Marie Fontanel, camarade de promotion du président de la République à l'ENA, devenait sa conseillère santé.
Si l’on a bien compris, chacun partage un morceau de bilan, mais personne ne veut en endosser toute la responsabilité. Les écolos ont beau jeu de rappeler qu’Alain Jund et sept autres élus ont claqué la porte de la coalition de l'Eurométropole en 2018 pour cause de GCO. Ils n’ont pas pour autant rejoint les rangs de l’opposition, et sont même restés dans la majorité à Strasbourg. Quant à Catherine Trautmann, malgré son : « Moi, j’assume le bilan », elle n’est pas la dernière à dire qu’elle aurait fait les choses autrement, eût-elle été au pouvoir. « Roland Ries ne la tenait au courant de rien, confie en aparté Anne-Pernelle Richardot, cinquième sur sa liste. Sur l’urbanisation du jardin des Deux-Rives, ou sur le Shadok, elle a été écartée de la gestion des dossiers, pilotés par Fontanel. »
La gauche diluée
Parmi les colistiers du premier adjoint à la mairie, certains n’hésitent pas à mettre en avant les dissensions dans la majorité sortante, responsables selon eux de certains échecs. « Pendant tout le mandat, il y a eu des tensions entre le Parti Socialiste (PS) et Europe écologie - Les Verts (EELV), diagnostique Paul Meyer, adjoint au numérique et soutien d’Alain Fontanel. La gauche s’est diluée, ce n’était plus possible de rester avec les écologistes. » Alors, en juin 2017, il crée avec son acolyte Jean-Baptiste Gernet, adjoint aux mobilités alternatives, la Coopérative sociale, écologique et citoyenne. Le mouvement cherche alors à rallier l’aile gauche de la majorité PS de Roland Ries, après le départ d’Alain Fontanel, venu grossir les rangs des marcheurs dès 2016. « En fait, l’idée de Meyer était de prendre le PS en tenailles : à droite La République en marche (LREM) et à gauche la Coopérative », analyse Eric Schultz, membre fondateur de la Coopérative, qui a depuis rejoint la liste de Catherine Trautmann. Autre sympathisant, attiré par l’initiative de Paul Meyer, Alexandre Feltz, a choisi de devenir le colistier de Jeanne Barseghian. Une saignée dont la Coopérative, forte de sept élus à ses débuts, ne s’est pas remise. Même si elle grenouille désormais au bas des tracts d’Alain Fontanel, aux côtés de LREM et d’Agir, elle est une coquille presque vide, tout juste animée par le binôme Gernet-Meyer.
Idéologie
La gauche de la majorité de Roland Ries se trouve désormais écartelée entre trois listes. Mais c’est naturellement contre les écolos, favoris de l’élection, que se concentrent les critiques. « Les Verts sont en charge de l’urbanisme et des solidarités, dégaine Paul Meyer. Ils font beaucoup de discours idéologiques mais leur gestion a été désastreuse ». Il est vrai que l’adjoint au numérique, hamoniste de formation, passé avec armes, bagages et Coopérative dans le camp du marcheur Fontanel, n’est pas du genre, lui, à s’embarrasser d’idéologie. À le voir s’amuser comme larron en foire au débat de mercredi avec Pierre Jakubowicz, le chef de file d’Agir, le mouvement de Fabienne Keller, on comprend que les clivages de la campagne de 2014 ont été dépassés. Au grand dam de Jean-Philippe Vetter, ancien assistant parlementaire de la dernière édile de droite de la capitale alsacienne.
Les vieux amants quittent le débat, ce mercredi. Il y a bien eu quelques assiettes cassées mais rien d’irréparable. Devant la librairie Kléber, Alain Fontanel se félicite même de la tenue des échanges : « Nous avons tous travaillé ensemble, et regardez : nous arrivons à nous réunir dans la même pièce et à discuter plus ou moins dans le calme ». Façon de sous-entendre que ces passes d’armes n’empêcheront pas les discussions de se poursuivre. Dans la cuisine de l’entre-deux tours, tous ces politiques, qui se connaissent somme toute assez bien, sauront trouver les mots pour recoller les morceaux.
Maxime Arnoult et Nicolas Massol
Au premier étage de la librairie Kléber, ce mercredi 4 mars, on a parfois eu l’impression d’assister à une réunion de vieux amants. Sur les sept candidats venus débattre sous l’égide du club de la presse et des Dernières Nouvelles d'Alsace, quatre sont issus de la majorité sortante (Jeanne Barseghian, Chantal Cutajar, Alain Fontanel et Catherine Trautmann). Jean-Philippe Vetter, le candidat Les Républicains (LR), a pour sa part été formé dans les écuries de Fabienne Keller, maire de Strasbourg entre 2001 et 2008, dont le mouvement Agir soutient Fontanel. Alors, ce premier débat entre les têtes de listes a surtout permis de mettre au jour des rancunes tenaces, recuites depuis douze ans que Roland Ries est au pouvoir. Les divergences de fond, elles, sont restées au second plan. Et chacun y est allé de sa pique acerbe sur le bilan du voisin, qui n’a jamais manqué de lui renvoyer la pareille.
Le bilan au centre des tensions
« Dois-je croire les élus qui ont bétonné la ville ou les candidats qui veulent la verdir ? », s’est interrogé le candidat LR, ouvrant les hostilités contre la liste écolo et citoyenne, dont le numéro 2, Alain Jund, est adjoint à l’urbanisme de la mairie sortante. Réponse de Jeanne Barseghian : « Cette campagne est savoureuse : ce sont ceux qui ont voté le GCO et artificialisé des centaines d’hectares de terre, qui viennent aujourd’hui nous donner des leçons ! », rappelant que la droite est majoritaire au conseil de l’Eurométropole. « Moi, à l’époque, quand j’ai voulu réaliser le tram, les écologistes ont voté contre », a taclé Catherine Trautmann, descendue de son socle de statue du Commandeur pour régler ses comptes avec les Verts, tenants de « l’opposition constructive » à l’époque de son mandat. Le placide Alain Fontanel y est lui aussi allé de son trait contre Les Républicains : « Si nous avions tout fait mal, Jean-Philippe Vetter et son groupe n’auraient pas voté 80% des délibérations du conseil municipal ». Enfin, qui l’eût cru ? Même le Rassemblement National (RN) s’est vu renvoyé à son bilan. Comme Hombeline du Parc estimait, selon la formule consacrée, que « les listes Vetter et Fontanel, c’est blanc-bonnet et bonnet-blanc : du recyclage de l’équipe Keller », le candidat LR s’est mis à pointer frénétiquement du doigt Jean-Claude Bader, numéro 2 de la liste RN et ex adjoint de Fabienne Keller, ancienne maire de Strasbourg. « Oui, mais il est avec nous depuis 2015 », a rétorqué la frontiste - « Et il chante bien! », a-t-on pu entendre dans la salle, en référence à la renommée de Bader comme sosie professionnel de Johnny Hallyday.
Figure politique bien connue à Strasbourg, le premier adjoint au maire espère faire tomber la capitale alsacienne dans l'escarcelle de La République en marche. Parti tôt en campagne, il mise sur sa personnalité pour convaincre.
L’heure des comptes a sonné. Les prétendants à la mairie de Strasbourg entament la dernière ligne droite de leur campagne et se renvoient le bilan de cette mandature. On a compté les points.
Catherine Trautmann, un lexique fourni
Avec 76 occurences, elle est la championne du vocabulaire écologique. La candidate socialiste insiste sur les énergies renouvelables avec l’usage du même terme à sept reprises. Une thématique que l'on retrouve dans son programme avec l’instauration d’un plan en faveur de la récupération de l’énergie solaire pour faire de Strasbourg la première ville à énergie positive. La répétition de « zéro-plastique », « zéro-pesticide » et « recyclage » mettent en évidence des mesures en faveur du tri des déchets et la mise en place du plan « Strasbourg zéro plastique ».
Alain Fontanel, un programme rythmé par la répétition
« Il faut penser la ville à partir de la nature », a-t-il annoncé lors d’un interview à Pokaa pour introduire sa politique écologique. En effet, le nom « nature » intervient à dix reprises dans son programme. Un enjeu au cœur de sa campagne qui se traduit en majorité par la création de trois parcs urbains et la plantation d’arbres. Le terme « local », évoqué cinq fois, témoigne de son ambition de développer l’agriculture de proximité, pour approvisionner 100 % des cantines scolaires strasbourgeoises. Le groupe nominal « véhicules électriques », cité six fois, renvoie au projet d’accompagnement de la fin du diesel par l’accession aux véhicules à énergie verte.
Jeanne Barseghian, un vocabulaire diversifié
La candidate écologiste, devant Catherine Trautmann, dispose du champ lexical le plus varié avec 28 mots distincts et 46 occurrences. Contrairement à ses concurrents, Jeanne Barseghian fait usage de synonymes et emploie peu les mêmes termes : elle utilise à la fois « végétalisation » et « déminéralisation » pour évoquer un même concept. Elle a le plus recours au qualificatifs environnementaux en distinguant « urgence climatique » et « dérèglement climatique » ou en se positionnant comme un « bouclier écologique » pour relever le « défi écologique ».
Kevin Loquais, un positionnement énergétique
Sur la question des énergies vertes, Kevin Loquais devance Catherine Trautmann. Il accumule le plus de termes sur ce thème : « covoiturage », « panneaux solaires », « rénovation énergétique », « énergies renouvelables » et « rénovation thermique ». Plusieurs de ses propositions fortes font référence à l’énergie : installer des panneaux photovoltaïques sur les parkings et les logements sociaux et mettre en place un plan de rénovation thermique et énergétique pour les logements et les bâtiments publics.
Jean-Philippe Vetter, un discours vert et épuré
Le champ lexical de la nature constitue plus de 50 % du discours du candidat Les Républicains. Il répète jusqu’à cinq fois l’occurrence « espaces verts » et quatre fois « arbre » et « fleurs ». « Bétonisation », son mot-phare, revient à huit reprises dans son programme et renforce sa volonté de verdir le paysage urbain. Une communication qui laisse peu de place à d’autres mesures écologiques.
Hombeline du Parc, un projet environnemental léger
D'après les mots recensés dans son programme, l'environnement n'est pas un enjeu de campagne du Rassemblement national. La thématique énergétique abordée par tous, et particulièrement la gauche, est ici absente. Hombeline du Parc revendique la végétalisation de la ville, comme ses concurrents, et dénonce la politique écologique menée à Strasbourg avec la remise en cause de la « zone à faible émission » et de l'arrêté « anti-diesel ».
Loana Berbedj
Histoire commune de la gauche
La colère de Catherine Trautmann ne pardonne pas, à entendre Anne-Pernelle Richardot : « Une fois que vous avez perdu sa confiance, vous l’avez perdue pour de bon. » À l’instar de Roland Ries, qui a pris sa place à l’Hôtel-de-Ville lorsque la socialiste est partie occuper le poste de ministre de la Culture et de porte-parole du gouvernement. Et l'a rendue de mauvaise grâce au retour de Catherine Trautmann. « Quand elle est revenue à Strasbourg, elle a fait preuve d’autoritarisme en virant Roland Ries sans ménagement », se souvient Jean-Marie Brom, alors militant écologiste. Au point de susciter des troubles dans le PS bas-rhinois, et la candidature dissidente de Jean-Claude Petitdemange, ancien secrétaire fédéral du parti à l’élection de 2001. Contacté par Cuej.info ce dernier ne souhaite pas s’exprimer sur la candidature de son ancienne rivale. Craint-il encore les foudres de Catherine Trautmann, quelque vingt ans après ?
Inflexible, droite dans ses bottes, la femme politique l’est de formation. Petite-fille de pasteur, ayant elle-même étudié la théologie protestante, elle arrive au PS en 1977 par la deuxième gauche de Michel Rocard, lui aussi de culture réformée. « Elle appartient à cette histoire commune de la gauche, évoque Eric Schultz. Parmi les candidats, elle est la seule à se réclamer d’une filiation. » Sur sa page Facebook, Catherine Trautmann 2020, une photo en noir et blanc la montre, poing levé, aux côtés de Nelson Mandela. Façon de rappeler son engagement antiraciste. Pour protester contre la tenue du congrès du Front national dans la capitale alsacienne en 1997, la première édile avait organisé une manifestation — « la plus grande démonstration de force depuis la Libération », vante Anne-Pernelle Richardot.
Coups de Jarnac
Mais au moment d’entrer en campagne aux côtés de Mathieu Cahn, à l’automne 2019, force est de constater que ce passé avait été rangé aux oubliettes. Et avec lui, l’ancienne maire de Strasbourg. Elle a eu beau affirmer en prenant la tête de liste le 5 février : « Je ne suis ni une revenante, ni un fantôme », Catherine Trautmann revient de loin. Et son retour en force risque de hanter la nuit certains de ses anciens camarades politiques, coupables de ne pas avoir semé sur son chemin que des pétales de tulipe. À commencer par Alain Fontanel, qui opérait dans les instances nationales du PS quand Catherine Trautmann s’est vue placer en position non éligible aux élections européennes de 2014, derrière le syndicaliste de Florange (Moselle), Edouard Martin. Présente sur la liste de Roland Ries à l’élection municipale de la même année, elle écope d’une piteuse seizième place - et n’obtient même pas un portefeuille d’adjointe dans la nouvelle majorité, même si elle est nommée vice-présidente de l’Eurométropole. « Et puis, il y a le dernier coup de Jarnac de Roland Ries », rappelle Éric Schultz. Le maire sortant de Strasbourg, ancien premier adjoint de Catherine Trautmann, a choisi, il y a peu, de soutenir la liste LREM.
De stammtisch en réunions d’appartements, la candidate PS cherche à montrer qu’elle est bien revenue, et en pleine forme. « On l’attaque sur son âge quand on n’a rien à critiquer sur son programme », considère Delphine Bernard, treizième de liste. Qui se veut rassurante, tout de même : « Il y a deux semaines, elle a fait un check-up auprès de son cardiologue ; il lui a dit qu’elle avait un cœur de sportive ». Pour ne pas dire de battante ? « Elle redécouvre la ville, après avoir été tenue à l’écart des affaires par Roland Ries, témoigne Anne-Pernelle Richardot. Et elle semble y prendre plaisir : elle a Strasbourg chevillé au corps. » Pas suffisant pour gagner selon Jean-Marie Brom, militant écologiste et présent sur la liste défaite de Catherine Trautmann en 2001. « Les Strasbourgeois n'aiment pas les perdants », siffle-t-il. Là est peut-être le danger pour Trautmann, descendre encore dans l'arène au risque d'écorner son propre mythe.
Nicolas Massol