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Ce mercredi 19 mai, le Parlement européen a interpellé la Commission sur les conflits d’intérêts du Premier ministre tchèque Andrej Babis. Les députés demandent plus de transparence et de contrôle dans l’allocation des fonds européens.
« Babis ne peut pas être à la fois un oligarque, un Premier ministre et le plus grand bénéficiaire des fonds de l'Union européenne en République Tchèque », a martelé l'eurodéputé roumain Siegfried Muresan (S&D, sociaux-démocrates). Lors d’un débat organisé le 19 mai, les eurodéputés ont interpellé la Commission sur les conflits d’intérêts du Premier ministre tchèque, Andrej Babis. Celui-ci a fait fortune grâce à sa holding Agrofert, leader de l’agro-alimentaire dans son pays. Entré au gouvernement en 2017, il avait alors annoncé renoncer à la propriété d’Agrofert. Cependant, en 2018, des documents révèlent qu’il est dans les faits toujours à la tête du conglomérat et, qu'en tant que Premier ministre, il aurait influencé l’attribution de subventions européennes en sa faveur. En 2019, l’Union européenne a demandé le remboursement de 17,4 millions d’euros de fonds européens ainsi mal perçus.
Divers audits et missions d’observation de la Commission et du Parlement européen ont mis en avant un problème plus global de manque de transparence sur les destinataires des aides européennes. Aujourd’hui, aucune législation ne permet de savoir qui sont les réels bénéficiaires des fonds européens : « nous sommes en train de travailler sur les bases de données pour mieux savoir qui ils sont, nous avons besoin d’un registre transparent », explique l’eurodéputé tchèque Tomás Zdechovsky (PPE, centre-droit).
De son côté, l’eurodéputée allemande Monika Hohlmeier (PPE, centre-droit) regrette que « sur cette problématique qui est récurrente, on ne parvient toujours pas à s'entendre sur une réglementation solide ». Avec d’autres parlementaires, elle réclame la mise en place d’un mécanisme de contrôle plus strict pour éviter les conflits d’intérêts.
L’ONG Transparency International EU partage les préoccupations des députés. Mais, pour le directeur adjoint de l’organisation, Nicholas Aiossa, « des mesures existent déjà et la Commission pourrait les utiliser pour augmenter la transparence. Il semble surtout y avoir un manque de volonté politique ».
Depuis 2018, les députés européens adoptent des résolutions pointant les détournements de fonds agricoles en Tchéquie. « Nous sommes tous d’accord [au Parlement] : la Commission et les États devraient maintenant agir » estime Viola Von Cramon-Taubadel, députée allemande (Verts/ALE, écologistes). Le Parlement a prévu de voter une nouvelle résolution à ce sujet lors de la prochaine session plénière en juin, afin de presser la Commission à, enfin, passer à l’action.
Clara Pierré
Les eurodéputés ont validé la création d’un Fonds de Transition Juste. Premier outil du Green Deal, il permettra de soutenir les populations dont les emplois pourraient disparaître avec la transition écologique.
Le Fonds de Transition Juste va désormais voir le jour. Doté d’un budget de 17,5 milliards d’euros, il a été adopté par le Parlement européen à une large majorité des votes ce mardi 18 mai. Il s’agit du premier outil du Green Deal, le plan de transition écologique par lequel l’Union Européenne vise la neutralité carbone d’ici 2050.
Soutenir la transition écologique en compensant son coût social
« Ce Fonds de Transition Juste ne finance pas la transition en soi, mais ses conséquences socio-économiques », insiste l’eurodéputée portugaise Isabel Carvalhais (S&D, sociaux démocrates). En effet, la conversion de certains secteurs économiques à des énergies moins polluantes pourrait occasionner la disparition de nombreux emplois. D’après un rapport Eurofound, l’industrie minière verrait notamment son taux d’emploi chuter de 16,6 % en cas de réduction de 20 % des gaz à effet de serre à l’horizon 2030. « En Silésie, dans ma région, les enjeux sont énormes », a souligné l’eurodéputé polonais Jerzy Buzek (PPE, centre droit) durant le débat. « Il y a 31 mines. C'est pour ces personnes que le Fonds a été créé. Ils ne veulent pas vivre dans le brouillard, mais avoir un avenir pour eux et leurs enfants ». La Pologne est d’ailleurs le premier bénéficiaire du Fonds avec 20 % du budget, bien que ce pays ait été le seul à ne pas ratifier en 2019 l’objectif de neutralité carbone.
La Commission européenne a établi une liste de pays éligibles et identifié les régions prioritaires. Le critère principal : le nombre d’emplois menacés par leur dépendance à une activité polluante. En France, le Nord et les Bouches-du-Rhône sont concernés. Pour bénéficier du Fonds de Transition Juste, les Etats doivent soumettre des « plans territoriaux de transition » à la Commission. Ils devront présenter les projets censés diversifier l’économie locale, créer de nouveaux emplois ou encore former les travailleurs à de nouvelles compétences.
Une politique de transition écologique toujours en débat
Si le Fonds de Transition Juste a été adopté à une large majorité, des désaccords subsistent. Parmi les principaux points de crispation : le gaz naturel. Après négociations, cette énergie émettrice de méthane ne pourra pas être subventionnée par le fonds. Pour Manon Aubry (NGE/GUE, extrême gauche), cette décision « envoie un message très clair : on ne remplace pas une énergie polluante par une autre énergie polluante ». Mais les groupes politiques de droite estiment que substituer le gaz naturel aux combustibles fossiles est déjà un premier pas pour des pays très dépendants aux ressources comme le charbon. Subventionner cette conversion est une « question de solidarité » soutient ainsi l’eurodéputé Ondřej Knotek (Renew, libéraux).
Par ailleurs, de nombreux députés regrettent que le budget alloué au Fonds de Transition Juste ne soit pas plus important. Après la pandémie, la Commission avait proposé jusqu’à 40 milliards d’euros, mais c’est une enveloppe réduite de moitié qui est ressortie des négociations entre le Parlement et les Etats membres. En 2024, un examen de mi-parcours évaluera les retombées du fonds. Si les résultats s’avèrent positifs, le budget pourrait être augmenté.
Laura Remoué
Par : Céline Scherr
Il est châtelain, sa particule de noblesse est No pour No Futur.
Sa maison de plaisance : une pièce troglodyte.
Pour s’y rendre, une descente en rappel à 5 mètres du vide.
Il a aménagé il y a quatre ans sur cette paroi rocheuse dans un château abandonné, son lieu de vie en partie. L’hiver elle y est trop humide. Sa maison tient dans un sac à dos, il bouge selon les saisons. Son palais ne se limite pas à une forteresse mais à l’immensité de la Nature.