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Un souhait que la Française Anne Sander (PPE, droite) se refuse à exaucer. Pour elle, “Il ne faut pas que les parlementaires européens perdent l’habitude de venir à Strasbourg”. Les traités prévoient que douze sessions se tiennent à Strasbourg chaque année. “Il faudra compenser dès que ça ira mieux. Je ne vois pas pourquoi on maintiendrait des sessions à Bruxelles dans la deuxième partie de l’année si la situation est rétablie”, poursuit-elle.

Hôtels vides, taxis à l’arrêt

La plénière restée dans la capitale belge, c’est une partie de l’économie strasbourgeoise qui se retrouve à l’arrêt cette semaine. À Strasbourg, les halls d’hôtels sonnent creux, comme celui du Best Western dans le quartier de la gare. “Cette annulation représente une perte de 60 % de chiffre d’affaires par rapport à mars 2019”, déplore son gérant Pierre Siegel. Les chambres réservées - à un prix souvent doublé pour l’occasion - n’ont pas été facturées après leur annulation. Un geste commercial indispensable puisque “ce sont des clients qui viennent tous les mois depuis des années”, explique-t-il. Résultat, “80 % des chambres n’ont pas été relouées” dans l’établissement. 

La situation n’est guère plus reluisante pour les taxis, pour qui la session constitue une période faste. “D’habitude, je me mets devant le Parlement. Cette semaine, je me gare dans le centre historique, explique un chauffeur croisé au pied de la cathédrale au volant de son monospace noir. La semaine parlementaire pèse 30% de mon revenu mensuel.” “Nous sommes quasiment à l’arrêt”, confirme Hakim Kerkoub, gérant de la société Taxi 13 qui possède 215 véhicules. 

Les désagréments devraient se prolonger plusieurs semaines. Le président du Parlement européen a d'ores et déjà prévenu qu'aucune session plénière ne sera organisée à Strasbourg avant le 11 mai. Autre institution européenne ayant son siège dans la ville, le Conseil de l'Europe a lui aussi décidé d'annuler la prochaine session du Congrès des pouvoirs locaux prévue du 17 au 19 mars. Pas de quoi rassurer les acteurs économiques strasbourgeois : les deux institutions génèrent chaque année 315 millions d’euros de revenus dans la métropole alsacienne.

Quentin Griebel, Arthur Massot, Chi Phuong Nguyen

Chaque mois, c’est comme un rituel. 1500 valises de documents, 100 voitures de fonction, 705 eurodéputés et au moins 2 500 assistants parlementaires, journalistes et autres experts font le déplacement de Bruxelles à Strasbourg pour quatre jours, le temps d’une session plénière du Parlement européen. Mais le développement de l’épidémie de coronavirus en Alsace a changé ces habitudes. Le président du Parlement David Sassoli s’est résolu jeudi 5 mars à déplacer exceptionnellement la séance à Bruxelles. Le service médical de l’institution avait identifié des “risques significativement accrus pour la santé” dans la préfecture du Bas-Rhin. 

Un précédent en 2008

Une telle décision est rarissime. Elle n’avait été prise qu’une fois auparavant, en août 2008 après l’effondrement d’une partie du plafond de l’hémicycle strasbourgeois. Elle relance le débat sur le siège unique du Parlement à Bruxelles, qui dépasse les étiquettes politiques. “Le coronavirus vient de remporter une bataille pour un siège unique du Parlement européen”, se félicitait le 6 mars sur Twitter le Hongrois Deli Andor (PPE, droite). Le Néerlandais Bas Eickhout (Les Verts) espérait la veille sur le même réseau : “Les Français vont-ils nous laisser tranquille ?”

Le Parlement européen a déplacé à Bruxelles sa session plénière de mars à cause de la propagation de l’épidémie de coronavirus en Alsace. Cette décision affecte l’économie strasbourgeoise, particulièrement l'hôtellerie et les taxis.

Des taxis à l'arrêt, place Gutenberg à Strasbourg. © Chi Phuong Nguyen

Sommaire du dossier Municipales 2020

Capter les voix des habitants. Et capter la 4G. C’est la mission que s’est donnée Alain Furstenberger qui brigue un deuxième mandat à Rimbach-près-Guebwiller, petit village haut-rhinois coupé des ondes, en zone blanche. 

Depuis le 4 mars, le Haut-Rhin est un nouveau foyer épidémique du coronavirus, où la situation est passée en stade 2 renforcé. L’inquiétude ambiante et les mesures de restrictions obligent les candidats à revoir leur stratégie de campagne.

Avec son sourire charmeur et son aisance en public, le candidat de la droite veut se  faire une place parmi les favoris de l’élection du 15 mars. Et cherche à faire oublier qu’il est un pur professionnel de la politique, grâce à un storytelling bien travaillé. 

 

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