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“On est une asso ouvrière qui fait de la formation où, en plus du savoir-faire, on a tout ce côté savoir-être”, explique Florian Guehl, prévôt - équivalent d'un CPE - à seulement 23 ans.
A terme, seules 56 places de stationnement seront conservées sur les 145 existantes. “Aujourd’hui, on ne peut plus concevoir que chacun puisse avoir le parking à 20 mètres de chez lui”, déclare Alain Jund, conseiller municipal en charge des mobilités et des transports. “L’objectif est de garder uniquement le stationnement utile, comme des places réservées aux personnes à mobilité réduite, des places de livraison, ou du dépose-minute, et d’éloigner le reste 200 ou 300 mètres plus loin”, clarifie Philippe Pagenot, adjoint au chef du service Aménagements tramway à l’Eurométropole.
Malgré les complications engendrées par l’imposant chantier, certains habitants restent optimistes. “Si on ne pense qu’à sa petite personne, oui, les travaux sont gênants, reconnaît Nirvan, résidant rue de Saales. Mais le résultat sera positif !”
Patrick est du même avis : “Le quartier Gare a plutôt mauvaise presse habituellement. Je trouve ça bien qu’il y ait des travaux, pour montrer que c’est aussi un endroit qui bouge.”
Lisa Delagneau et Coline Playoust
Les barrières en rondin de bois qui entourent l’aire de jeux sont également jugées trop basses, alors que le boulevard de Nancy passe juste à côté. “Elles arrivent à hauteur de genoux, n’importe quel gosse peut les franchir”, explique la mère de famille, qui garde les yeux rivés sur son enfant. Face à ces critiques, Marie-Dominique Dreyssé, l’élue référente du quartier Gare, a une réponse qui peut étonner : “On ne va quand même pas retirer la route !” Elle ajoute : “Sainte-Aurélie, on le sait, c’est compliqué au niveau du partage de l’espace entre les adultes qui picolent et côtoient les enfants en sortie d’école. Mais on travaille dessus.” L’adjointe évoque un atelier de réflexion avec les parents d’élèves pour améliorer l’utilisation de la place, tout en restant vague sur sa mise en œuvre concrète.
Des aménagements pas toujours appréciés
En juillet 2022, une table de ping-pong et un terrain de pétanque ont été aménagés sur le parvis de la gare. Le projet a bénéficié d’un budget participatif de 25 000 € voté en 2018. Selon Myriam Niss, présidente de l’Association des habitants du quartier de la gare (AHQG), ces équipements sont mal placés : “Ce qui brouille beaucoup le message, c’est qu’à la gare on trouve principalement des gens de passage. Et les gens de passage, c’est pas non plus les gens du quartier.” Elle n’a d’ailleurs vu qu’une seule fois des personnes utiliser le terrain de pétanque pour jouer… au mölkky.
La table de ping-pong, quant à elle, n’entend pas souvent les rebonds de la balle : “On se demande à quoi sert cette table, juste ici. À faire les mélanges de substances !, s’indigne Myriam Niss. Sans caricaturer, c’est un peu ça. Comme dans le reste du quartier au final.”
“Ici, les squatteurs se sentent dans la toute-puissance”, lance Claire, à l’affût d’une éventuelle présence sous ses fenêtres. Habitante du Faubourg-National depuis 38 ans, elle connaît par cœur l’histoire de la rue et ses difficultés. “Le quartier n’a jamais été calme”, confie-t-elle. Le “faubourg du Subutex”– comme les habitués l’appellent – a toujours été réputé pour son trafic du produit de substitution à l’héroïne, mais aussi pour ses rixes. L’arrivée du tramway en 2010 et de nouvelles enseignes (la brasserie Le Tigre en 2018, le supermarché Casino en 2020, ndlr) présageait l’évolution positive d’un quartier à problèmes. Mais les espérances des riverains ont été balayées par la pandémie. Claire, qui tient tant à sa rue, dénonce une “appropriation de l’espace public” par une poignée d’individus. Une gérante de boutique décrit quant à elle un “regain de violence” depuis le premier confinement.
Ces travaux gênent aussi les commerçants du coin. Leur principale inquiétude : le manque de places de stationnement. “Ce qui nous fait vivre, ce sont les clients en voiture. S’ils ne sont plus là, on peut mettre la clé sous la porte”, indique Raoul Roehn, co-gérant de l’enseigne Monceau Fleurs.
Au restaurant Akabe, de l’autre côté du carrefour, Serkan estime avoir perdu environ 20 % de son chiffre d’affaires. “C’est bien beau d’améliorer la ligne de bus, mais si les petits commerces ferment…”
Suppression de places de stationnement
Le chantier rendant inaccessible le stationnement sur le terre-plein central, beaucoup d’automobilistes se garent sans scrupule sur les emplacements de livraison réservés aux magasins. “Parfois, quand les livreurs ne trouvent pas où se garer, ils passent leur chemin et on n’est pas livrés”, se désole Sismane, boucher au Bon marché Toros.
Armin Chahard, kinésithérapeute sur le boulevard, s’indigne : “On a des patients lourdement handicapés, il arrive que les ambulances ne trouvent même pas de place pour les déposer.” Les préoccupations des commerçants ne se limitent pas à la durée des travaux.