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Par Charlotte Müller
Taha Festali a 28 ans. Il y a 3 ans, il perd la vue à cause d’une maladie des yeux. Les médecins ne peuvent plus rien faire pour lui. Tout d’un coup, son monde est à l’envers. Alors Taha trouve de nouveaux repères : sa perception acoustique et spatiale. Aujourd’hui, il mène une vie active, pleine d'ambitions. Il ne se laisse plus décourager. Toujours à ses côtés : sa femme et son chien guide.
La technologie, c’est prodigieux, sauf quand ça se détraque. Les eurodéputés en ont fait l’amère expérience cette semaine. À cause d’une panne de courant, écran noir pour les députés qui suivaient les débats à distance mardi soir, Covid oblige. Preuve supplémentaire que la démocratie virtuelle a ses limites. Il faudra tâcher de s’en souvenir dans le fameux monde d’après. Ce monde d’après, les parlementaires ont tout de même continué de l’imaginer cette semaine. Un monde qui se veut plus solidaire avec l’adoption du programme de santé EU4Health qui renforce la coopération dans le domaine médical. Plus vert, avec le projet de taxe carbone pour lutter contre le changement climatique ou encore plus respectueux des droits humains, à l’image du rapport sur le devoir de vigilance pour responsabiliser les entreprises. Un monde d’après dans lequel l’Union européenne se projette aussi avec la déclaration instituant la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Un avenir de l’Europe, espérons-le, où le Covid aura disparu et dans lequel le Parlement aura retrouvé son écrin strasbourgeois.
Alexis Cécilia-Joseph
La technologie, c’est prodigieux, sauf quand ça se détraque. Les eurodéputés en ont fait l’amère expérience cette semaine. À cause d’une panne de courant, écran noir pour les députés qui suivaient les débats à distance mardi soir, Covid oblige. Preuve supplémentaire que la démocratie virtuelle a ses limites. Il faudra tâcher de s’en souvenir dans le fameux monde d’après. Ce monde d’après, les parlementaires ont tout de même continué de l’imaginer cette semaine. Un monde qui se veut plus solidaire avec l’adoption du programme de santé EU4Health qui renforce la coopération dans le domaine médical. Plus vert, avec le projet de taxe carbone pour lutter contre le changement climatique ou encore plus respectueux des droits humains, à l’image du rapport sur le devoir de vigilance pour responsabiliser les entreprises. Un monde d’après dans lequel l’Union européenne se projette aussi avec la déclaration instituant la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Un avenir de l’Europe, espérons-le, où le Covid aura disparu et dans lequel le Parlement aura retrouvé son écrin strasbourgeois.
Alexis Cécilia-Joseph
Le Parlement européen a approuvé, mercredi 10 mars, les grandes lignes d'une nouvelle directive sur la coopération fiscale, qui doit notamment permettre de mieux cibler les géants du numérique. Les eurodéputés invitent cependant les Etats à aller plus loin dans l’harmonisation et l'échange d’informations.
« Il est urgent de mettre en place un système de fiscalité européenne efficace, les systèmes fiscaux nationaux ne sont plus à la hauteur », a déclaré l’eurodéputée autrichienne Evelyn Regner (S&D - sociaux-démocrates) lors de l'examen au Parlement européen d'un projet de directive visant à améliorer la taxation des revenus issus des plateformes numériques. Mercredi 10 mars, les eurodéputés ont adopté leurs recommandations sur le texte et invité les Etats à fluidifier davantage l’échange de données entre leurs administrations fiscales.
Un important manque à gagner pour les États
Actuellement, de nombreuses entreprises, notamment du secteur numérique, bénéficient des opportunités économiques offertes par le marché commun européen tout en profitant de sa faible harmonisation fiscale pour échapper largement à l'impôt. Ainsi, certaines plateformes s'organisent pour être imposées dans les Etats où les taxes sont les plus faibles, comme l’Irlande ou le Luxembourg, alors qu'elles réalisent l'essentiel de leurs profits dans d'autres pays européens. De telles pratiques résultent en des pertes importantes de recettes fiscales pour ces derniers. « Airbnb ne déclare que ses frais marketing en France mais pas ses bénéfices, ce qui fait qu’elle y est taxée à un niveau très faible », explique l’eurodéputé française Aurore Lalucq (S&D).
Mais les entreprises ne sont pas les seules fautives. Le manque d'harmonisation, de réactivité et de transparence des États en matière fiscale complexifie grandement le traçage des flux financiers en Europe. « Nos autorités ne travaillent pas suffisamment ensemble », regrette ainsi l’eurodéputé Sven Giegold (Les Verts), en charge du dossier à la commission parlementaire des affaires économiques et monétaires.
L’un des principaux points d'amélioration mis en avant par les parlementaires dans leurs recommandations concerne le délai maximum de communication des informations fiscales entre Etats. La Commission européen propose qu'il soit fixé à 6 mois, ils conseillent quant à eux de le réduire à 3 mois. Les eurodéputés suggèrent également de mettre en place l’obligation pour les Etats de communiquer les informations fiscales de n’importe quel citoyen à un Etat en faisant la demande. Enfin, ils appellent à combler le vide juridique concernant les crypto-monnaies qui sont actuellement très faciles à dissimuler au fisc. Maintenant que le Parlement a rendu son avis, la nouvelle législation sur la coopération en matière fiscale doit être approuvée par les Etats membres pour une entrée en vigueur prévue au 1er janvier 2023.
Thomas Wronski
A Bruxelles, jeudi 11 mars, les eurodeputés ont exigé que la Commission européenne engage sans plus attendre des sanctions envers la Pologne et la Hongrie. Ces deux pays sont accusés de violations de l'état de droit.
Les eurodéputés ont interpellé le 11 mars la Commission européenne sur son manque de réactivité face au non-respect de l’état de droit dans certains pays, notamment en Pologne et en Hongrie. Pour la majorité d'entre eux, l’étendue de ces transgressions est considérable et nécessite d’être traitée rapidement. L’eurodéputé allemand Daniel Freund (Les Verts) décrit un détournement de fonds européens massif en Hongrie. Du coté polonais, les réformes judiciaires attirent les critiques pour avoir réduit l’indépendance des tribunaux. « Il y a une forte urgence à agir », insiste Freund.
Devant les eurodéputés, le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, s’est voulu rassurant. Il a indiqué que « toute violation sera traitée avec fermeté » et qu'« aucune poursuite ne sera abandonnée ». Il a aussi expliqué que les dossiers d'infraction à l'état de droit devront être préparés minutieusement pour être efficaces.
L’eurodéputé polonais Bogdan Rzonca (ECR - conservateurs) est quant à lui persuadé que son pays évitera les sanctions. « Il n'y a aucune vraie menace au respect de l'Etat de droit et aux principes de la démocratie en Pologne. Les actions de la Commission européenne sont le résultat d’une campagne de députés du groupe S&D (sociaux-démocrates) et du PPE (centre-droit) au Parlement européen ». Son compatriote Robert Biedrón (S&D) ne partage pas cet avis. Lors des débats, il a affirmé que la procédure de sanctions « devait être mise en œuvre très rapidement ».
Des sanctions difficiles à appliquer
Le respect de l’état de droit fait partie des principales valeurs de l’Union européenne. La corruption ou l’interférence du gouvernement dans le système judiciaire vont à l’encontre de celles-ci. Le traité de Lisbonne prévoit des sanctions pour ce type de dérive comme la suspension des droits de vote au Conseil de l'Union Européenne de l’Etat membre contrevenant. Cette procédure reste cependant difficile à appliquer puisqu’elle doit être approuvée à l’unanimité des autres Etats. En 2018, des eurodéputés ont alors proposé une alternative : un Etat membre qui violerait l’état de droit pourrait se voir retirer une partie des fonds communautaires à la simple majorité qualifiée.
Cette procédure de sanctions financières est en vigueur depuis le 1er janvier 2021, mais le Parlement attend toujours qu’elle soit appliquée contre la Hongrie et la Pologne. Il reproche à la Commission sa lenteur excessive et lui demande d'accélérer les poursuites contre les deux Etats. Une résolution officielle pour marquer l’insatisfaction du Parlement devrait être présentée dans les prochaines semaines. En attendant, la Hongrie et la Pologne contestent fermement les accusations du Parlement. Jeudi 11 mars, ils ont même déposé un recours devant la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) pour annuler la procédure engagée à leur encontre. Selon l’eurodéputé finlandais Petri Sarvemaa (PPE), la Commission n’a pas d’autres choix que d’attendre la décision de la Cour avant de décider d'éventuelles sanctions. Or, la CJUE ne devrait pas trancher sur le sujet avant l’automne 2022.
Emilio Cruzalegui
Les premières conclusions sont attendues pour le printemps 2022. « Elles seront suivies sans tabou, s’il faut réformer les institutions et les traités, faisons-le », assure Sandro Gozi. « Tous les scénarios sont ouverts », insiste Paolo Rangel (PPE-Centre-droit). Un enthousiasme qui n'est cependant pas pleinement partagé par tous. Ainsi, pour Bert-Jan Ruissen (ECR - conservateurs), il convient de fixer des lignes rouges pour « que l’Union européenne ne devienne pas un "super-État", mettant de côté les spécificités nationales.»
Dans l'immédiat, une nouvelle incertitude pèse sur l'organisation de la Conférence. Sa séance inaugurale pourra-t-elle se tenir à Strasbourg le 9 mai prochain, comme prévu, malgré la pandémie ?
Amandine Poncet