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Aller de l’avant, toujours

Le Parlement européen a adopté le programme Europe Créative pour la période 2021-2027. Celui-ci vise à soutenir le secteur de la culture, particulièrement affecté par la crise sanitaire.

Alors que les lieux culturels rouvrent progressivement en Europe, le secteur de la culture voit enfin son horizon s’éclaircir. Le Parlement européen a adopté, mercredi 19 mai, la nouvelle version d’Europe Créative pour la période 2021-2027. Créé en 2012, ce programme apporte un soutien aux différents secteurs culturels européens en finançant des projets, des entreprises ou des festivals en lien, par exemple, avec la diversité linguistique, le cinéma ou l’architecture. Près de 2,4 milliards d’euros vont lui être alloués, contre seulement 1,4 milliard pour la période 2014-2020.

Des fonds pour les médias, la musique live et contemporaine

Cette augmentation budgétaire a été saluée par l’ensemble des eurodéputés. Elle apparait bienvenue alors que le coût de la pandémie a été particulièrement élevé pour le secteur culturel. De nouveaux fonds spécialement dédiés aux médias, à la musique live et contemporaine vont être mis en place pour l’aider à se relancer.

La nouvelle version d’Europe Créative se veut également plus inclusive et plus sensible à l’égalité des genres. Mariya Gabriel, la commissaire européenne chargée de la culture, a annoncé que les premiers financements devraient être distribués d’ici la fin de l’année aux différents acteurs du secteur.

Trois ans de négociations interinstitutionnelles

Les eurodéputés se disent soulagés d’avoir réussi à faire aboutir ce programme. Celui-ci a fait l’objet de négociations qui ont duré près de trois ans entre le Parlement, la Commission et les Etats membres. « La nouvelle Europe Créative sera moins bureaucratique », se réjouit l’eurodéputé Tomasz Frankowski (PPE, centre-droit). Selon lui, les petites et moyennes structures dans le besoin pourront plus facilement en bénéficier. Mais d’autres élus du Parlement auraient souhaité un soutien financier plus élevé de la part de l’Union européenne. « C’est encore largement insuffisant pour parler de véritable politique culturelle européenne » regrette ainsi l’eurodéputée Laurence Farreng (Renew, libéraux).

Emma Barraux

Drogue divine

Apache

Le Parlement européen a approuvé une augmentation du budget d’Erasmus +. L’objectif est de le rendre accessible à plus de jeunes européens, et notamment aux plus défavorisés.

Le nouveau programme d’échange Erasmus a été validé ce mercredi 19 mai par le Parlement européen. Créée en 1987, cette politique devenue emblématique permet à des étudiants d’effectuer une partie de leur formation à l’étranger. Devenu Erasmus + en 2014, il est désormais aussi accessible aux apprentis, aux professeurs, aux jeunes diplômés, aux collégiens et aux lycéens. Trente-trois pays participent à l’opération : les 27 membres de l’Union européenne ainsi que la Norvège, le Liechtenstein, l’Islande, la Macédoine, la Serbie et la Turquie.

Un programme plus inclusif

Aujourd’hui, Erasmus + se veut plus ambitieux. Pour la période 2021-2027, le budget a été doublé et s’élève désormais à 28 milliards d’euros. Selon Milan Zver (PPE, centre-droit), cette hausse devrait permettre de « tripler le nombre de participants », et surtout de le rendre « beaucoup plus inclusif ». En effet, seuls 11,5% des bénéficiaires sont issus de milieux défavorisés selon la Commission européenne. Des bourses d’étude spécifiques devraient aider à rendre le programme plus accessible aux personnes en situation de handicap, de précarité, d’isolement ou issues de l’immigration. « Tous ceux qui souhaitent profiter d’Erasmus + doivent pouvoir le faire, quelle que soit leur origine sociale », insiste l’eurodéputée Laurence Farrreng (Renew, libéraux).

Par ailleurs, des « centres d’excellence professionnelle » seront mis en place. Ouverts aux apprentis et jeunes diplômés, ils permettront aux bénéficiaires de mieux s’insérer dans le marché du travail par l’apprentissage de langues étrangères. Enfin, la plateforme « Discover EU » sera dotée de moyens accrus. Visant à inciter les jeunes européens à voyager en proposant des titres de transport gratuits, elle mettra désormais aussi l’accent sur les échanges sportifs.

Le fruit de deux ans de négociations

Les contours du nouvel Erasmus + sont le résultat de négociations difficiles entre la Commission, le Parlement européen et les Etats membres, qui auront duré deux ans. « Nous aurions préféré tripler le budget, et le pousser à 41 milliards » regrette l'eurodéputée Salima Yenbou (Verts/ALE, écologistes), « cet argent aurait permis de renforcer les objectifs d’inclusion et de verdissement ».

Le budget adopté devrait néanmoins permettre de satisfaire les candidats, toujours plus nombreux. Entre 2014 et 2020, 4 millions de jeunes européens en ont bénéficié. L’objectif est de passer à 12 millions pour les sept prochaines années.

Léonie Cornet

Dans un rapport adopté le 19 mai, le Parlement européen demande des règles plus claires pour encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les secteurs de l’éducation et de la culture.

« Il ne fait aucun doute que l’intelligence artificielle enrichit notre quotidien, mais nous avons besoin d'un cadre éthique clair pour l'utilisation de ces technologies », estime l’eurodéputée allemande Sabine Verheyen (PPE, centre-droit). Dans un rapport adopté mercredi 19 mai, le Parlement européen appelle à un meilleur encadrement de l'intelligence artificielle (IA) dans les secteurs de l’éducation, de la culture et de l'audiovisuel, considérés “à haut risque” par la Commission européenne.

Voitures autonomes, publicité personnalisée, sous-titrage automatique… Ces technologies simulant l’intelligence humaine font déjà partie de notre quotidien. Elles sont particulièrement présentes dans le domaine de la culture. Par exemple, les services de streaming musical utilisent des algorithmes pour proposer à leurs utilisateurs une playlist ajustée à leurs préférences. Ce faisant, ils peuvent également promouvoir un nombre limité d’artistes ou de langues, au détriment de la diversité culturelle et linguistique de l'Europe.

Des algorithmes transparents

En matière d’éducation aussi, l’IA est de plus en plus utilisée pour favoriser les apprentissages, par exemple avec des manuels scolaires digitaux, aux contenus personnalisés selon les difficultés que rencontrent les élèves. Mais ces usages nécessitent de collecter, analyser et diffuser des données personnelles, dont le traitement est souvent opaque. Selon Sabine Verheyen, il est « essentiel de garantir la sécurité et la transparence de l’utilisation de ces données, tout en préservant le respect de la vie privée ». 

L’enjeu est alors d’avoir un meilleur contrôle sur la façon dont fonctionnent les algorithmes et sur les données qui les alimentent, afin d’assurer le respect des valeurs de l’Union européenne : inclusion, non-discrimination et diversité culturelle. Une position qui fait consensus au Parlement : « tous les groupes politiques, quelles que soient nos différences et nationalités, sont conscients de l'intérêt d'avoir un règlement sur des sujets aussi essentiels » estime l’eurodéputée slovène Irena Joveva (Renew, libéraux). 

Les eurodéputés ont pointé d’autres risques à prévenir : généralisation de la reconnaissance faciale dans les lieux publics, propagation de fake news ou sélection automatique à l’entrée des universités. Dès le mois de juin, un groupe d’experts à la Commission européenne proposera des lignes directrices sur l’utilisation de l’IA en Europe, afin qu’un premier projet de règlement puisse être présenté à la fin de l’année.

 

Camille Lowagie
 

Le Parlement européen veut renforcer la pratique du volontariat dans le cadre du Corps européen de solidarité. Celui-ci garantit des meilleures conditions aux jeunes volontaires.

« Le volontariat est une véritable forme de solidarité » a souligné l’eurodéputée tchèque Michaela Šojdrová (PPE, centre-droit), lors de l’adoption du nouveau programme du Corps européen de solidarité (CES) par le Parlement européen. Ce programme soutient les jeunes européens souhaitant s'engager dans des activités de volontariat dans toute l'Union européenne et dans les pays tiers pour l'aide humanitaire.

Le Corps européen de solidarité faisait partie d'Erasmus+ jusqu'en 2017. Il a connu une phase pilote de trois ans jusqu'en 2020, au cours de laquelle 50 000 jeunes y ont participé. Il sera désormais doté de son propre budget, afin de lui donner plus de visibilité. Pour l’eurodéputé grec Alexis Georgoulis (GUE / NGL, gauche anti-libérale), « l'objectif est que les activités soutenues par ce programme soient accessibles à tous les jeunes, en particulier ceux ayant le moins d'opportunités », que ce soit en raison d'un handicap, de problèmes sociaux ou de toute forme de discrimination.

Près d’un milliard d'euros seront alloués au Corps européen de solidarité jusqu’à 2027. Selon Alexis Georgoulis, les fonds iront en premier lieu aux organisations d'accueil qui encadrent les jeunes souhaitant faire du bénévolat. Ils permettront aussi de financer des projets de solidarité imaginés par des groupes de jeunes. Enfin, le nouveau programme offrira une gamme de services de soutien aux participants et aux organisations hôtes, qui comprend une formation, un appui linguistique en ligne et une assurance.

L’objectif est qu’au moins 350 000 jeunes Européens puissent s’engager dans une démarche solidaire par le biais du volontariat. « Cela permettra à plus de jeunes d’acquérir des connaissances, des compétences et de l'expérience, se préparant à la fois à la vie et au marché du travail. », espère l’eurodéputé grec. Sur le site internet du Corps européen de solidarité, les jeunes de 18 à 30 ans pourront choisir l'activité qui leur convient au sein d'une organisation d'accueil. L’âge limite pour les activités humanitaires est de 35 ans. Les activités peuvent durer jusqu'à 12 mois.

Avec ce nouveau programme, la sécurité et la protection des participants sont renforcées grâce à une amélioration de politique d’assurance. L’eurodéputée slovène Irena Joreva (Renew, libéraux) explique que la crise sanitaire a interrompu certaines activités de volontariat : « Pour cette raison, nous avons insisté sur la résilience du programme, afin de mieux se préparer et gérer les situations de force majeure. » Objectif : protéger et soutenir les participants qui se retrouvent à l'étranger lors des projets volontaires.

Septia Rahma Khairunnisa

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