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Lutter contre la pollution de l’air et mettre fin à la mauvaise application des législations par les Etats membres, tels sont les principaux objectifs de la résolution adoptée par le Parlement européen, mercredi 13 mars.
La résolution a été adopté avec une large majorité par le Parlement. Êtes vous surprise par un tel consensus?
Ce consensus est en effet une nouveauté. Cela fait 10 ans que je travaille au Parlement sur le blanchiment. Au début, le combat était uniquement porté par les Verts. Aujourd’hui, il y a une forte pression de l’opinion publique. Les citoyens européens n’acceptent plus que certains Etats comme Malte, Chypre ou le Luxembourg augmentent leur PIB avec des produits fiscaux volés aux autres.
Propos recueillis par Emma Conquet
« Nous pouvons améliorer la législation », s’est inquiété, au cours d'un débat parlementaire mi-février, l’eurodéputé tchèque Jiří Pospíšil (PPE, chrétiens démocrates). « Mais si les Etats membres ne respectent pas cette législation, nous serons toujours confrontés au même problème. »
Aïcha Debouza
Depuis dix ans, la qualité de l’air est une question qui suscite un intérêt croissant dans l’opinion publique européenne. Pour y faire face, le Parlement européen a adopté, mercredi 13 mars, une résolution sur la protection de l’air. Les eurodéputés réclament que l’Union européenne accentue le contrôle des émissions des véhicules automobiles. Ils préconisent aussi un meilleur suivi des pollutions industrielles et agricoles.
Si elles étaient mises en œuvre, ces dispositions viendraient compléter les directives déjà adoptées par le Parlement européen en 2009, mais jamais respectées par les Etats membres. Pour preuve : selon l’eurodéputée italienne Eleonora Evi (ELDD, eurosceptiques), ces derniers font l’objet d’une trentaine d’infractions liées à la mauvaise application des normes.
Un avis que partage Pierre Soëtard, directeur des programmes de France Volontaires, une plateforme de volontariats internationaux : « Les adultes sont en demande de projets de volontariat, en témoigne l’adhésion que suscitent nos programmes seniors, atteste-t-il. Et si l’on regarde la pyramide générationnelle, on peut s’interroger sur la politique européenne... »
Le débat sur l’ouverture des opérations humanitaires aux plus de 30 ans n’est pas tranché. La Commission européenne a indiqué qu’elle était encline à la négociation. Pour l’heure, les Etats membres doivent encore valider les aspects budgétaires du nouveau CES.
Clara Guichon et Robin Magnier
Fusionner les programmes d’aide humanitaire
Avec cette nouvelle version, les ressortissants européens pourront s’engager dans des opérations humanitaires, au sein de l’UE et dans des pays tiers. Ils pourront notamment agir pour la protection de l’environnement, la prévention des crises ou l’accueil des réfugiés.
Concrètement, le CES intégrera deux programmes européens déjà existants : le Service volontaire européen (SVE) et l’Initiative des volontaires de l’aide l’UE (ou Corps volontaire européen de l’aide humanitaire). Le premier permettait aux jeunes de moins de 30 ans de s’engager dans l’UE alors que le deuxième, accessible à tous, gérait des projets d’aide humanitaire dans le monde entier. « Ils ont tous les deux eu un succès mitigé », explique l'eurodéputé chypriote Eleni Theocharous (ECR, souverainistes). « En 2017, le nombre de volontaires était insuffisant et les organisations partenaires n’ont pas fourni les efforts nécessaires. »
La réforme du CES entend répondre à ces faiblesses. L’obtention du “label de qualité”, une certification qui autorise les organismes à participer au programme, sera simplifiée. L’accent est aussi mis sur la visibilité du dispositif. « Nous allons investir les médias sociaux et mettre en place des ambassadeurs européens », indique la rapporteure du projet, l'eurodéputée tchèque Michaela Šojdrová (PPE, chrétiens démocrates).
S’ouvrir aux plus âgés
Dans sa proposition initiale de juin 2018, la Commission européenne avait appelé à la mise en place d’un CES réservé aux Européens de moins de 30 ans. Mais les eurodéputés ont souhaité abolir cette limite d'âge pour le volet humanitaire. « Pour répondre à la croissance des crises, notamment dues aux catastrophes climatiques et aux guerres, il faut des personnes expérimentées », juge l’eurodéputé espagnol Enrique Guerrero Salom (S&D, sociaux démocrates).
Inciter les jeunes à mener des actions solidaires, c’est l’objectif du Corps européen de solidarité (CES), un programme qui sera reconduit en 2021 pour une période de 7 ans. Mardi 12 mars, le Parlement européen a approuvé la nouvelle mouture du dispositif. Avec un budget de 1,26 milliard d’euros, soit trois fois plus qu’auparavant, le CES donnera aux jeunes européens l’opportunité de s’engager dans des actions humanitaires à l’international.
Créé en 2018 à l’intention des 18-30 ans, le CES se déclinait jusqu’ici en deux volets : le bénévolat d'une part, les stages et emplois d'autre part. Sur proposition de la Commission européenne, le nouveau mécanisme contiendra désormais également un volet humanitaire. Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, avait annoncé la couleur, dès 2016, lors de son discours sur l’état de l’Union. En dévoilant la création du CES, il avait assuré que les jeunes pourraient alors « développer leurs compétences, avoir un travail et aussi vivre une expérience humaine de grande valeur ».
Mardi 12 mars, le Parlement européen a adopté le règlement qui établit le Corps européen de solidarité pour la période 2021-2027. Doté d’un budget de 1,26 milliard d’euros, le dispositif inclut désormais les opérations humanitaires.