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Avant de devenir libérale, Patricia Hilpert a longtemps travaillé en Ehpad. Elle estime que “le côté humain s’y perd tout doucement” alors qu’il persiste au domicile des patients. “À l’Ehpad, les patients sont sur votre territoire. Vous leur faites une injection, puis posez une perf et vous repartez. À la maison, l’infirmière est l’étrangère, elle se doit de respecter la personne”, souligne-t-elle.
Aujourd’hui, l’Ehpad apparaît comme le dernier recours pour des familles qui ne peuvent maintenir la personne âgée chez elle. Nicole, sexagénaire et résidente à la Cité de l’Ill, “préfère avoir du maintien à domicile le plus longtemps possible, comme [sa] mère. Elle est restée auprès de sa famille jusqu’au dernier souffle”. Au pied de la tour Schwab, rue de l’Ill, elle pointe du doigt la Maison urbaine de santé ouverte en janvier 2021. “Nous, les personnes âgées, avons désormais tout ce qu’il faut ici pour satisfaire nos soucis de santé”, sourit-elle.
Anaëlle Forveille et Charlotte Thïede
Les thérapeutes se forment continuellement pour enrichir leur catalogue de prestations. Une nécessité pour rester compétitive selon Chantal Acker Marx: “On est plusieurs, mais aucune ne fait la même chose. Il faut se démarquer.” En complément de son diplôme de naturopathe, elle s’est initiée à la maîtrise des fleurs de Bach – élixirs floraux destinés à rétablir l’équilibre émotionnel – ou encore à la technique du massage ayurvédique Shinzu. Sur la page d’accueil de son site, sa consœur Michelle Wahler énumère: “Professeur de yoga, naturopathe ou réflexologue? Les trois mon capitaine! ” Quant à elle, Sabine Joly cumule séances de bio-magnétisme et de coaching en développement personnel.
Un couple, l’air enjoué, s’apprête à sortir de chez Sonance. Il évoque avec la gérante le film On est fait pour s’entendre de Pascal Elbé, sorti en salle le mercredi 17 novembre dernier. L’histoire d’un quinquagénaire qui doit se résoudre à porter des appareils auditifs. “Il faut le voir ! Vous verrez, vous allez avoir plus de clients après”.
Jules Beaucamp et Julien Rossignol
Itinéraire d'un projet qui fâche
De 2016 à 2021: refus par la mairie de Strasbourg de deux projets de construction proposés par le promoteur immobilier Nexity.
25 janvier 2021: dépôt d’un permis de construire pour l’édification de deux immeubles et une maison, 30 logements au total.
11 mai 2021: permis accordé par la Ville à Nexity.
17 juin 2021: lancement d’une pétition dans le quartier pour demander le retrait du permis.
25 juin 2021: modification, par le conseil de l'Eurométropole, du Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) qui détermine quelles zones urbaniser et quelles zones préserver. Le plan spécifie que la zone du bois de la rue de Bussière “assure un rôle important en termes de fonctionnement et de continuité écologiques, et constitue à ce titre un support de diversité”.
23 juillet 2021: modification du permis de construire pour suivre les nouvelles règles du PLUi: ajout de percées arborées entre les bâtiments par exemple, qui ne constituent plus un front bâti le long du canal des Français.
13 septembre 2021: lancement de la pétition en ligne par Christiane Cornec Rubio.
20 septembre 2021: question d’actualité portant sur la destruction du bois posée par Jean-Philippe Vetter (élu d’opposition LR) au conseil municipal de Strasbourg.
Clémence Blanche et Théodore Laurent
A l’opposé, les Ehpad attirent moins. “Avant, les maisons de retraite avaient le vent en poupe, maintenant on ne choisit plus de venir”, constate Nathalie Laeng, psychologue au sein de l’association Alsace Alzheimer depuis 1994. Elle exerce également depuis 25 ans dans les maisons de retraite: “La vieillesse n’est pas une maladie, c’est une étape normale. C’est quand les maladies apparaissent que les questions de dépendance résonnent.” Elle conclut: “Pour la personne âgée, quitter son domicile c’est perdre son identité et mettre sa vie dans une valise.”