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L’entreprise Parcus, qui concentre toutes ses activités dans le Bas-Rhin, exploite notamment le Sainte-Aurélie. Avec les 21 ouvrages qu’elle gère, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 9,8 millions d’euros en 2021. Et pas moins d’1,2 million d’euros de résultat net après impôts. Resté stable ces dernières années, ce montant se compose essentiellement des recettes horaires et des abonnements. Jour, nuit, week-end… Pour les différentes formules, les tarifs sont fixés en accord avec la mairie : 281 € par trimestre pour les résidents du quartier, contre 420 € pour les autres.
Ce business florissant a poussé le Wodli, en 2020, à s’enrichir de nouveaux services. Bornes de recharge pour les véhicules électriques, atelier de réparation pour les cycles, espaces à vélos de 100 places… Des innovations qui répondent à de nouvelles demandes et permettent d’engranger des recettes supplémentaires.
Guillaume Colleoni et Erwan Drouillac
“Nous, on fait partie des meubles”
Mémoire vivante du quartier, Stéphane Heiligenstein a vu les commerces se redessiner depuis 50 ans dans sa rue Kuhn. Il se souvient des grossistes, d’une bonneterie et de cinq magasins de meubles qui avaient pignon sur rue dans son enfance. Selon lui, “ça fait une dizaine d’années qu’ils ont été remplacés par des restos”. Il l’explique par “des changements de générations, et des départs à la retraite”.
Résultat : “C’est mieux qu’avant, mais pas haut de gamme non plus.” Pour sa part, il n’envisage pas de partir. Dans un quartier où défilent les valises, il le revendique : “Nous, on fait partie des meubles.”
Les restaurateurs aussi font des efforts pour s’adapter au changement de clientèle. Au 20 de la rue Kuhn, Stéphane Heiligenstein et ses parents tiennent boutique depuis 1966. Le pâtissier chocolatier a dû se moderniser. Tourtes, quiches, salades : Stéphane Heiligenstein a revu une partie de sa carte et n’a pas hésité à investir dans un four dédié à la vente à emporter. “On a dû se réinventer, maintenant les gens mangent à leur bureau, dans le temps ils s’installaient”, concède-t-il.
Cependant, la moitié des consommateurs prend encore le temps de manger en salle. Le pâtissier chocolatier a justement apporté beaucoup de soin à la rénovation de son salon de thé pendant la crise sanitaire.
“Le quartier se tire vers le haut”
Déjà en 1982, Juliana Jorge a vu le potentiel du quartier en jetant son dévolu sur l’hôtel Le Grillon. Après avoir réfléchi à différents emplacements dans le centre-ville pour s’installer, elle a fait son choix. Sans regret. “J’aime bien que ce soit un quartier qui vit et d’avoir eu l’opportunité d’acheter ici”, souligne l’hôtelière. En 2016, Juliana Jorge a entrepris des rénovations. Son hôtel est désormais trois étoiles. L’entraide entre les commerçants l’anime, “on s’envoie des clients, on travaille avec les restaurants”. L’hôtelière l’affirme : “Le quartier se tire vers le haut au niveau des hôtels et des boutiques.” Sur les 22 hôtels installés dans le quartier, plus de la moitié a été rénovée en l'espace de dix ans. Sur le parvis de la gare, trois hôtels ont été rénovés ces cinq dernières années.
Au quartier Gare, il n’y a pas que les trains qui passent. Depuis une dizaine d’années, les établissements du quartier se réinventent avec l’arrivée de nouveaux entrepreneurs. Au 17 rue Déserte, les façades pimpantes de l’hôtel Graffalgar détonnent. Dans cette rue où les bâtiments décrépissent, le directeur de l'hôtel a cru en la renaissance de son héritage.
À la retraite de son père, Vincent Faller a repris l’hôtel familial Le Petit Trianon et racheté l’immeuble d’habitation adjacent pour le transformer en hôtel. En 2015, le directeur a fusionné ces deux établissements pour en faire le Graffalgar.
L’hôtel de Vincent Faller n’a plus rien à voir avec celui de son enfance. “Il marchait l’ancien hôte, s'anime-t-il. Des prostituées, des maquereaux, des dealers et des poivrots venaient picoler au bar !”
À peine moins ancien, le Bric Electronic est arrivé dans les années 1980, signe de l’entrée dans l'ère des appareils électroniques. Le tabac Karakavak s’implante dans les années 1970, le restaurant Bodrum en 1990, l’emblématique Troc’afé s’installe en 1995. Selon Camille Rocchi, présidente de l’association des commerçants, la longévité de ces établissements s’explique parce que “ce sont surtout des commerces de quartier dont la clientèle est fidèle”.
À proximité de la gare, des établissements montent en gamme et offrent de nouveaux services.
Passée sous pavillon allemand après la guerre de 1870, Strasbourg voit ses fortifications des XVe et XVIe siècles modernisées entre 1872 et 1876. Pour donner de l’air au centre-ville, les ingénieurs éloignent les remparts de 5 à 7 kilomètres. Cette modernisation relève également d’une stratégie militaire avec l’ajout de 27 bastions, qui servent de logements aux soldats.
Derrière la gare, la partie ouest des remparts fait l’objet des aménagements les plus importants. Leur hauteur peut atteindre 16 mètres. La porte de guerre (Kriegstor II) en est un ouvrage majeur, mais elle n’a jamais fonctionné comme entrée de ville, en témoigne l’absence de grand boulevard. “Une douzaine d’hommes contrôlaient les allées et venues (en temps de paix, ndlr)”, détaille Antoine Schoen du CESFS. À l'avant, l’éventuel attaquant devait franchir une zone de 300 mètres et s’exposait aux tirs de l’artillerie placée au sommet des remparts. Ce “glacis” a donné son nom au parc dans lequel on trouve encore une caponnière blindée. Ouverte sur les côtés, elle devait défendre les abords de la porte. Les nombreuses poudrières stockaient près de 20 000 tonnes de poudre à canon.
À la fin des années 1990, l’armée a quitté les fortifications. Depuis, la mairie a récupéré la gestion de l’édifice.
L'album photo de commerces du Faubourg-de-Saverne. © Pauline Beignon et Keziah Cretin