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Pour certains eurodéputés, l'instauration du Fonds monétaire européen (FME) est l'un des pilliers de la réforme de l'Union économique et monétaire (UEM). ©Thémïs Laporte

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Qu’est-ce que le Fonds monétaire européen (FME) ?

À l’instar du Fonds monétaire international (FMI), le FME, dont la création a été approuvée jeudi 14 mars par le Parlement européen (237 voix pour, 152 contre, 18 blancs), sera chargé de soutenir la stabilité financière des États membres. Il interviendra en cas de crise, pour jouer un rôle de prêteur, si des pays rencontrent des difficultés à emprunter sur les marchés financiers. En 2011, lorsque la crise des dettes souveraines avait frappé l’Irlande, la Grèce ou encore le Portugal, c’est le FMI qui avait en partie rempli ce rôle, en contrepartie de mesures drastiques. Parallèlement, l’Union européenne avait créé, dans l’urgence, le Mécanisme européen de stabilité (MES). C’est ce dernier que le FME a vocation à remplacer.

Avec le FME, qu’est-ce qui va changer ? 

« Le mécanisme de stabilité temporaire deviendra permanent », résume Pedro Silva Pereira (S&D, sociaux démocrates), l’un des co-rapporteurs. En se substituant au MES, le FME ne sera plus un simple pansement mais s’ancrera dans les règles et compétences de l’UE. Il ne s’agira plus d’un outil intergouvernemental, mais d’une véritable institution communautaire devant rendre des comptes au Parlement européen. 

Le Parlement européen a adopté, ce jeudi 14 mars, une résolution par laquelle il appelle le gouvernement nicaraguayen à mettre fin à la répression violente et à libérer des prisonniers politiques. Depuis avril 2018, le pays d'Amérique centrale est plongé dans la crise. L'annonce du projet de réforme de la sécurité sociale a fait naître une large contestation populaire. S'en sont suivies des manifestations et des blocages de route pour réclamer la démission du Président Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007. Des mouvements de protestation violemment réprimés par l'armée qui a utilisé des balles réelles faisant près de 400 morts et 8 000 blessés.

En janvier dernier, une délégation du Parlement européen s'était rendue sur place. Ramon Jauregui (S&D, sociaux démocrates), chef de cette délégation, s’était alors montré très inquiet de l'évolution de la situation : « Le Nicaragua vit une grave crise de démocratie, de libertés et de droits de l'Homme et a besoin d'un dialogue interne urgent. Il est temps de passer de la parole aux actes, d'être logique et cohérent avec les valeurs que nous défendons. »
 

Aujourd’hui, la Commission essaye de relancer un accord. Celui-ci vise à supprimer les droits de douane qui frappent les produits industriels. Il prévoit aussi, pour les entreprises, une simplification des exigences en matière de normes.

L’agriculture est exclue du projet. Le sujet est polémique en raison des différences de règlementations entre l’UE et les Etats-Unis. Mais la position de la Commission est ambiguë : puisqu'elle s’est parallèlement engagée à accroître fortement les échanges sur des produits comme le soja.

Les eurodéputés sont divisés sur la position à adopter dans les négociations avec les Etats-Unis. Le 14 mars, la résolution proposée par le rapporteur a été rejetée. Le débat n’en est qu’à ses débuts.

Caroline Celle

Le Parlement se montre peu enthousiaste sur le projet porté par la Commission de reprendre les négociations commerciales avec les Etats-Unis.

L’Union européenne relance les négociations avec les Etats-Unis et pourrait bien y laisser des plumes. Le 13 mars, les eurodéputés ont débattu du nouveau projet d’accord avec Washington, initié en juillet 2018 par la Commission européenne. Bernd Lange (S&D, sociaux démocrates), rapporteur du dossier, a exprimé ses réticences. Les négociations débutent alors que Donald Trump n’a pas retiré ses menaces de taxes sur les produits européens. La Commission, elle, invoque la nécessité de mettre fin à la guerre commerciale.

Mais à quel prix pour l’UE ? Après l’échec du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement, plus connu sous le nom de Tafta, le Parlement reste prudent. Cet accord de libre-échange, négocié entre les Etats-Unis et les 28 sous l’ère Obama, prévoyait la création d’un grand marché commun transatlantique. Mais face à la politique protectionniste de Trump et aux réticences croissantes des européens, il n’a jamais pu voir le jour.

Jeudi 14 mars au Parlement, trois hommes ont été nommés dans les instances financières de l’Union européenne. L’occasion pour les députés d’afficher leur mécontentement vis-à-vis de la procédure de sélection.

Ces nominations ont aussi été dénoncées par les membres du Parlement, qui souhaitent avoir plus de poids dans un processus de nomination parfois très opaque. « La deuxième question après l’égalité homme-femme, c’est de savoir si on est en position au Parlement européen de changer quelque chose », soutient Miguel Viegas (Gue/NGL, gauche anti-libérale), député membre de la commission des affaires économiques. « Selon le processus normal prévu par l’accord institutionnel, il devrait y avoir une liste et ensuite une audition des candidats à huis clos. Or il n’y a parfois qu’un seul nom. (...) Le Parlement n’a aucun poids dans la décision. »

 Jérôme Flury

Président de l’Autorité bancaire européenne, membre du directoire de la Banque centrale, membre du Conseil de résolution unique : trois postes dans les instances économiques de l’Union européenne ont été attribués jeudi 14 mars. Proposés par les Etats membres au Parlement, les candidats finalement élus sont trois hommes.

Ces candidatures uniquement masculines ont conduit les eurodéputés à se saisir de la question de l’équilibre homme-femmes dans les instances économiques de l’Union. Une résolution a été adoptée en ce sens. Pour Mercedes Bresso (S&D, sociaux démocrates), la situation n’a rien d’anodin. « Il faut montrer aux jeunes filles qu’elles peuvent étudier l’économie. » Miroslaw Piotrowski (ECR, souverainistes) regrette quant à lui que « la nationalité ait primé sur le genre » et n'hésite pas à rappeler que la Commission devrait aussi balayer devant sa porte alors que seulement neuf des 28 commissaires actuels sont des femmes.

Autre nouveauté, les citoyens pourront signer dans leur État de résidence et plus uniquement dans celui dont ils sont ressortissants. De plus, les pays pourront abaisser l'âge légal permettant d'être signataire de 18 à 16 ans.

Cependant, une initiative citoyenne européenne n'aura toujours aucune valeur contraignante. « La Commission conserve le monopole de l'initiative législative, rien ne va changer », déplore Barbara Spinelli, eurodéputée italienne de la GUE (gauche antilibérale). La Commission est seulement tenue d’expliquer son éventuel refus dans les six mois suivant la publication de la décision.

Mickaël Duché 

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