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Sur la place de la Gare, Sylvain Ruhlmann voudrait que les touristes posent un temps leurs bagages chez lui. Cette place jadis seulement traversée pour prendre le train, réussit désormais à attirer grâce à une offre revalorisée “entre le milieu et le haut de gamme”.
Un savoir-faire pour lequel il faut débourser 1,90 € afin de déguster un pain choco-noisettes sur place. Ouvert en juillet 2021, Gare’mandise se veut un “salon de thé où on peut passer du bon temps sans se sentir pressé de prendre le train”. Le jeune chef pâtissier veut “surtout satisfaire les touristes avec des produits bien faits”.
De quoi séduire Ingrid, une touriste allemande de 72 ans. Elle cherche justement “à proximité de la gare, de bonnes pâtisseries fraîches et appétissantes”. Le bouche à oreille prend le relais : “C’est le collègue de mon compagnon qui nous a conseillés de manger ici. Dans le centre il y a beaucoup de chaînes, nous sommes venus ici pour la qualité”, raconte Alicja, une Alsacienne de 35 ans.
Avec la suppression de la voie dans le sens nord-sud, les automobilistes sont contraints d’emprunter des déviations pour remonter le boulevard (voir carte). S’il s’avère fonctionnel, ce mode de circulation pourrait être maintenu à l’issue des travaux.
Lors de ses pauses, elle relève aussi le danger pour les piétons que représentent les cyclistes. Perdus dans la signalisation, livrés à eux-mêmes, ils transforment les trottoirs en pistes cyclables. “Soit tu bouges, soit tu crèves !”, résume Audrey.
Un autre soir, l’employée de CDC Habitat a “vu une jeune femme à trottinette valdinguer” sur le bitume après avoir percuté un véhicule. Au milieu du carrefour, trottinettistes et cyclistes doivent se faufiler entre les voitures. Déboussolés, certains en oublieraient presque qu’ils sont sur la route, d’autres filent à toute allure sans se préoccuper de l’état du trafic. Jean-Baptiste Gernet, expert en mobilités actives et ex-adjoint au maire de Strasbourg en charge des mobilités alternatives (2014-2020), tempère : “Il faut bien distinguer les accidents de l’insatisfaction, légitime, des usagers.”
Assis en tailleur, cornet de frites à la main, Alain fait la manche. Ce sans domicile fixe s'installe chaque jour à l’embouchure de la rue du Maire-Kuss. Ses trente années dehors semblent imprimées sur son visage. Ça fait longtemps qu’il ne fait plus appel au 115. Pour lui, ces lieux d’accueil sont uniquement un moyen “d’éviter aux habitants de se retrouver face à un cadavre en ouvrant les volets”.
Dans le quartier de la gare, la centaine de places d’hébergement d’urgence, réparties entre la rue du Rempart et la rue de Koenigshoffen, sont toutes pourvues. Depuis un an, les appels ont doublé à Strasbourg. Hamza, 24 ans, sans domicile fixe depuis sept mois, dénonce le système de roulement imposé.