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Kévin Loquais (LFI) : « Nous sommes la troisième ville la plus inégalitaire de France ».

C’est discutable. Ce rang, qui figure aussi sur un document de l'Eurométropole, est construit à partir de quatre indicateurs (INSEE) sur la base de l’année 2014. Sont pris en compte : le revenu disponible médian, le taux de pauvreté, la part des prestations sociales dans l’ensemble du revenu disponible, et le rapport entre le revenu disponible des plus riches et des plus pauvres. 

Mais cette position peut être mise en perspective avec un classement utilisé par l’Observatoire des inégalités, sur la base d’un autre indice (Gini). L’INSEE a comparé les inégalités de revenus en 2014, après impôts et prestations sociales. Dans cette configuration, Strasbourg se place en 14ème position des villes les plus inégalitaires.  

Kévin Loquais (LFI) : « Si ma mémoire ne me trompe pas, il me semble qu’il y a 11 000 logements vides à Strasbourg ».

C’est vrai. Selon l’INSEE, dans un calcul mis en ligne en janvier 2019 sur la base de l’année 2016, 7,7% des 149 940 logements que compte Strasbourg sont vacants, soit environ 11 545. 

Thémïs Laporte 

Le symbole de l'impuissance politique est accroché à la mairie. « Kolbsheim dit non au GCO », lit-on sur la banderole suspendue au bâtiment. GCO comme Grand contournement ouest, une rocade, déjà en construction, qui doit détouner les camions du centre-ville de Strasbourg. Quelques mètres plus loin dans le village, la forêt est défrichée, l’autoroute est déjà visible. Et ce, bien que les habitants se soient battus contre le projet pendant des décennies.

« J’ai une image trouble de ce que l’on appelle la démocratie », soupire le maire de Kolbsheim, Dany Karcher. « Dis-nous ce que tu veux, mais à la fin, on fera ce qu’on voudra ». Après dix-huit ans à la tête du village de 900 habitants, il ne se présentera pas aux prochaines élections. Perdre la lutte contre le GCO a « facilité la décision de ne plus candidater ». Il assure : « Le GCO a pollué mes trois mandats. » 

La pluie tombe derrière les fenêtres de la mairie, quelques voitures, parfois des camions, roulent dans les rues désertes. « Je ne sais plus quoi faire », résume l'édile, assis à son bureau. Après que les derniers zadistes ont quitté le village cet été puis que certains sont revenus pour l'exposition « 10 jours vert le futur » à l’automne, le calme est revenu dans le petit village. La colère et la rage ont fait place à la déception et au sentiment d’impuissance politique. Beaucoup de Kolbsheimois ne veulent plus parler de leur bataille perdue, ils préfèrent laisser cette défaite derrière eux.

Déçus par le gouvernement

« Les habitants n’ont pas été écoutés », se plaint Annie Kessouri, 2e adjointe du maire et seule candidate aux prochaines élections municipales. « Nous sommes impuissants face à tout ça. » Une pensée partagée par Germaine Schell, 91 ans. « Nous, les petits, qu’est-ce qu’on peut faire ? », se demande-t-elle, assise dans son fauteuil, enveloppée dans un peignoir. Elle a l’air d’essayer, encore, de comprendre comment une telle chose a pu être possible. « C’est une injustice incroyable que le peuple ne puisse pas se révolter », s’échauffe la nonagénaire. Comme pour beaucoup de Kolbsheimois, elle a le sentiment de ne pas avoir pu se défendre.

Alice Morel et Daniel Hoeffel, ancien ministre et sénateur, ici en 1978. Photo DR

Six des onze candidats à la mairie de Strasbourg ont diffusé leurs programmes électoraux, et l’écologie est un enjeu de campagne déterminant pour chacun d’entre eux. Une communication qui s’établit d’abord visuellement, à l’ouverture des dépliants. 

Les pages présentant les mesures environnementales de Jeanne Barseghian (EELV-PCF), Catherine Trautmann (PS) et Alain Fontanel (LREM) verdissent. La socialiste et le marcheur déploient même des éléments iconographiques : dessins d’arbres et de parcs, photos de serres agricoles. Kevin Loquais (LFI-Génération.s) et Hombeline du Parc (RN) ont sobrement surligné d’une bande verte leurs principales mesures environnementales alors que Jean-Philippe Vetter (LR) boude cette couleur. 

Un nuage de mots par candidats permet de visualiser les termes les plus utilisés dans leurs programmes. ⇩

 

 

Depuis le début de la construction du GCO, projet d'autouroute à l'ouest de Strasbourg auquel le village s'était violemment opposé, Kolbsheim se dit déçu de la politique. Les habitants se rendront quand même aux urnes le 15 mars.

Alice Morel n'a pas quitté le bureau de maire de Bellefosse depuis 1977. Photo Laurie Correia

À moins de quinze jours des élections, l’écologie est au cœur de la campagne municipale. Les candidats ont tous à en dire et les mots pour le dire en disent long sur leurs stratégies de communication : décryptage de leurs programmes.

La pasteure, Caroline Ingrand-Hoffet, en septembre, pendant l'exposition «10 jours vert le futur». Photo Mariella Hutt / Cuej

Gérmaine Schell, opposante de la première heure au GCO. Photo Mariella Hutt / Cuej

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